Une chose semble bien établie par les historiens. Jésus de Nazareth, dont nous fêtons, sans en avoir obligatoirement pleine conscience, saoulés que nous sommes par la déferlante consumériste, la naissance, n'est certainement pas né un 25 décembre. Pourquoi, alors, avoir choisi cette date du calendrier romain comme point de départ d'une nouvelle ère ?
Certes, elle est proche de ce que nous nommons le solstice d'hiver, mais pas assez exactement pour les calculs déjà très précis des astronomes d'il y a environ 2020 ans. Le 25 décembre était une fête religieuse latine très populaire sous le nom de Sol Invictus : le soleil invaincu. Référence à Mithra, également, disent les érudits.
Il est possible d'imaginer combien la réduction des jours, avec ses conséquences sur la température ambiante, la diminution des ressources alimentaires pour les hommes et les animaux ont pu préoccuper les premiers humains. Et si le soleil finissait par ne plus se lever du tout, que deviendrait la vie ? La mutiplicité des fêtes de la lumière sous toutes les latitudes et de tous les temps n'ont jamais quitté notre inconscient collectif. Peu importent les enrobages symboliques des religions qui se sont amalgamés au fil des cultures, des grands feux rituels aux lanternes, sapins , cierges ou autres bûches de Noël, la même soif de voir la lumière croître à nouveau reste en toile de fond. Il faut faire ce qu'il faut pour que les choses aillent bien cette année encore : c'est l'ADN de nos rites et nos fêtes depuis nos origines.
Les rayonnements solaires, leur nécessité, et pas seulement pour notre confort matériel, n'est pas discutable. Mais, même si, mentalement amidonnés par notre catéchisme de laïcité, nous faisons semblant de ne pas en tenir compte, la lumière c'est tout autre chose. C'est la capacité de connaissance que nous donne l'usage de notre cerveau humain. L'obscurité, c'est ce que nous ne savons pas. Ce que nous ne savons pas encore, les limites de nos capacités de compréhension demeurant encore totalement inconnues à ce jour. Faut-il pour autant ranger dans des cases bien hiérachisées, les plus nobles ou les plus utiles en haut et les plus triviales ou jugées a priori sans grand intérêt en bas ? Ce serait une erreur, il suffit pour cela de regarder la curieuse histoire des inventions ou des découvertes scientifiques. Ou les résonnances profondes des productions artistiques ou spirituelles sur des peuples entiers.
Alors si le soleil invaincu dans toute son ampleur, c'est cela que nous fêtons ensemble où que nous soyons sur la planète, nous avons bien raison. Nous n'acceptons pas de nous laisser enfermer dans quelque obscurantisme que ce soit qui voudrait faire notre bonheur malgré nous : le message est sans ambiguité.
Alors, que chacun à sa façon, et chacun selon ses moyens, relève ses manches pour participer activement à la création du monde à venir. Celui, seul viable et seul vivable à court terme, toutes les connaissances humaines l'affirment, de la lumière.
Os court :
« Le soleil est nouveau tous les jours. »
Héraclite