Parmi quelques titres relevés ces jours derniers dans la presse:
L'Express du 19/10: sous le titre " Médecine, un check-up inquiétant ", un tableau effectivement inquiétant de certaines pratiques médicales, tiré d'un ouvrage promis, comme souvent, au succès, Patients, tout ce que l'on vous cache.
Sept plaies de la médecine française sont ainsi dénoncées:
• Ablations trop vite décidées des amygdales,
• Efficacité toute relative des traitements du surpoids,
• Activité chirurgicale insuffisante pour certains services dont 1 établissement sur 5 ne répondrait pas au critère des 2000 interventions minima nécessaires pour s'assurer de la qualité du service rendu,
• Médecine anti-âge: Pratiques ruineuses ( bilans biologiques exagérés, consommation illogique de produits à l'efficacité douteuse et souvent dangereuse ) et les auteurs de conseiller, évidemment comme toujours, le recours au seul spécialiste endocrinologue, comme s'il n'existait guère de généralistes scrupuleux, honnêtes, avisés, attentifs, capables de conseiller, de traiter, et aussi d'orienter si besoin.
• Syndrome de la " Cataracte niçoise": interventions trop rapidement programmées alors même que seuls les patients dotés d'une acuité visuelle supérieure à 5/10 sont susceptibles d'en tirer profit.
• En dermatologie, usage exagéré du Laser, par des praticiens pas toujours qualifiés, pour traiter tatouages, verrues, rides, cicatrices, pilosité,
• Pléthore des tarifs de consultation en fonction de l'âge du patient, du statut du médecin, généraliste référent ou non ou spécialiste, patient en ALD.
L'article se termine par " Bien choisir" : qu'est-ce qu'un bon médecin ?
Différents auteurs exmédiens de la liste ont déjà abordé ce sujet:
ÊTRE bon médecin, ce serait, bien sûr, être, IDÉALEMENT, mais ce n'est pas toujours facile, à l'écoute vraie du patient, ce serait être curieux, attentif, compréhensif, et aussi prendre son temps et ne pas se montrer obsédé par le temps qui court, ce serait en permanence savoir réfréner ses dégoûts, son impatience, ne pas montrer sa fatigue, avouer parfois et même souvent ne pas savoir résoudre tel problème et passer la main à plus qualifié.
Mais nous devons aussi poser la question: pourquoi fustiger uniquement le médecin dans le couple plus ou moins mal assorti qu'il forme avec le patient ? Le BON PATIENT sait-il toujours exprimer correctement ses problèmes en AR-TI-CU-LANT correctement, en respectant l'autre s'il veut en échange l'être, en n'abusant pas du temps du médecin, en ne le sollicitant pas pour un oui pour un non au risque de lasser sa disponibilité et d'en faire le mauvais médecin redouté ?
Le Médecin, comme n'importe quel autre membre de la Société, peut-il, au contraire du " doit-il" souhaité, être parfait, infaillible et honnête en toute circonstance ? Chacun de nous est certain d'avoir, dans quelque domaine que ce soit, des lacunes, des insuffisances et connaît ou connaîtra ou aura connu des échecs.
En face du médecin, il y a l'autre, le partenaire multiple que sont les patients: le " Chevalier blanc" de la Sécu, directeur de la CPAM de Nantes, démissionne et règle ses comptes: il dénonce les innombrables abus et fraudes qui grèvent le budget de la SS et aussi la convention de 2005 qui a créé " la plus extravagante usine à gaz jamais inventée par les technocrates qui nous gouvernent désormais".
Qu'en pense Bernard ( de la liste Exmed aux propos toujours judicieux), des tares des uns et des autres, puisqu'il a passé sa vie professionnelle au sein de la grande maison SS, et qu'en pensent aussi tous les autres exmédiens, d'ici ou d'ailleurs ?
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