Les feuilles du jardin commencent à tomber
Celles qui restent encore ont des teintes ambrées
Ça y est, la rentrée est bel et bien bouclée…
Comment nos chers petits l'ont-ils appréhendée ?

En France c'est un problème et un vaste sujet.
Une rude équation avec un gros budget.
Un piège où les ministres un à un se font prendre
Sans que nos chers enfants aient l'air de mieux apprendre.
Pourtant, il n'y a là rien qui doive surprendre,
Quand les contes en lecture un tel exemple engendrent !
A ces modèles affreux qu'on leur donne en pâture,
Il faudrait les soustraire afin qu'on se rassure !
Des bambins le savoir n'est pas le seul en cause
Mais aussi la morale, avec pareille prose !

Prenez un Astérix trafiquant ses potions :
N'est-ce pas un dopage avec incitation ?
Pour promouvoir le sport, superbe enseignement !
La douce Blanche Neige en modèle innocent ?
Mais elle habite seule avec ses sept amants,
Qui sont pleins de défauts, et souvent des méchants !
D'Aladin la légende espère être édifiante :
Mais cette fable à lampe est fort peu convaincante !
Quant à Ali Baba son histoire est sordide
Qui avec ses voleurs nous semble assez cupide.
Les Sésame il oublie, qui sont ses mots de passe.
Trop heureux qu'une femme aide à lui sauver face.

Mais Tarzan, direz-vous, voilà un grand sportif  !
D'accord, il a des muscles, est fort décoratif.
Mais son vocabulaire est des plus primitif
Et pour nourrir sa Jane il reste bien oisif…
Sa tenue de nudiste est-elle un bon modèle ?
Paresseuse, indolente, encore une autre Belle,
Que celle au Bois Dormant ayant peur de l'ogresse …
Jolies incitations pour toute la jeunesse !
Quant à la Cendrillon qui rentre tard la nuit,
On peut se demander : que fit-elle à minuit ?
Les frasques d'un Batman n'ont pas meilleur effet,
Qui roule à trois cent vingt dès qu'il fait un trajet.

Nous ne parlerons pas des leçons de franchise
Données par Pinocchio qui jamais ne s'avise
Qu'une longueur de nez chaque fois le trahit
Et continue gaiement à mentir sans répit.
Rien non plus ne dirons des louches manigances
D'un Petit Chaperon au carmin de garance.
Qui n'écoutait personne et surtout pas sa mère.
Préférant trafiquer avec une grand-mère…
Son histoire parle sexe et anthropophagie
Et se termine enfin en une affreuse orgie !
N'est pas meilleur sujet madame Barbe Bleue ;
Sa désobéissance est un mauvais enjeu.
Le soleil qui poudroie et l'herbe qui verdoie,
Sœur Anne et ses amies, font des enfants narquois …
Dieu merci La Fontaine était là bien en place,
Qui par ses bonnes fables, eut un rôle efficace.

Comment peuvent-il s'instruire, eux, gentils chérubins,
Quand presse ou bien télé, du soir jusqu'au matin,
Ne parlent que de foot, encore et toujours foot ?
De quoi casser le poste ou finir chez les scouts !
Notre école de France engendre des crétins,
Disent les grands inquiets qui ne croient plus à rien.
Enseigner, pas gaver ! Mais plutôt donner faim,
Voilà ce qu'il faudrait en Gaule, pour demain.
Mais des éducations, il y en a deux sortes,
Que pendant toute vie, il faudra qu'on supporte :
Celle apprise à l'école et qui parfois façonne,
Et puis celle, la vraie, qu'à soi-même on se donne.
L'éducation d'un peuple, on la juge en les rues.
C'est pourquoi dans les nôtres on brûle et s'entretue …

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