Ce texte est directement inspiré, et au plus près, d'un message électronique intitulé « Le mouvement vert» transmis par monsieur Jean-Pierre Guinot. Quel dommage de ne pas pouvoir citer, ce serait cependant la moindre des corrections à son égard, son auteur. Il n'a pas laissé son nom. Si les cheminements de la Toile n'y opposent pas une fin de non recevoir, que lui parviennent mes félicitations et mes remerciements.
Alors, le mouvement vert modèle 2011 comparé à ce qu'était le quotidien bien ordinaire des années 1950 : c'est parti pour un témoignage.
Quand une dame dans la soixantaine de son âge a manifesté le désir de disposer d'un sac en plastique pour contenir ses produits d'épicerie, la caissière du super-marché lui a reproché de «ne pas se mettre au vert».
L'hôtesse de caisse dit à la cliente que la génération des vieux ne comprenait tout simplement pas le mouvement environnementaliste, et que les jeunes allaient devoir payer pour la vieille génération qui a gaspillé toutes les ressources de la planète.
La dame, sans pour autant se démonter, s'est excusée auprès d'elle et a expliqué: «Je suis désolée,nous n'avions pas le mouvement vert dans mon temps.»
Alors qu'elle quittait le magasin, la mine un peu basse, la caissière, avec véhémence en rajouta une couche :
«Ce sont des gens comme vous qui ont ruiné toutes les ressources à nos dépens. C'est vrai, vous ne considériez absolument pas la protection de l'environnement dans votre temps !»
La dame vertement interpellée rappela qu'à l'époque, on ramenait vides au magasin les bouteilles d'eau, de lait, les bouteilles de soda,de bière, de vins au magasin.
Le magasin les renvoyait à l'usine pour être lavées, stérilisées et remplies à nouveau ; on utilisait les mêmes bouteilles à plusieurs reprises.
À cette époque, les bouteilles étaient réellement recyclées,les bouteilles en plastique à usage unique, on ne connaissait pas.
Mais, ignorants que nous étions, personne ne connaissait pas le mouvement vert.
En mon temps, on montait l'escalier: on n'avait pas d'escaliers roulants dans tous les magasins ou dans les bureaux. On marchait aussi jusque pour aller à l'épicerie. On achetait les produits en vrac.On ne prenait pas un bolide de quelques 300 chevaux-vapeur à chaque fois qu'il fallait se déplacer de deux coins de rue.
Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement vert.
À l'époque, on lavait les couches de bébé; on ne connaissait pas les couches jetables. On faisait sécher les vêtements dehors sur une corde à linge. Pas dans un machine énergivore avalant ses 220 volts. On utilisait l'énergie éolienne et solaire pour vraiment sécher les vêtements, et la nature nous souriait.
À l'époque, on recyclait systématiquement les vêtements qui passaient d'un frère ou d'une sœur à l'autre jusqu'à usure complète. Nous avions des habits du dimanche, des habits pour l'école, des habits pour les vacances, on s'habillait bien en toute circonstance.
C'est vrai ! on ne connaissait pas le mouvement vert.
À l'époque, on n'avait qu'une TV (s'il y en avait une) ou une radio dans la maison; pas une télé dans chaque chambre. Et la télévision avait un petit écran, de la taille d'une boîte de pizza, pas un écran de la taille de l'État du Montana. Dans la cuisine, on s'activait pour brasser les plats et pour préparer les repas.
On ne disposait pas de tous ces gadgets électriques spécialisés pour tout préparer sans efforts.
Quand on emballait des objets fragiles à envoyer par la poste, on utilisait des rembourrages comme du papier journal ou de la ouate, pas des bulles en mousse de polystyrène ou en plastique.
À l'époque, on utilisait du «jus-de-bras» pour tondre le gazon; on n'avait pas de tondeuses à essence pour automobile.
À l'époque, on travaillait fort physiquement; on n'avait pas besoin d'aller dans un club de santé pour courir sur des tapis roulants qui fonctionnent
à l'électricité. On a appris un métier à 14 ans avec un CAP et un salaire à 17 ans. A l'époque l'effort n'était pas une torture.
Mais, vous avez raison: on ne connaissait pas le mouvement vert.
À l'époque, on buvait de l'eau à la fontaine quand on avait soif; on n'utilisait pas de tasses ou de bouteilles en plastique à chaque fois qu'on voulait prendre de l'eau. On remplissait d'encre des stylos au lieu d'en acheter un nouveau. On remplaçait les lames de rasoir au lieu de jeter le
rasoir tout simplement à chaque rasage.
Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement vert.
À l'époque, les gens prenaient le tramway et les enfants prenaient leur vélo pour se rendre à l'école au lieu d'utiliser la voiture familiale et maman comme un service de taxi. On avait une prise de courant par pièce, pas une bande multi-prises pour alimenter toute la panoplie des accessoires électriques (inventés par qui ?) indispensables aux jeunes d'aujourd'hui. Lors de nos anniversaires ou communion et confirmation nous n'avions pas de cadeaux pour un montant total de 1000 € ou plus avec tous les déchets que cela occasionne.
Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement vert.
A l'époque nous faisions des parties de sonnettes, mais nous ne brûlions pas des autos. etc. etc.
La dame avait raison : à son époque, on ne connaissait pas le mouvement vert;
Il y avait moins d'idiots à toutes les gouvernes, mais on vivait chaque jour de la vie, dans le respect de l'Environnement."
Alors foutez nous la paix, ce n'est pas nous qui avons instauré les pollutions, nous les subissons.
Il paraît que les anciens sont démodés ?