Je me lève trop tard : les censeurs ont raison ?
Mais c'est l'étau des tares ! C'est l'effet polochon !
Tôt de cholestérol ? Tare de l'édredon ?
Mais pourtant je n'ai rien du lent colimaçon !
Si je prends du retard, c'est que c'est ma façon,
De peser tard et tôt pour mûres réflexions.
Mes idées, en balance, on les pèse sans tare ;
Leur taux d'erreurs est bas, sans être trop … vantard.
En retard ? Ah ! mais non ! C'est un peu court, pendards :
On pourrait dire aussi, bien des tares, sans fard ;
Par exemple, tenez, : il est minuit, Schweitzer !
C'est trop tard ou trop tôt, c'est l'heure mensongère …
S'il n'est jamais plus tard que ce fameux minuit,
C'est trop tôt pour demain, trop tard pour aujourd'hui …
Ce sont les impatients qui arrivent en retard,
Dont les taux d'accident en font de faux fêtards.
Si se coucher tard nuit, méfions nous des nuits brèves,
C'est que les levers tard, sont très bons pour les rêves.
« Mourir jeune et sans tare » ? Mais le plus tard possible :
« Mieux vaut jamais que tard » est alors notre cible.
C'est toujours bien trop tôt qu'apparaît le « plus tard ».
Le poids de mes propos tient compte de ces tares.
Les grasses matinées font des soirées tardives.
Par les voies du « plus tard », à « jamais » on arrive !
« Je suis venu trop tard dans un siècle trop vieux »
A dit un grand génie au caractère anxieux.
Dans ce siècle trop jeune, est-ce moi le gâteux ?
Pouvoir être en retard est un plaisir des dieux !
L'avenir est trop tard et le présent trop tôt.
Trop tard est le salaire et trop taux est l'impôt.
L'ancien luth des poètes est devenu guitare,
Et le doux lever tard est leur meilleur nectar.
On est vieux bien trop tôt mais sage bien trop tard,
Car c'est apprendre à vivre, en fait, qui est un art.
Cette tache de vin, pas plus que ce pied bot,
Ce petit tôt d'alcool, ne sont tares de sot…
Voilà ce qu'à peu près, messieurs, vous m'auriez dit,
En grattant votre târ aux douces mélodies,
Si, cachés sous un taud, tout comme Cyrano,
Vous vouliez digresser sur le tard et le tôt.
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