Rougir arrive à tous ; aucune honte à ça.
C'est même fort bien vu chez certaines divas.
Celui qui rougit fort en sait plus qu'il ne dit,
Mais de la vérité ne fait pas toujours fi.
Aucun autre animal n'a appris à rougir :
Les hommes sont-ils seuls de ce mal à pâtir ?
Celui qui sait rougir, aime encor la vertu,
Affirme le poète. Au moment d'un mot cru ?
L'écrivain aime bien jouer avec le rouge ;
Fièvre rouge ou vin rouge éclusé dans des bouges.
Le rouge, en fait, est bleu, finit-il par écrire.
On finit … par le croire, à force de le lire.
Le ciel, de même, est rouge et non pas bleu azur ;
Sa couleur éthérée serait convention pure ;
On voit là où conduit dame littérature,
Où le sang n'est pas rouge en certains coins obscurs…
Gardes Rouges, Armée Rouge… le rouge est militaire ;
Le rouge fait voir rouge à certains va-t-en-guerre.
Avec un drapeau rouge, existent dix nations !
Préférons la Croix Rouge aux meilleures intentions…
On tire à boulets rouges sur la farce cubaine :
Laissons la peur du rouge aux toros des arènes !
Voit-on plus démodé que le rouge du juge ?
Sa robe de pompier est un calorifuge.
Betterave, écrevisse, écarlate ou grenat,
Vermillon ou carmin, tomate ou opéra,
Les rouges sont pléthore. Et ont perdu leurs gènes.
La gêne rougissait : c'est rougir qui nous gêne.
Notre lanterne rouge est d'un rouge infamant.
Et plus rouge que rouge, on a le rouge à blanc.
Relisant ces vers rouges, un doute m'a heurté :
Alors, c'est à mon front que le rouge est monté…
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