La théorie du genre a fait couler des encres,
Et à de grands fantasmes a servi d'épicentre.
Le rapport entre sexes est-il si compliqué,
Que l'idéologie doive nous l'expliquer ?
Quand je parle du genre, plus prosaïquement,
Je pense à tous ces noms aux sexes… fluctuants.
Masculin, féminin ? Se posent des questions
Dont seul, le dictionnaire a la vraie solution.
Un abaque ? Ou bien une ? Abysse est-il plus clair ?
Que dire d'obélisque, effluve ou urticaire ?
Opprobre ? Il est sur moi en l'affirmant femelle…
Quand oasis ou dartre, eux, seraient bien tels !
Certains noms ont deux sens selon le ou bien la :
Le poste ou bien la poste on le constate là.
Mais le livre et la livre, un page ou une page,
Sont pièges androgynes égarant tous les âges !
Dans le genre, on a pire et même cent fois pire :
Délice, orgue et amour, l'honnêteté respirent.
Et pourtant, au pluriel, leur genre est… inversé,
Virant au féminin dès que deux sont cités !
Ces fautes sur le genre exposent aux cris d'orfraie
Mais, orfraie, de quel genre ? On connaît mal le vrai !
Termite est masculin, qu'il soit femelle ou mâle
Iguane est féminin : trouvez-vous ça normal ?
Quand on va outre-Rhin, le lune est… masculin :
Parce que la soleil, serait au féminin ?
La façon de les voir tient-elle à ces pays ?
L'ancienne adoration aux sexes a obéit ?
Le mélange des genres est mal vu, c'est connu.
Il fait bien mauvais genre et souvent, a déplut.
Donc, se donner un genre, il faudrait à tout prix ?
Mais sans prôner alors, la dite théorie !
Pour ce dernier quatrain et clore ce programme,
Je voulais terminer sous forme d'épigramme ;
Mais je suis pris d'un doute : est-il bien féminin ?
Alors, un épitaphe ? Est-il, lui, masculin ?
Os court :
« Quiconque a détruit un préjugé, un seul préjugé, est un bienfaiteur du genre humain. »
Chamfort