N° 50 20-03 -1998 Consulter un autre numéro ?
Notre 50 ème Lettre hebdomadaire me permet de vous annoncer plusieurs initiatives notables pour faire progresser encore mieux nos échanges réguliers.
La rencontre entre notre souci commun de médecins et de profanes d'améliorer la qualité des prestations de santé, et une découverte de l'Internet, au départ strictement utilitaire, conduit à proposer à tous ceux qui nous font l'honneur de nous lire de participer à une expérience originale et simple .
Celle d'une Netenquête : enquête utilisant, outre le papier pour les respectables dinosaures technologiques de l'assistance, l'Internet, à travers notre Site. Nous soulevons ici souvent l'hypothèse que nos outils médicaux actuels correspondent mal aux besoins des patients et des soignants. Illusion ou réalité permettant d'avancer sur le terrain délicat de la métamédecine ? Peut-on le savoir ?
Essayons avec le plus grand nombre possible d'esprits curieux et ouverts de tester cette question fondamentale.
Sur notre Site, deux autres nouvelles pages sont ouvertes cette semaine.
- Pages médicales, avec, pour l'instant Jean Broussier à propos des articles majeurs de la presse internationale, et votre serviteur à propos de l'analyse systémique médicale. D'autres candidats ?
- Le club MMT des médecins responsables de sites médicaux se constitue.
Maintenant,amis, à vous tous de ne pas rester passifs !
- Retrouver la confiance :
- L'Internet ( la Toile) peut aussi être un outil de communication de qualité, si on l'utilise intelligemment. Le pari implicite de notre Netenquête, c'est que c'est possible en matière de santé. Il ne peut être gagné qu'avec votre participation. Démonstration pratique de confiance retrouvée pour passer du rôle de consommateur-zappeur aigri à celui d'homme assez adulte et responsable pour s'exprimer.
- Le Club des Médecins Maîtres Toile (LEM 49) est en plein boom : plusieurs sites médicaux travaillent dur le projet . A suivre sur le web. Nouvelles pages d'accueil inspirées de Léonard de Vinci ( création DR J. Le Montagner ), à découvrir sur notre site E-M.
- Ainsi se restaurerait la conscience générale de la singularité professionnelle des gens du monde de la santé, pas forcément conforme aux discours à la mode, ni même, ô scandale, aux dogmes scientifiques dominants. A condition d'avoir conscience de sa capacité à observer ce qui se passe entre patients et soignants, de sa capacité à donner un point de vue qui vaut bien celui de tout autre observateur. Conscience d'être humainement subjectif, de l'exprimer et d'être curieux de ce que ressentent les autres, au delà de l'image d'Epinal d'une science pure et dure, drapée dans sa statique Objectivité. Conscience enfin de pouvoir rendre un service à la société toute entière comme à la communauté médicale en consacrant un peu de son temps pour faire mieux connaître de l'intérieur des aspects aussi simples que méconnus de nos métiers de santé et ... de nos expériences vécues de patients.
- Si la formule de la Netenquête est possible, les implications futures sur le contenu des formations médicales et les recherches les plus souhaitables en matière de santé peuvent s'en trouver modifiés . Lecteurs sceptiques et lucides, notez bien qu'on n'est pas ici dans le domaine des a priori théoriques ni des « subtilités ésotériques » mais au coeur même des évènements vécus par les êtres humains de chair, d'esprit et d'âme quand notre santé est en jeu.
- La plus grande difficulté de l'entreprise est de devoir transgresser un tabou majeur de notre époque : toute recherche est tellement sérieuse qu'elle ne peut être effectuée que par des chercheurs patentés disposant d'un gros budget. Ici, aucun financement extérieur, aucun commanditaire, rien d'autre que notre bonne volonté. Car, dans l'organisation de la recherche d'Etat à la française, ce qui nous parait indispensable à démêler ne retient semble-t-il l'attention de personne. Terrain dangereux, on risque de déranger des fiefs bien fortifiés. Soulevons ce lièvre, même si ce sont d'autres plus adroits qui en font un civet !
L'os court : Ma réponse est oui. Mais quelle était la question ?
Woody Allen . ( Lyres ... de cristal )
Partenaires médecins ou non, participez à notre NETENQUETE . Consultez notre page web .
N° 49 13-03 -1998 Consulter un autre numéro ?
Votre dernière lettre d'E.M. apparaît plus pragmatique. Y aurait-il de votre part un souci de réorientation ? En tout cas, je loue chez vous l'honnêteté de publier les critiques de ceux qui sont en désaccord avec le style de votre lettre. Sans doute pensez-vous que c'est également une méthode dialectique de nature à éveiller la curiosité.
Ainsi ce pamphlet bien musclé du Dr Petit ( LEM n°47), qui projette un salutaire faisceau de torche sur ces pauvres médecins rampant dans les culs de basse fosse de l'imprenable citadelle féodale de la Sécurité Sociale !
Que sont ces médecins devenus, au point d'accepter d'être oints ou fessés selon qu'ils se seront bien ou mal conduits ? Ils ont besoin d'être vivement secoués, de retrouver leur fierté. Vos Lettres et vos messages sur Internet peuvent jouer un rôle en permettant de lancer quelques mots-chocs venant des francs-tireurs de notre défense professionnelle.
Ici, ni vertu, ni stratégie. Les expressions de cette médecine de chair, d'esprit et d'âme sont notre matériau.
Faits cliniques qu'il nous semble tout simplement indispensable de bien voir en face. Pas pour les juger, pas pour les manipuler vers des utopies artificielles. Cette clinique de la clinique, on en reparlera plus clairement ici
- Le Dr Harold Burham ( notre correspondant aux Etats-Unis) attire notre attention sur la délicate question de l'évaluation de la qualité des informations publiées sur l'Internet médical soulevée par le JAMA du 25 février. Lire son papier dans les Textes et Débats de notre site Web. Idée lancée par E-M d'un « club des médecins maîtres-toile » .
- Trop vite parlé dans la LEM 47 : Deux médecins amis ont tenté de déterminer le type de difficulté le plus souvent rencontré dans leur pratique de médecins généralistes ( proposé dans LEM 46 ). Neuf fois sur dix, la difficulté majeure a été pour le médecin d'ordre psychorelationnel et non pas d'ordre biomédical. Encore une réalité à confirmer, ou à infirmer solidement si l'on veut vraiment des soins adaptés aux besoins des patients, et non le respect absolu d'une vénérable tradition historique datant du XIXème siècle en matière d'enseignement médical et de conception de la maladie et de la santé. Ici aussi nous avons simplement besoin de voir les faits en face, une action saine et adaptée en découlera naturellement, en dehors de toute stratégie prévisionniste pour le moins aléatoire. Souvenons-nous de la réforme de Robert Debré de 1958 qui a créé les Centres Hospitaliers Universitaires, avec l'objectif avoué que les français moissonnent ainsi les Prix Nobel de Médecine. Hélas, frères et confrères contribuables, comme soeur Anne, nous ne voyons toujours que la route qui poudroie ! Pas plus de Nobel sur ordonnance que de « juste soin », de carnet de santé ou autres « idées ».
- « Je suis l'explosion des prises de parole, les interventions des uns et des autres pour recentrer les débats, les rebondissements. Grand chantier avec un peu de tohu-bohu puisque chacun y va sur son ton et avec sa façon propre, qui n'est pas seulement la théorie, mais aussi l'humeur, le ras le bol etc ... Boîte de Pandore, dès qu'on communique et qu'il faut construire. Comment et autour de quoi. Dans les amphis, on a toujours un moment comme cela où quelque chose explose, un moment de foire, de guerre, de transferts sauvages, de confessions. Des moments de vérité et aussi de dérives. De perplexité collective parce qu'on ne peut pas continuer comme cela et qu'il faut transformer cette énergie qui s'échange, la construire, la porter au symbole, quitte à retomber trop vite dans la parole solitaire du prof, dans sa rengaine autoritaire » . Lettre d'Odile Marcel , 4 mars 1998.
- Beaucoup de retours très intéressés ( et intéressants pour l'auteur ) après la publication d'un papier sur l'analyse systémique médicale dans le Généraliste. L'idée commence enfin à cheminer dans nos têtes médicales de base. Si elle est pertinente ( là encore il faudrait le démontrer ) et permet de mieux appréhender la clinique ordinaire, elle progressera bien un jour ou l'autre.
L'os court : La preuve que le pape ne connait rien à l'utilisation du préservatif, c'est qu'il l'a mis à l'index. ( A. Santini 91 ) Lyres ... et se paie .
Tous les Textes et dossiers d'E-M en ligne sur notre Site .
N° 48 06-03 -1998 Consulter un autre numéro ?
Candide, sais-tu ce qui m'est encore arrivé aujourd'hui ? Une jeune fille très angoissée est venue, craignant à tort de me déranger, solliciter un certificat médical pour justifier une absence scolaire . « L'administration » le voulait puisque dire qu'on venait de perdre sa petite soeur de neuf ans n'était pas suffisant ! C'est écoeurant et combien révoltant !
Faisons croisade Candide
Insupportable ce Vide !
Restons concrets écrivent Deharvengt, Mourot, Petit, Marco. La clinique telle qu'elle est et non telle qu'elle devrait être demandent aussi nos lecteurs profanes, O.Marcel, D.Michaut et S.Guérin. Première étape pour qu'un avenir différent puisse naître de lui-même : y voir clair dans nos pratiques hors des idéologies.
- « Des praticiens bien dans leur site » , titre Le quotidien du médecin informatique n°10 du 25 février 1998 ( page 7 à 9 ). Fierté que le site d'E-M soit cité dans les adresses, naturellement. Mais aussi soulagement de constater l'existence de mouvements convergents au nôtre, pour tirer les questions de santé vers la clarté, à partir d'initiatives privées ou de petits groupes. Des contacts sont en cours bien entendu pour étudier comment collaborer de façon intelligente et respectueuse des orientations de chacun. Quand « Médito » ( Richard Wild à Mulhouse ) dépasse les 20 000 contacts en six mois d'existence, on est obligé de constater qu'il se passe bien quelque chose de nouveau dans les possibilités d'expression des praticiens de base. E-M suit l'affaire de très près.
- Reçu un courrier de réponse du Pr Rupert Sheldrake, membre de l'Académie Royale des Sciences de Londres, qui a engagé une curieuse expérimentation sur le phénomène des membres fantômes bien connu des praticiens ( ressenti d'un membre amputé comme toujours présent ). Ce biologiste nous fait remarquer qu'en tant que cliniciens nous sommes rodés à l'influence personnelle de l'expérimentateur sur les résultats des expériences. La méthodologie du double aveugle est devenue pour nous une routine au cours de l'expérimentation des médicaments. Curieusement, dit-il, « la plupart des chercheurs scientifiques n'ont jamais utilisé de techniques à l'aveugle, et le plus grand nombre ignore même qu'il existe des méthodologies à l'aveugle. Je soupçonne que la science ordinaire est certainement sujette à d'importants effets liés à l'expérimentateur, et que ceux-ci ont été largement négligés ». Autrement dit, il n'y aurait aucune raison fondamentale pour que l'effet placebo ne joue pas autant en physique nucléaire, en économie politique ou en génétique que dans nos modestes cabinets médicaux. Voilà qui devrait donner à réfléchir et étudier de près une supposition aussi iconoclaste pour une science divinisée. La méthode expérimentale chère à Claude Bernard, voilà qui convaincrait les cliniciens que nous sommes qu'il n'y a pas d'une part les chercheurs scientifiques et d'autre part tous les autres .
- La compétence en pratique clinique dépend aussi largement de l'ouverture d'esprit de chaque praticien, de sa culture médicale au delà des domaines strictement biomédicaux. Voici une véritable perle communiquée par Odile Marcel. Une extraordinaire enquête psychologique sur les traditions thérapeutiques de l'Inde, par un Indien psychanalyste freudien. Ouvrage rigoureux, toujours très lisible, ouvrant l'esprit sur des mondes inconnus de l'Occident , de ses malades et de ses médecins. « Chamans, mystiques et médecins », Sudhir Kakar, Seuil, 1997.
L'os court : Le canal du col . Eh Doc ! C'est difficile à passer quand on écluse.
( Cath. Hoche)
Lyres ... de rouge .
© Dr F-M Michaut - Expression médicale 1998
N° 47 27-02 -1998 Consulter un autre numéro ?
de Michel Mourot ( Lettre 45). L'idée d'E-M est séduisante mais la pratique est décevante. Certes il est de bon ton de rester politiquement correct, de respecter les règles élémentaires de la politesse, mais quand un règlement est con, il est con. Quand un contrat est malhonnête, il est malhonnête. Les C.P.A.M. ne sont que de vastes pétaudières mais il ne faut pas le dire trop fort. Pourtant si elles étaient privatisées, elles seraient en règlement judiciaire, avec un plan social sévère et quelques dirigeants mis en examen. Nos syndicats s'occupent de tout, sauf de défendre les intérêts de leurs mandants. L'Union d'Ile de France ( la mienne) ne sert strictement à rien. Le Conseil de l'Ordre a un comportement strictement incohérent. Pour finir, nos politiciens, de droite comme de gauche, ne sont que des politiciens. La situation est pourtant grave : nos malades sont de moins en moins bien soignés, ils en ont de moins en moins pour de plus en plus d'argent et la situation sanitaire et sociale se dégrade. Les médecins, qui du fait de leurs études, de leur travail, des responsabilités qu'ils assument, devraient être respectés, sont méprisés, embrigadés, leurs conditions de travail et leur pouvoir d'achat fichent le camp. Il suffit de lire le courrier des lecteurs des périodiques médicaux ...
C'est pourquoi je pense qu'il y a plus à faire que de se livrer à des réflexions ésotériques.
- Bienvenue à notre tout nouveau correspondant d'E-M aux USA le Dr Harold Burnham. Francophone, venu se soigner en France et en survie grâce à l'hématologie nationale ; cette discipline restant encore selon lui à l'âge préhistorique outre-atlantique. Cocorico ! Et puis pratiquant et grand amateur de cornemuse devant l'Eternel ! A son attention, dans le texte de Petit, CPAM : caisse primaire d'assurance maladie ( structure parapublique départementale gérant l'assurance maladie ).
- E-M a pris contact avec le Dr Jacques Benvéniste, actuellement en procès en diffamation avec les Prs Charpak, Hennion et Jacob (Qdm du 23 février) . Depuis l'invention du Largactil © par Laborit en 1950, aucun brevet de molécule pharmaceutique majeure n'a été déposé par la recherche médicale française. 95% des principes actifs utilisés en thérapeutique en France proviennent de brevets étrangers. Quant au matériel médical que nous utilisons, inutile d'en parler. La recherche scientifique et médicale dans notre pays est essentiellement publique et dépend de deux grands organismes : le CNRS et l'INSERM. Financés par le contribuable, le retour d'informations vraies sur l'utilisation des fonds mis à leur disposition par la communauté ne semble pas être une de leur préoccupations. Quant à engager un débat public sur l'opportunité des directions de recherche souhaitables pour nos besoins d'hommes, ce genre d'affaire entre chercheurs ne semble pas en annoncer la prochaine imminence. E-M a adressé une lettre au Quotidien dans ce sens.
- Pas un retour à notre proposition d'inventaire de la pratique quotidienne ( EM 46) n'est parvenu à E-M ! Simple essai raté, à coté.
- Le Dr Rattel informe E-M qu'il interpelle son Conseil départemental de l'Ordre sur l'absence de demande de qualification exigée pour enseigner l'acupuncture, l'homéopathie etc..., et, dans le même temps, sur l'obligation faite aux seuls généralistes de passer un diplôme universitaire d'échographie obstétricale pour utiliser cet outil diagnostique.
« N'est-ce pas là un problème d'éthique fondamental ? », demande-t-il.
- Etat actuel de l'Internet médical, ses réalités au delà des mythes des promoteurs , article envoyé à Panorama du Médecin par F-M Michaut .
- Le Dr Jean Broussier estime que la qualité de la pratique médicale dépend aussi directement de la capacité d'être informé des meilleurs articles de la presse médicale, notamment du Jama, du Lancet et du New England Journal of Medicine. E-M lui propose une page dans le serveur web pour réaliser son projet personnel, sur un principe simple : une idée, un homme, un responsable. Et au travail ...
- Un papier a été proposé au Généraliste, à la suite de la publication d'un article sur les thérapies familiales systémiques ( J.Godfryd, 3 février n° 1832, p 32 ). FMM pose la question de l'intérêt pratique de l'analyse systémique dans l'exercice médical quotidien.
" A man, a plan, a canal : Panama " ( ou tout tourne autour du c...).
Lyres ... de gauche à droite comme de droite à gauche
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N° 46 20-02 -1998 Consulter un autre numéro ?
« Le sens clinique » Dr Philippe Deharvengt
C'était il y a trente ans. En ces temps reculés, nous savions qu'après la palpation, ultime étape de l'examen clinique, il nous faudrait parvenir à un diagnostic, car on ne pouvait espérer des examens paracliniques ce qu'on en attend aujourd'hui.
Auparavant, nous avions interrogé, inspecté, ausculté ; et puis venait ce temps privilégié, ce contact physique. Il en passait, des messages, au cours d'une longue et attentive palpation. Que de « non-dits » avons-nous perçus, les mains sur le ventre de « notre » patient ( ce possessif car alors il se livrait à nous ) . Il y avait de l'invention et du talent dans cette longue démarche, cela s'appelait « le sens clinique » .
Est-ce faire preuve de passéisme que d'en parler ainsi ?
Mais lequel d'entre nous, aujourd'hui passerait un quart d'heure à palper un abdomen pour un diagnostic incertain, alors qu'une échographie, un scanner, une fibroscopie, une coloscopie, une coelioscopie seront de toutes les façons indiqués pour confirmation ? Sans aucun doute, on y gagne en efficacité ; mais la relation Médecin-Malade ? Le colloque singulier ?
Inexorablement, la
technique tue la clinique.
Parler avec un T.D.M.(°)
N'a rien d'un Te Deum
Et en échographie,
la voix est sans écho.
(°) Tomodensitométre, nom français du scanner. ( Ndlr ) .
- Retrouver la confiance :
- Irresponsable ( = personne pour en répondre ) , ce reversement d'argent de 9000 F à chaque généraliste. Bon point scolaire ? Ce serait simplement bête. Preuve par l'acte officiel de la vénalité des médecins pour le public : « Les médecins gagnent des sous en faisant des économies sur notre santé ! Impossible de leur faire confiance, ils sont pourris eux aussi » . Merci pour ce nouveau coup bas à la si indispensable et si fragile ( Molière , Jules Renard ) relation de confiance réciproque - personne ne parle jamais assez de cette indispensable réciprocité - entre utilisateurs et professionnels de la santé. Quelle source d'économies quand le médecin peut agir en son âme et conscience, et non par crainte permanente d'une possible action en justice de chaque patient !
- Restaurer la conscience :
- Notre véritable territoire est la clinique ( cf édito ). Personne d'autre que le clinicien ne la connait parce que celui qui la vit chaque jour en mesure les limites. C'est donc à nous cliniciens de l'exprimer, pas un médiateur ne peut le faire à notre place. Les autorités médicales nous donnent un cadre précis, strictement biomédical, destiné à la compréhension et au traitement des troubles pathologiques. Cet outil médical, de plus en plus imposant, de plus en plus technique ( et, affreux détail, de plus en plus coûteux ) est-il adapté aux besoins réels des personnes qui font appel à l'aide de la médecine ? Autrement dit, quiconque a les yeux et les oreilles ouverts sur la réalité humaine peut poser l'hypothèse qu'on tente de régler tous les problèmes de santé ressentis par la population, et la société dans son ensemble, avec les seuls outils techniques capables d'agir de façon démontrée sur quelques pathologies bien définies et bien étudiées. Mais tout le reste ? Inadéquation dramatique et inacceptable pour tous ceux qui n'en bénéficient pas directement.
- Quand, dit-on en haut lieu, on est incapable de savoir combien il y a d'appendicectomies en France chaque année, l'approche de notre question élémentaire, fondatrice d'une métamédecine qui ne soit pas purement spéculative, ne semble pas pour demain. A moins que ...
- Renforcer la compétence :
A moins que nous décidions de commencer à mener nous-même l'enquête avec le matériel irremplaçable dont nous seuls disposons : notre propre activité clinique. En pratique, si plusieurs de nos lecteurs manifestaient leur intérêt pour la question, un premier pré-test très simple pourrait être mis en place entre nous. Cela ne demande aucun moyen !
- Visité le site web du Ministère de la Santé. Photo couleur et discours du ministre, organigramme, messages de santé. Mais pas une seule adresse électronique pour répondre. Internet conçu comme un nouveau haut-parleur ne transmettant qu'un seul message d'un émetteur actif vers des récepteurs passifs ! Triste et inquiétant pour l'avenir de l'Internet médical, si l'interactivité propre à ce mode de communication est ainsi comprise . Mais aussi porte ouverte à tous les abus publicitaires, dont nos boites postales médicales explosent déjà.
L'os court : Pour la soigner, mets ta médecine en clinique .
( Ph. D.) Lyres ... de stéthoscope .
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©Dr F-M Michaut - Expression médicale 1998
N° 45 13-02 -1998 Consulter un autre numéro ?
Mon cher Confrère , Docteur Michel Mourot
Si votre énergie pour tenter de secouer un monde médical résigné mérite d'être saluée, je doute que cette « Lettre d'Expression Médicale » hebdomadaire soit de nature à atteindre ce but. Sa forme, toute en finesse linguistique, déroulant une subtile syntaxe rappelant celle de la philosophie des sciences, ne sera pas accessible à l'humour du premier médecin venu !
Quand déjà des idées simples, supportées par un style élémentaire, n'entrainent pas l'adhésion de la plupart d'entre nous, qu'en sera-t-il de suggestions faites en termes quelque peu abscons ?
Mon cher Confrère ,
Votre lettre mérite réponse car elle permet de mieux situer notre objectif. E-M n'est pas un mouvement fédérateur dans un monde de la santé en morceaux.
Ni mur des lamentations, ni tentative néosyndicale, ni groupe de pression non plus, bien que nous parvenions sur des bureaux de décideurs et dans des salles de rédaction de la presse médicales ou grand public qui nous lisent.
De simples citoyens tirent vers le haut une indispensable réflexion sur notre santé et donc sur notre société ? Parce que personne d'autre que des minorités n'a jamais réussi à faire bouger les choses dans quelque domaine humain que ce soit. Ni foule , ni savante ou experte assemblée n'a jamais rien découvert ni créé . C'est tout.
Dr François-Marie Michaut
- Retrouver la confiance :
- Oui , c'est trop difficile à suivre pour nous, vos trucs d'E-M. Débattons ensemble de choses plus simples , plus concrètes ( thème du fax de S. Guérin du 3-2 - qui a par ailleurs beaucoup apprécié le texte d'E. Belpaeme sur la mort de la Lettre 42 ). E-M est ambitieux, trop ambitieux dans sa démarche ? On est pourtant sur la seule voie possible si on en croit Simone Weil : « Ce n'est pas le chemin qui est difficile , c'est la difficulté qui est le chemin ». Difficulté de tout ce qui touche à la santé dans une société elle-même si malade qu'elle perd de plus en plus contact avec la réalité ordinaire.
- Restaurer la conscience :
- « Il n'est ici bas que des ignorants. Ceux qu'on appelle savants sont des gens de qui l'ignorance a des lacunes ». ( Luc Etienne ) . Vaccin absolu contre la grosse tête et autres chevilles oedématiées médico-scientifiques, sans aucune contrindication ni effet secondaire connus. Ainsi devraient commencer et s'achever tous nos cycles d'études .
- Renforcer la compétence :
- Le Dr Ursula Proust hurle litteralement dans son fax à E-M du 9 février contre le président de la conférence des doyens ( interwiew du Généraliste du 3-2) . « Les bonnes volontés sont usées jusqu'à la corde ». Nombreux sommes-nous à E-M à avoir rencontré dans nos pratiques, par ailleurs si caricaturées, des manques dramatiques dans nos formations et nos compétences. De notre propre initiative, nous avons investi sans compter énergie, temps et ... manque à gagner, car rien de tangible n'émanait des soi-disants responsables de la santé pour répondre aux vrais besoins des patients. Lutte contre la douleur, formation médicale initiale et continue des généralistes, syndicalisme, éthnomédecine, formation psychologique des médecins, initiation à l'analyse systémique de la relation médecin-malade, alcoologie aussi, bien sûr : la liste n'est pas limitative. Tous ici, nous « les naïfs », nous avons pris des risques et des coups. Nous avons été, nous sommes des éclaireurs de la médecine. Pendant que d'autres, « les habiles » attendent tranquillement que nous nous brulions les doigts en tirant les marrons du feu à leur place, en comptant les bénéfices personnels qu'ils en tireront le moment venu.
Alors, quand enfin on admet l'idée qu'ont aidé à faire vivre et grandir les « naïfs » anonymes en lui donnant des moyens d'existence confiés exclusivement à des « habiles » qui n'ont jamais porté dans leur chair ce bébé, on ne peut qu'être révolté. Révolte de se faire voler son enfant, de se faire voler son désir. Et plus fondamentalement encore souffrance difficile à exprimer d'être totalement nié, ignoré, dans sa spécificité, sa qualité propre de professionnel de la santé. Ce négativisme là, par paresse, négligence ou ... mépris est aussi intolérable que l'autre. Lui aussi il est hautement destructeur de toute humanité créative, donc formidablement pathogène pour notre santé malade.
L'os court : La place d'une femme est au foyer ( Landru )
Lyres ... et relire Alexandre Breffort .
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© Dr F-M Michaut - Expression médicale 1998
N° 44 06-02 -1998 Consulter un autre numéro ?
Médecine moléculaire
Dr François-Marie Michaut
Idéal d'un art médical achevé : découvrir la molécule dé- faillante et savoir la remplacer. Propulsée dans toutes nos sociétés riches ou non par un pouvoir industriel on ne peut plus intéressé à sa domination absolue.
Implicitement inculquée aux étudiants médecins dès leur prime formation. Renforcée par la dépendance des praticiens habilement entretenue par les fabriquants de médicaments dès leurs études. Relayée par une presse médicale nourrie de ses subsides . Elle gagne tout, conquiert tout, cette médecine moléculaire. Quel excentrique ose mettre en cause sa primauté ?
Et pourtant, soulager, voir guérir les malades passe par des voies aussi mesurables que celle des seules molécules pharmacologiquement actives. La psychothérapie, bien sûr. Et c'est aussi le domaine du sulfureux effet placebo. Que 62 % des migraines, 58 % des troubles digestifs, 49 % des rhumatismes, 45% des rhumes et 17 % des hypertensions y soient sensibles ne peut être balayé d'une moue dédaigneuse (°). Entre les médecins et les malades se passe incontestablement une autre chose qui soigne. Ce facteur au mécanisme encore inconnu a existé bien avant notre scientisme outrecuidant, n'en déplaise à nos « terribles simplificateurs » chers à Paul Watzlawick (°°).
(°) Schneller et al. 1980 .
(°°) Faites vous-mêmes votre malheur . Seuil
- Retrouver la confiance :
- Combien de courriers restent sans réponse ! Pourtant qui oserait ne pas répondre au passant égaré qui demande sa route ? Inhumanité patente ou méfiance pathologique . Répondre à qui nous parle est la condition initiale de toute relation humaine ordinaire. Pas de confiance possible sans ce préalable élémentaire. Ne pas répondre à une demande quelconque ( même négativement ) nous place de fait dans la catégorie peu enviée des irresponsables. De ceux qui ne sont pas capables de répondre. Pas le temps ? Pas le temps de vivre comme un homme.
- Restaurer la conscience :
- « Notre système de Sécurité Sociale est en lui-même excellent ... à ceci près qu'il suppose des utilisateurs adultes et responsables. Tout repose là dessus : le système ne peut être sain si la société dans son ensemble est malsaine, manifestant un manque de civisme généralisé. Bien sûr, tout se tient : dans une société où la plupart des gens se sentent isolés, angoissés, privés de repère, le médecin est de plus en plus destiné à voir projetée sur lui l'angoisse de malades somatiquement à peu près sains mais psychiquement désemparés. Enfin un nombre croissant de personnes considèrent comme tout à fait normal d'être prises en charge par l' Etat, attendent protection et maternage de la société sans se demander si ces « droits » qu'elle revendiquent impliquent des devoirs ni ce qu'elles doivent donner pour recevoir ... Dans chaque situation particulière, c'est l'ensemble du monde moderne qui se trouve mis en question. Tous les domaines sont interdépendants. Ce que nous nommons présomptueusement la civilisation et le progrès a conduit partout à des impasses. Celle du coût de la santé s'insère dans cet ensemble ... Un véritable politique de santé publique, compte tenu du monde tel qu'il est, et non tel qu'il devrait être, fait partie des « grands choix de société » : où faut-il investir de l'argent ? En prévention ? En achat de matériel de plus en plus performant ? Que doit-on ou non rembourser ? N'étant moi-même ni ministre ni député ni technicien, je n'ai pas de réponse à vous donner mais je me sens solidaire de ceux qui, honnêtement et courageusement , vont s'attaquer à cette tâche nécessaire . ( Arnaud Desjardins, Regards sages sur un monde fou, La Table Ronde, 1997 ; p 160-161 . )
- Renforcer la compétence :
- E-M propose aux médias de communication professionnels et grand public un oeil et une plume impliqués et didactiques sur les questions de santé. L 'amélioration de la compétence du public est aussi à cultiver pour nous, aux côtés des professionnels concernés ( Dr Blais ).
L'os court : Abdomen :Monument mégalithique auprès duquel les peuplades superstitieuses de l'ancienne Gaule croyaient entendre des grondements souterrains et des soupirs mystérieux.
Ambrose Bierce ( envoi de V.M. ) .
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Merci à A.Bernier et G.Goldshmid, mais impossible de vous envoyer un courriel de réponse ( email erroné). Contactez-nous à nouveau svp.
N° 43 30-01 -1998 Consulter un autre numéro ?
Développement , Dr François-Marie Michaut
Un an déjà qu' Expression Médicale grandit sans la moindre concession à sa liberté totale d'expression par rapport à tous les pouvoirs . Et sans la moindre polémique , notons-le bien .
Des convergences riches d'espoir se manifestent ici entre notre monde de la santé et l'ensemble de la société .
Souvenons - nous . Notre profession médicale a été grièvement blessée dans son identité par une logique économique dite imparable . Ici même de rigoureux économistes nous prouvent que c'est une dramatique erreur intellectuelle ! « L'économie de la santé, laissez-moi rire » (1) .« Quand l'économie est tout c'est n'importe quoi » (2).Le credo économique dominant conduit toutes nos sociétés à ce que nous voyons ? Voilà qui concerne bigrement les médecins et ... les citoyens !
Un autre grand courant de convergence est né avec une véritable méditation et observation philosophique (3) de la médecine . Définir enfin clairement l'idéologie qui domine notre médecine académique ? Salutaire démarche pour aborder en toute rigueur la médecine de la médecine , « la métamédecine » (4).
Deux grandes idéologies du 19 ème siècle , encore agissantes , sont à bout ? Mais on va suivre cela avec E-M , pour construire l'avenir!
(1) P .Fabra - Lettre EM n°3
(2) D.Michaut - Texte Site EM
(3) O.Marcel - Textes Site EM
(4) F-M. Michaut - Lettre EM 37
* - Retrouver la confiance :
.Théorie de Praxicrate : Prolégomène 1. Un accu inépuisable peut alimenter en énergie mentale l'homme, tant, ce qui est très remarquable, dans sa variété femelle que mâle. Prolégomène 2. Cette énergie est d'autant plus importante que cet homme est d'action et de rédaction. Exemple : mon facteur, qui est une femme, cet homme de lettres. Prolégomène 3. Les lois de la psychodynamique font que le branchement à l'accu inépuisable d'un individu en court-circuit permanent à force de se regarder le nombril, et accessoirement de se tâter au-dessous plus souvent qu'à son tour, dissipe en échauffement entropique l'énergie qui , sans ce court-circuit, produit du mouvement négentropique. Constitution. Les trois Axiomes de la Correspondance Causale Universelle constituent l'ACCU inépuisable. Axiome 1. En quoi consiste le paradis éternel n'étant pas accessible à la conscience raisonnable des créatures mortelles, les axiomes 2 et 3, et ce qui en découle, ne valent que pour tout (universalité) ce qui est humainement observable. Axiome 2. A toute conséquence correspond (correspondance) une collection finie de causes (causalité) nombreuses. Axiome 3. Une fraction forte d'une conséquence est toujours produite par une fraction faible de ses causes. Variante, pour vulgarisation, de l'axiome 3. De 80 à 99 % d'une conséquence est le plus souvent produite par 1 à 20 % de ses causes. Alias loi (règle, principe, distribution) dite des 20 / 80. Exemple : moins de 20 % des pathologies font plus de 80 % des morts. Lemme 1. L'essentiel réside par définition dans la petite fraction des causes qui produisent le plus gros d'une conséquence. Lemme 2. Le sens de l'essentiel est au bon sens ce que la chaleur est au feu, l'humidité à l'eau, la médecine à la maladie, etc. Lemme 3. L'homme de bon sens concentre sans cesse ses efforts sur la petite fraction des causes qui produisent le plus gros de la conséquence. Corollaire 1. Il n'y a que les minorités qui font évoluer les majorités. Corollaire 2, énoncé par le mathématicien et philosophe Alfred North Whitehead:
« It requires a very unusual mind to undertake the analysis of the obvious » . Dominique Michaut, ( p.c.c. de l'essentiel de la philosophie de Praxicrate, un frère d'Exocrate ) .
- Transmis par courrier électronique à E-M.
- Restaurer la conscience :
- Un correspondant attentif signale à propos de la Lettre 42 trois erreurs . Avec mes excuses je rends à Esther Belpaeme son vrai patronyme . Je voulais aussi parler des prémisses ( des expertises ) et non de prémices ( de je ne sais quel plaisir ) . Enfin , un fonds (de commerce) ...
- Renforcer la compétence :
- Pour nous les nuls en économie , un conte initiatique : Roméo ou quand l'économie est tout , c'est n'importe quoi , en page Dossiers - Débats du Site internet .
L'os court : Lapin dit : Site ? Internes n'êtes ! © CH
Lyres ...à cible
N° 42 26-01 -1998 Consulter un autre numéro ?
Le médecin face à la mort .
Esther Belpaeme (*)
La formation des médecins les conditionne et les prépare à soigner , à guérir , soit à contourner la mort .
Le médecin est armé et programmé pour lutter contre la mort . Le patient aime l'avoir pour allié lorsqu'il cherche à échapper à l'appel de l'au-delà .
Mais qu'en est-il du patient qui se sait condamné et accepte son sort , qu'en est-il de ces aînés qui cheminent lentement et consentent vers ces destinées inexorables ...
Que lisent-ils dans le regard de celui qui , dans ce destin , vit son échec ?
Là comme dans de nombreux domaines , la formation psychologique des médecins ne devrait pas être laissée à leur propre initiative mais devrait avoir une plus grande importance et devrait bénéficier d'une vraie reconnaissance .
(*) Psychologue clinicienne , spécialisée en géronto-psychologie , chargée d'enseignement à l'Université et SNC Sud Performance ( Toulouse ) .
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INFO-PRATIQUE ....................
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Epatant pour échanger avec Expression Médicale !
- Retrouver la confiance :
- Appel à tous nos contacts et lecteurs pour lancer avec le plus de partenaires professionnels possibles une campagne auprès du public ( cabinets médicaux et para-médicaux , presse, medias , officines pharmaceutiques et institutionnels de la santé ) une annonce "oécuménique" destinée à améliorer le climat de confiance entre " la santé " et la société .
- Restaurer la conscience :
-Le projecteur de l'actualité braqué sur les sans-emplois confirme ce que nous affirment depuis un an les économistes comme les praticiens participant à EM . La pensée économique dominante est aussi malade et pathogène que la doctrine médicale adoptée par la majorité peut l'être dans certains cas . Dans des pays qui n'ont jamais été aussi riches , pourquoi ne parvient-on pas à faire en sorte que cette richesse permette simplement à chacun de travailler ? Dans des nations qui n'ont jamais autant dépensé pour se soigner ( environ 20 000 F par an et par personne aux USA ) , pourquoi existe-t-il de tels manques fondamentaux dans les pratiques médicales , pourquoi sommes-nous si mal soignés , comme nous le dit ici Esther Belpeaume avec une exemplaire modération ? Messieurs nos décideurs , messieurs nos politiques , messieurs nos médiateurs , comprenez enfin que si tout cela fonctionne si mal , c'est que les prémices utilisées par les expertises qui justifient vos décisions ne sont pas , ou ne sont plus, adaptées à la réalité des faits qu'elles prétendent expliquer et ... prévoir (?) . Elles doivent absolument être remises en question quelles que soient les résistances prévisibles de ceux dont elles constituent le prestigieux fond de commerce . La solution de nos problèmes n'est pas à l'intérieur des bornes habituelles de nos raisonnements ? Cherchons-la à l'extérieur , dans la meilleure tradition exocratique ( Le principe d'Exocrate , Lettre 41 ) .
- Renforcer la compétence :
-Utiliser la compétence des confrères seniors écartés de la pratique libérale entre 57 et 65 ans par le mécanisme d'incitation à la cessation d'activité ( MICA ) ?
Excellente et généreuse idée de MICA - D-O , qui veut organiser des missions bénévoles brèves de formation médicale dans des pays qui n'ont même pas les moyens d'accéder à la presse médicale . E-M s'associe bien entendu à cette action et fait appel à ses correspondants pour favoriser cette initiative ( Jacqueline.Dicquemare@wanadoo.fr ou contacter EM ) .
L'os court : "la Médecine de deux mains ne pourra se faire qu'entre mes deux seins" - Lyres ... de migne ( lignes de quoi ? )
E-M sur INTERNET , CA MARCHE !
Premier bilan de fréquentation du Site EM :
- Du 30 octobre 1997 au 22 janvier 1998 = 609 visiteurs ,
- fréquentation de la Lettre d'EM : 321 lecteurs
- fréquentations des Textes et dossiers : 212 lecteurs
N° 41 17-01 -1998 Consulter un autre numéro ?
Le principe d' Exocrate Dr François-Marie Michaut
Le sage grec antique (*) trace sur le sol une figure de neuf points ainsi disposés :
° ° °
° ° °
° ° °
Comme son disciple , reliez tous ces points par quatre segments de droite brisée sans quitter le plan du dessin . Essayez de suite sur un papier .
Si la solution parait impossible , souvenez-vous qu' Exocrate signifie celui dont la force vient de l'extérieur .
Ainsi notre médecine se heurte à des obstacles majeurs , comme l'inadéquation criante d'une technomédecine assourdissante à la plus grande partie des maux humains ( cf Lettre 40 ) . C'est de là , et non de comportements individuels aberrants ( mais marginaux ) des professionnels de santé comme on l'affirme trop rapidement, que découle le gaspillage humain et financier monstrueux de tous nos systèmes de santé de pays riches . L'outil médical , fruit du cheminement historique cahotant de la pensée scientifique , n' affirme sa conformité à la réalité des choses que par ses spectaculaires ( et incontestables ) victoires . Mais quand son usage exclusif , intensif et aveugle devient iatrogène , sa pertinence théorique devrait , en toute logique , être remise en cause .
Quelle est cette idéologie dominante ? A déterminer .
Voilà qui mérite une bonne étude exocratique !
(*) Dominique Michaut , L'équimanagement , voie du libéralisme du plein emploi ; p 91-92 . 1996 . Centre for The New Europe ( Belgique) .
- Retrouver la confiance :
- Le cortex cérébral sensitif serait capable de se réorganiser chez des non-voyants comme chez des musiciens ( travaux d' Annette Ster et col. publiés dans " Nature " du 8 janvier 1998 , pp.134-135 , cité par le Quotidien du Médecin du 8 janvier p.6.). Observation qui semble contredire la croyance quasi généralisée à l'exclusive transmission de l'information cellulaire par des gènes porteurs d'un code génétique ( encore hypothétique ) censé tout régler . Comment des modifications sensorielles imprévisibles in utero peuvent-elles entraîner des modifications structurelles ultérieures observables par imagerie cérébrale , neutralisant puis modifiant les " ordres " du patrimoine génétique et de ses séquences d'ADN ? Comment alors ne pas prêter l'oreille à Norbert Weiner , l'un des pères de la cybernétique , quand il affirme la primauté de l'information sur la matière et l'énergie ? Si l'information biologique , par nature informe mais jouant un rôle informatif , ne peut être comprise par l'étude des structures matérielles ( à la limite physico-chimiques ) des seuls gènes , c'est l'idée même du vivant gouvernant la pensée médicale régnante qui doit être mise en cause . Plus sommairement dit , en médecine , tout n'est probablement pas aussi simplement réductible à de pures histoires moléculaires qu'on veut bien nous le laisser croire .
- Restaurer la conscience :
" Le Veau d'Or tient très fort
Combien s'y vautrent encore
et sont loin du Sommet
où règne la douce clarté .
Son nom ? FRATERNITE
assez juste ... Nobles effets
qui rassurent bien le Ciel ,
confortent tellement les ailes .
Allons , gens d'ici-bas ,
le Bonheur est bien là
et à Tous Meilleurs Voeux
pour un Monde plus radieux ! "
Docteur Alain Marco
- Renforcer la compétence :
2 ° ° ° 4 Le principe d ' Exocrate .
° ° ° La solution consiste à savoir
° ° ° 1 sortir hors du périmètre ( l'énoncé ne le défend pas !!! )
des points à relier( tracer 1-2-3-4 et deuxième point de la 1ère rangée ).
3
FMM
L'os court : Saint d'Rome dit :" mue nos dés"! Fit science . Y munit tes rats qui z... ( Cid A. ) Lyres ...de latex
N° 40 12-01 -1998 Consulter un autre numéro ?
Notre paradigme .
" Un paradigme est ce que les membres d'une communauté scientifique possèdent en commun , et , réciproquement , une communauté scientifique se compose d'hommes qui se réfèrent au même paradigme "(°).
Tout commence le jour où le jeune étudiant apprend en travaux pratiques à reconnaître dans son microscope des cellules constituant des organes bien définis au lieu des taches colorées que peuvent seulement y voir des yeux inexpérimentés .
Tout au long de nos études , et bien au delà , la même méthode est utilisée, laissant obligatoirement chacun de nous dans la solitude de son analyse . D'où probablement , notre incapacité fondamentale à travailler ensemble dans notre activité clinique , n'en déplaise à nos inventeurs de " réseaux " , " filières " ou autres " équipes" .
Si nous voulons développer le concept de médecine de la médecine ("métamédecine " de notre Lettre 37) , l'explicitation et l'expression du paradigme médical qui nous fait fonctionner s'impose . Car , sauf erreur , il demeure toujours implicite , c'est à dire caché dans ses plis et donc non dit . Comme si , fort de nos prouesses techniques spectaculaires , mais curieusement muet sur nos limites , échecs et dysfonctionnements , il était le seul possible . Le " médicalement correct " est-il acceptable ? Le paradigme médical doit avant tout être analysé et évalué aussi lucidement que possible ( cf infra ) .
Dr François-Marie Michaut
(°) Thomas Kuhn , 1983 , la Structure des révolutions scientifiques , Paris , Flammarion .
Retrouver la confiance :
- " Médecins-conseils : un nouveau rôle" titre la une du Quotidien du médecin du 7 janvier . L'évolution annoncée par la Caisse Nationale d'Assurance Maladie se rapproche des propositions suggérées par Expression Médicale ( cf n° 33 ) . On ne peut ici que se réjouir sincèrement de cette déclaration d'intention .
- Dans le même papier , la Cour des Comptes n'aurait pas du tout apprécié le système informatique MÉDICIS , mis en place depuis 1983 pour 900 millions de francs et qui serait " contre-productif" . " Son utilisation se traduit par une perte de productivité des services et la démotivation des médecins-conseils " . Ultime résultat d'une fausse bonne idée ? Pourvu que l'informatisation des cabinets libéraux ...
- Inquiétant pour les médecins : les renseignements on ne peut plus confidentiels collectés par les services de police des états européens concernés par l'accord de Schoengen seraient désormais en possession de truands néerlandais . Saurons nous mieux protéger nos données médicales informatisées ? Qui serait responsable devant les tribunaux en cas de " fuites " , le code pénal nous laissant la charge totale de veiller à l'efficacité des moyens de protection du secret professionnel ?
Restaurer la conscience :
- Odile MARCEL ( cf N° 39 ) nous a fait parvenir un texte tout à fait remarquable sur le traitement actuel du cancer . Qualité et précision de l'expression , élaboration théorique claire parfaitement étayée par une observation clinique impressionnante par sa lucidité , son intériorité et sa pudeur sont là . Voilà un propos dont l'étude mériterait de figurer tant au programme des études médicales que des actions de Formation Médicale Continue . Sa taille ( 22 pages dactylographiées ) nous oblige à la publier sur Internet en page dossiers-débats-annonces , avec l'autorisation de l'auteur . Encore une excellente raison pour nos lecteurs de sauter le pas du branchement sur le réseau des réseaux . En l'absence d'ordinateur , il existe sur le marché de petits appareils ( environ 2000 F) qui fonctionnent parfaitement sur un téléviseur .
- Notre idée de " métamédecine " intéresse également beaucoup notre philosophe , dont ce texte est une formidable introduction .
Renforcer la compétence :
- A la suite d'un courrier électronique du 20 décembre de son créateur et animateur qui nous a découvert sur le Web , un lien direct ( un simple clic de souris permet de passer directement de l'un à l'autre ) a été établi entre notre serveur Internet et le serveur Esculape , créé par et pour des médecins généralistes . Celui ci offre une très grande ouverture sur le monde complèxe de l'Internet médical et de multiples informations et services pour les médecins.
- A l'usage , l'utilisation du courrier électronique ( l'une des parties de l'Internet ) entre les personnes qui suivent les travaux d'Expression Médicale se révèle particulièrement fécond dans l'échange et l'élaboration d'idées . Alors si le Père Noël vous a oublié , pensez aussi à vous équiper ( cf supra ) . Promis , EM vous aidera dans vos premiers pas , pour que vous deveniez rapidement compétents dans ce domaine aussi !
FMM
L'os court : Là met ta Mède . (Sin) Lyres ...italiennes
N° 39 05-01 -1998 Consulter un autre numéro ?
Rester dans la réalité :
Le médecin a les pieds , les mains , le coeur et la tête dans les réalités humaines les plus sensibles . Il n'a ni à s'en plaindre , ni à s'en glorifier car c'est ce qu'il a choisi . Le fait d'être le seul autorisé à toucher l'intouchable , à connaître certains " secrets ", le met forcément dans un rôle social marginal . Comme la sorcière médiévale ou le guérisseur africain , il vit en dehors des rouages habituels de la cité ou du village .
Donner alors à d'autres le pouvoir de s'exprimer en son nom , fussent-ils ses pairs , lui est difficilement concevable . Ma réalité médicale quotidienne, je suis le seul , absolument le seul , à la vivre .
Parler en mon nom supposerait que je sois convaincu que l'autre comprend parfaitement ce que je fais , ce que je ressens . Hélas, que propose-t-on actuellement aux médecins ? Mais simplement de grossières et inacceptables caricatures de la médecine , et de son exercice !
Que celles-ci aient été élaborées par des technocrates, avec notre quintessence énarchique absolue française , ou par des médecins militants syndicalistes ne change rien à la facticité absolue du monde médical virtuel ainsi créé et si naïvement propulsé par les médias sur la place publique comme étant LA réalité.
Se décidera-t-on enfin à dire : " Mais, si on agissait en fonction de la réalité des choses et non en raisonnant sur des images aussi gravement déformées du réel ? "
Dr François-Marie Michaut
Retrouver la confiance :
-" Pour se penser elle-même , la médecine générale doit refuser son annexion par l' expérimentalisme du laboratoire et savoir revendiquer le terrain clinique , c'est-à-dire l'espace de vie dans lequel elle s'enracine . La médecine générale n'est pas seulement une avancée et une sorte de sous-produit de l'hôpital . Elle est aussi ce savoir de vie suivant lequel le médecin sait pouvoir agir comme un remède , comme un médiateur permettant de structurer les crises de vie de telle sorte que les vivants se ressaisissent et récupèrent leur capacité d'autoguérison " . Odile Marcel , professeur de philosophie , Lyon III , in le Généraliste 1822 du 12-12 page 28 . Expression médicale de toute première qualité , pour laquelle nous avons aimablement obtenu une publication intégrale sur notre Site Internet ! A consulter avec attention en page dossiers-débats : le coeur de la confiance , de la conscience et de la compétence est là .
Restaurer la conscience :
" Eh ! les toubibs, vous ne pensez quand même pas qu'ils savent ce qu'ils font avec l'euro ? D'accord, d'accord, la médecine est malade. Mais l'économie et la finance aussi, bien que le diagnostic n'y soit pas des plus commodes et qu'il y ait besoin de regard neufs... et de citoyens, dont des docteurs en médecine, qui comprennent enfin que leur percepteur, énarchiquement télécommandé ô combien, est de plus en plus leur persécuteur non seulement financier (pas trop grave) mais moral (il est l'instrument de leur asservissement mental - je crains hélas que l'expression ne soit pas trop forte !) ". Dominique Michaut ( économiste et consultant en management ), courriel du 13 décembre .
- Renforcer la compétence :
- M. Spaeth nous a personnellement envoyé le dossier de la conférence de presse du 9 décembre présentant " le contrat de suivi médical par le médecin généraliste". Merci . Sans détour , pour un praticien qui réfléchit à son métier l'image implicite du médecin et de l'assuré social qui en ressort est affligeante de ... médiocrité . Non il ne s'agit pas d'une " véritable refondation du système de soins " , comme vous l'annoncez. C'est une simple tentative de plâtrage hâtif des multiples fractures médicales et sociales , ni préalablement radiographiées , ni orthopédiquement réduites . Hélas , le résultat d'une telle thérapeutique sera à la hauteur du sérieux de la méthode utilisée . En cherchant bien dans les 25 pages xyloglossiques ( ou lignolingales) de ce dossier, pas le moindre semblant de l'ombre d'une petite idée empruntée aux propositions d'EM . Difficile de se reconnaitre dans l'utilisation optimiste de la notion de confiance . Renforcer nos compétences en matière de santé comme nous le réclamons ici demeure donc bien une obligation impérative . Mais pas seulement pour les médecins ( cf supra ) ...
FMM
L'os court : Reste aux rêts , là qu'on fit anse .
Rêts ? Trous ? Vè , là qu'on scie anse .
Rangs forts , c'est la compète , Hans !
( Lyres ... d'argent )