Harcèlement
moral 6
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Le
Harcèlement Moral au travail est aussi un conflit entre visions
du monde
Christiane
Kreitlow (*)
Notre sujet traite du harcèlement moral ( harcèlement
psychologique des Canadiens francophones) au travail.
D'emblée, la notion de « moral » ouvre un vaste
terrain qui englobe l'essence des relations entre les hommes dans
une société démocratique. Elle implique la
raison autant que le sensible pour conduire les positions dans la
vie, pour réguler l'intersubjectivité, à légard
des lois de l'éthique et du juridique. À son opposé,
la violence pointe toujours un manquement dans la société
dont le harcèlement moral au travail devient révélateur.
Le choix de la dénomination alloue à une manifestation
violente ladjectif moral, témoin de la grandeur et
de la fragilité humaine. Le qualificatif convoque ses préceptes
: le droit, le devoir, le respect, lestime et la dignité.
Le terme français tire cette violence intersubjective de
sa description comportementale faite par l'appellation anglo-saxonne«
stalking» , « mobbing » et « work-harrassement
» vers une interrogation éthique.
« Le harcèlement moral induit une pathologie subjective
» dit Marie-France Hirigoyen. Et Christophe Dejours lappelle
« une pathologie de la solitude ».
De ce fait, les thérapeutes sont interpellés dans
leur propre subjectivité et dans ce qu'y constitue leur propre
morale sensible et de raison. Qu'il soit possible de statuer clairement
ou non sur le harcèlement moral subi, toujours est-il que
les thérapeutes se trouvent face à la souffrance d'un
être qui se sent seul et délaissé.
Osons pousser l'interpellation plus loin. Le harcèlement
moral en tant que forme de torture dans une société
qui se veut civilisée et démocratique, pose au thérapeute
une question militante. Le philosophe François Marty lénonce
ainsi : « La raison affectée est une raison militante.
C'est sa non-maîtrise du monde qui lui assigne pour tâche
d'en faire un monde humain. »
Avant le harcèlement, il y avait la morale. Et avant les
maux, il y avait les mots. Il est un fait singulier que la violence
qui s'abat sur une personne use de ce qui fait l'homme, à
savoir la parole et les gestes, outils suprêmes des rencontres
et des échanges. Certes depuis la nuit des temps, le langage
sert à l'art de la manipulation et à l'exercice du
pouvoir pour le meilleur et pour le pire. Mais le harcèlement
moral détourne définitivement les mots, les gestes
et les actes de leur finalité première, les abuse
à travers toutes sortes de techniques, dans un seul but :
anéantir le vivant dans l'homme. Le langage se trouve perverti
et il devient le verbe de la violence.
Dans le contexte du travail, cette violence vise la victime, mais
ses effets s'étendent pour autant qu'il y ait des témoins.
Car le harcèlement moral n'attaque pas que la personne en
tant que sujet, il frappe aussi le lien social et il violente le
sens communautaire subsistant (qu'on voit pourtant être renforcé
dans d'autres formes de violence). Il force les collègues
à la désolidarisation par peur et par prudence, par
co-séquelles et parfois par malin plaisir.
Autrement dit cette violence fait voler en éclats les règles
sociales du vivre et travailler ensemble et cela au vu et au su
de témoins enfermés dans un curieux silence dont ils
deviennent eux-mêmes victimes. Leur passivité n'est
pas toujours sans effets sur l'estime de soi. Leur mutisme ne va
pas sans dire quelque chose sur l'organisation, sur son ambiance
et sur le management.
En somme le harcèlement moral au travail fait choir l'éthique
dans la paralysie de la capacité d'indignation. Toute violence
est une menace et une injure pour l'éthique. Mais les situations
du harcèlement moral au travail contiennent cette composante
singulière de la permissivité, voire de l'orchestration
qui fonctionne dans le monde dur de la « guerre économique
et de la lutte des places » comme un argument justifié
et légitime. « Seuls les plus forts seront couronnés.
»
En ce sens le harcèlement au travail, cliniquement pathologie
subjective, fait aussi symptôme social qui interroge à
travers les positions morales et normatives, entre acceptable et
inacceptable, le cours d'une société et son rapport
à léthique.
C'est l'intersubjectivité qui fonde l'exigence éthique.
Dans cet échange entre deux sujets se construit en effet,
comme le dit le philosophe et sociologue Axel Honneth, le rapport
positif à soi qui de ce fait est toujours aussi intersubjectivement
fragile et vulnérable. Une violence potentielle est assidûment
présente dans la relation là où l'un pour l'autre
est semblable et différent et leur rapport toujours dissymétrique.
L'éthique donne la visée bonne de la vie et la morale
commande les actions. Ce qui fait dire à Paul Ricoeur «
C'est à cause de la violence qu'il faut passer de l'éthique
à la morale. »
Les maximes se dressent contre la violence. Ils transcendent toutes
les théories et toutes les explications et ils formulent
un argument solide contre l'idée que quelqu'un n'a eu que
ce qu'il mérite, qu'il est en cause ou encore qu'il est difficile
à gérer.
L'inter-subjectivité requiert selon Axel Honneth la reconnaissance.
L'auteur en décrit trois formes fondamentales comme garant
de l'intégrité physique, affective et psychique de
la personne. Ces trois formes constituent des relais dans le processus
de socialisation.
Dans la première, il s'agit de la bienveillance et de l'attention
portée propre à l'amour et à l'amitié.
Elle fonde la confiance en soi à travers la reconnaissance
par autrui des valeurs des besoins physiques et des désirs.
Il en découle une nécessité de justice : le
refus des blessures morales liées à la négation
de cette confiance en soi par tous les comportements qui portent
préjudice à l'intégrité physique et
affective.
La seconde forme est la reconnaissance morale et juridique qui permet
de doter l'individu de la certitude de la valeur de son propre jugement
moral et la capacité de conférer par lui-même
une valeur universelle à ses actions. Elle permet à
la personne d'obtenir la confirmation de la certitude qu'il possède
de sa propre dignité. Elle doit prendre une forme juridique
et morale, ayant pour vecteur le Droit ainsi que les actions et
les jugements d'autrui.
Enfin la troisième forme relève de la reconnaissance
sociale qui permet à l'individu de voir reconnu la valeur
de la contribution de son travail et son utilité pour la
société. Elle permet de procurer aux individus une
estime de soi qui est tout autant une estime sociale de soi : la
certitude de posséder par ses différentes capacités
des facultés utiles, bonnes et précieuses.
Dans ces trois formes, la reconnaissance se réfère
toujours à la valeur des expressions personnelles concédées
par autrui et par la société.
Il n'est pas difficile d'imaginer que le harcèlement moral
au travail interrompe la dynamique des mécanismes de reconnaissance.
Le facteur temps, à savoir l'exposition prolongée
à la violence des mots et des actes délétères,
conduit à exercer une pression continue sur la victime qui
finit par la pousser en dehors du cadre et de la dynamique des trois
formes de reconnaissance. Empêcher quelqu'un de travailler,
en l'astreignant à la faute ou en le privant d'informations,
signe la négation de la reconnaissance de la valeur du travail.
Mais au train où vont les humiliations et les brimades, la
victime est affectée dans son être entier et privée
de lassurance par autrui de ce qui fait ses valeurs.
Cette approbation sociale refusée et par la violence de l'agresseur
et par le silence des témoins entraîne une brèche
psychique dans la personnalité dans laquelle se niche la
honte sociale. Honneth précise : « l'agresseur ouvre
avec force ces couches, celles-là même qui auparavant
ont permis la socialisation dans le respect. Il y a là un
effondrement dramatique de la confiance en la certitude du monde
social et par conséquent du propre sentiment de sécurité.
» Le harcèlement au travail produit ainsi un double
effet. La victime est agressée et elle se trouve exclue de
la communauté, dépossédée des droits
accordés à tous les autres et privé du statut
de partenaire plein, entier à valeur égale des interactions.
Dans cette expérience de dévaluation sociale, la personne
perd en même temps l'estime de soi : cette chance, de se comprendre
lui-même comme un être apprécié par ses
propriétés et capacités singulières.
L'expulsion en dehors du cadre social, de ses règles et de
ses droits constitue un deuxième traumatisme et une triple
négation possible : celle de lagresseur, celles des
témoins et celle des droits accordés. Il se produit
là une rupture (décrochage) avec la reconnaissance
de la réciprocité dans le regard d'autrui et une perte
de la confiance en l'humanité : le désenchantement.
Les conséquences peuvent être la somatisation, la défense
paranoïaque ou le glissement progressif dans un état
mélancolique et au pire le suicide. Les retentissements sociaux
et le vacillement de la confiance en lhumain constituent probablement
le défi thérapeutique le plus difficile.
Nous pouvons nous demander si le contexte du travail offre aujourd'hui
le respect des principes de reconnaissance ? Axel Honneth précise
en effet que la lutte en commun doit être possible quand ceux-ci
se trouvent entravés. De plus, si la hiérarchie des
valeurs d'une société est conçue de telle façon
qu'elle considère certaines formes de convictions comme inférieures,
elle ôte alors aux acteurs la possibilité d'allouer
à leurs propres capacités une valeur sociale.
Quand on aborde les organisations, on ne peut pas faire abstraction
dun principe qui les traverse et qui fonctionne comme une
valeur : la rationalisation
La rationalisation conçoit, comme le rappelle le sociologue
Max Weber, l'organisation la plus efficace pour atteindre les buts.
Lexécution du travail lui est subordonnée. Elle
lordonnance. Mais elle crée aussi une atmosphère.
L'attention lui est disposée et elle la focalise sur les
processus de travail et sur les objectifs. Penser et agir senferment
dans une habitude qui devient un habitus pour le dire avec Pierre
Bourdieu.
La rationalisation a sa propre logique dans laquelle elle sappuie
sur la gestion et la technique, toutes sortes de techniques. Son
univers se caractérise par le contrôle, la maîtrise,
lévaluation, la planification, et la gestion du temps,
de l'espace, des objets et des hommes. Chacun à sa place
désignée aux compétences présumées
pour faire ce que les objectifs définissent, pas plus et
pas moins.
Dans un jargon moderne, cela s'appelle capacité d'adhésion
à la culture d'entreprise. Il convient d'obéir au
respect strict des règles organisatrices qui ne se sont que
guère défait des principes de la division du travail.
Sa légitimé se vérifie dans la justesse des
résultats techniques et gestionnaires. En somme, la rationalisation
fait dans ce contexte autorité. Elle propose à lesprit
rationnel lapplication concrète dune vision du
monde. Ses repères et ses marqueurs visent à réduire
au point zéro les incertitudes, les imprévus, les
débordements éventuels et les incidents. Ses efficiences
marquent et rassurent lesprit rationnel jusquà
éliminer la raison au bénéfice de la rationalité.
(Nous laissons ici de côté le fait quelle ne
peut que fonctionner par des combines inventives peu reconnues qui
rattrapent ses dérives.)
Cette logique rationnelle a un prix. Elle impose en effet à
l'homme un clivage en subordonnant à lesprit rationnel
tout état d'âme, toute sensibilité ou souci
de réflexion éthique et morale. Et nous pouvons faire
l'hypothèse que c'est bien ce clivage consolidé par
l'habitude de l'organisation de penser et d'agir qui signe le manquement
humain dans le monde du travail.
Nombreuses sont les personnes qui se plaignent de devoir abandonner
leur sens pour un travail bien fait et de qualité, étant
soumis à l'impératif des délais, des procédures
et de la production de masse. En effet, la qualité d'un objet
bien abouti dont son auteur pouvait attendre la reconnaissance,
n'a pas résisté à la division et à la
hiérarchisation du travail. L'objet est perdu dans le processus
d'études et de production sans permettre une possible identification
à son auteur. Les capacités singulières se
diluent en faisant du salarié un instrument soumis aux principes
de lorganisation rationnelle.
Certains employés deviennent ainsi la proie de tensions internes
entre les convictions et savoir-faire personnel et le devoir de
subordination, autrement dit la proie de dissension entre l'estime
d'eux-mêmes et l'estime recherchée de la hiérarchie.
Le stress tout autant que la dépression n'est jamais loin.
La communication et l'engouement pour les relations humaines viennent
alors comme une recherche de solutions à des problèmes
souvent mal posés.
Le langage technique et rationnel se complète de mots et
de slogans prônant un engagement humain. Ces mots : responsabilité,
autonomie, respect, courage, authenticité, intégrité,
écoute, etc. relèvent d'un affichage curieux. Ils
ne peuvent en effet se traduire en pratique pour autant qu'ils subsistent
comme ayant un sens en chacun. Ce n'est que par là qu'ils
impulsent les conduites et qu'ils sauvent les vertus relationnelles.
Cet affichage en miroir ôte alors aux salariés leurs
qualités personnelles et morales intrinsèques et les
affirme comme une nouvelle politique des Ressources Humaines.
Le floue dans la définition des notions offre à l'entreprise
lespace dun jeu pervers. Au nom du respect et de la
conduite morale tout désaccord ou conflit ouvert se trouvent
interprétés comme une désobéissance
malvenue et contraire aux conventions. Les salariés sont
ainsi tenus pour responsables du climat de travail sans posséder
l'espace et le temps d'expression ou de débats. Le sens de
ces mots se heurte au principe de la compétition individuelle
face à laquelle ils deviennent vite de valeur inférieure
pour reprendre Axel Honneth.
La tâche de lhumanisation du contexte du travail s'avère
être quelque peu schizophrénique. Car la course à
la réussite personnelle est autant régie par la logique
rationnelle que l'organisation qui la sous-tend.
Comment sauver sa place ? Comment affirmer son autonomie entre esprits
d'équipe et objectifs individuels en respectant son voisin
tantôt collaborateur et tantôt concurrent ? Comment
signifier la reconnaissance de la valeur de son travail s'il n'est
plus vraiment saisissable, si le temps manque, si l'idée
même disparaît dans l'urgence, voire dans des stratégies
personnelles pour apparaître le plus fort.
Nous pouvons présager par cet exposé de ce qu'il en
est de l'hypothèse d'un conflit de visions du monde dans
le harcèlement moral au travail. Le terme de conflit peut
surprendre puisque le harcèlement moral se produit précisément
par labsence de querelle possible. Pour autant les protagonistes,
agresseur - victime et contexte sont porteurs de représentations
du monde dans lesquelles s'expriment la hiérarchie des valeurs
et des intérêts, les croyances et les comportements.
En tant que telles, elles ne sont jamais loin de traduire des idéologies.
En bref, le harcèlement moral au travail produit entre les
parties un choc qui cristallise la lutte des deux visions sur la
vie et sur le monde. La clinique nous permet d'observer un portrait
des victimes. Elles se caractérisent, comme la déjà
fait remarquer Marie-France Hirigoyen, par un trait scrupuleux.
La morale conduit leurs pratiques et l'homme se pose comme finalité.
Les actions ne prennent pour elles de sens que sous cet objectif.
Elles possèdent un idéalisme, parfois trop didéalisme.
Le sentiment esthétique commande la recherche de la qualité
professionnelle et sert en même temps d'objets de défense
contre la dureté du monde. En ce sens leur discernement est
souvent un jugement de goût qui dénonce facilement
le manquement de bonnes formes non pas tant dans les relations que
dans les décisions, les actions ou les procédures.
Ainsi la hiérarchie et le collègue ne leur imposent
le respect pour autant que l'intégrité personnelle
dirige la fonction. La défaillance à leurs yeux engendre
la critique implicite ou explicite ou se manifeste sous forme de
contre-propositions. La future victime dérange et devient
objet de soupçon de ne pas vouloir jouer le jeu imposé.
Qu'il s'agisse d'un harcèlement horizontal ou vertical, c'est
cette liberté qui ose transcender aux yeux de l'agresseur
tout principe de subordination et d'obéissance qui devient
la cible de la violence.
Il va sans dire que l'obéissance cache les graduations d'aliénation
au modèle et modes opératoires du management en place.
L'agresseur au contraire use et abuse de ses modes. Il pousse leurs
logiques inhérentes au comble de la rationalité de
l'intérêt et du profit. Son jeu dévastateur
se nourrit des stratégies et des techniques de manipulation
afférées au management. Il en est le miroir grossissant.
Qu'il soit investi par le management pour « nettoyer l'effectif
» ou qu'il y ait intention personnelle, il en va toujours
de sa réussite. Sa démarche est rationnelle, voire
rationaliste, même s'il séduit d'abord ou qu'il vise
les points sensibles. Les stratagèmes révèlent
sa vision du monde où règne contrôle, maîtrise
et volonté de soumettre. La personne ciblée se révèle
dêtre l'opportunité de prouver la supériorité
de ces raisonnements. Il harcèle afin dasphyxier à
petit feu la liberté des mouvements abstraits et concrets
de la victime : la pensée, limaginaire et les initiatives
Là où celle-ci pense morale, finalité humaine,
loi et créativité, l'agresseur détourne la
loi et inflige son pouvoir comme une leçon condescendante
sur l'ordre rationnel, hiérarchique et compétitif
du monde. Les résonances subjectives inspirent les pensées,
les actions et les comportements de la victime. Elles sont niées
par lagresseur dont la conception du monde chosifie les expressions
humaines en une suite infinie de moyens et dobjets à
manipuler. Subjectivité parfois exacerbée et objectivité
froide sous couvert dune raison rationnelle sopposent.
La représentation de lordre relatif du monde toujours
enclin de désordre créateur diffère de celle
dun ordre rigide et établi. Leurs expressions peuvent
pourtant conduire à lerreur dappréciation.
Forme et fond sinversent, car le jeu de lagresseur est
souple et malin et la future victime tient souvent ferme à
ses convictions.
Les deux visions constituent l'arrière-fond du harcèlement.
L'explosion dans le conflit n'est guère possible compte tenu
de l'emprise des procédés pervers et compte tenu de
labsence dans la plupart des entreprises dun espace
de critique possible.
Le harcèlement crée alors, à mon avis, une
implosion dont les effets sont d'autant plus ravageurs. Ce qui se
joue dans le harcèlement au travail est le résultat
d'un clivage. Ce clivage est d'abord personnel.
L'agresseur cherche à détruire dans la victime les
fibres sensibles qui commandent son effort d'authenticité
et ses visées idéalistes. Il cible en la personne
de la victime ce qui a été un jour abîmé
en lui. Il ne peut supporter quoi que ce soit qui lui rappelle sa
propre soumission à une violence et la douleur qui sabrite
derrière le déni. Sa voie d'issue l'a conduit à
devenir à son tour « bourreau ».
Mais ce clivage est aussi institutionnel. La rationalisation de
l'organisation du monde du travail a subordonné les attentions
et intentions humaines en les relayant en une valeur inférieure.
Et plus que cela, la rationalité en tant que mode de penser
et dagir sous ses formes opératoire, instrumentale,
procédurale et déterminante qui caractérisent
le monde du travail a expédié hors de son champ de
raisonnement la vitalité qui sémeut à
lintérieur de toute vie singulière et sociale.
Rationalité et rationalisation ont « affecté
» leurs serviteurs dont la plupart se soumettent dans le désenchantement.
Elles ne sont pas sans produire un espace d'opportunités
pour ceux qui l'utilisent sans états dâme à
leurs fins personnels. Elles finissent ainsi par créer des
phénomènes irrationnels.
(*)
Christiane Kreitlow est psychologue clinicienne, et psychothérapeute.
Elle a également travaillé comme consultante en interne
d'entreprises en France, avant de se consacrer au Harcèlement
Psychologique. Auteur de l'ouvrage " Ces mots qui tuent, ces
mots qui soignent" ( L'Harmattan) , ouvrage collectif sur le
HM avec Marie-France Hirigoyen, Christophe Dejours,
Françoise Sironi, Jenny Lodéon et Thierry
Melchior ( lire) .
Ce texte, aimablement fourni par l'auteur à ce site, est
celui dune communication à un congrès : Colloque
de l'AFTCC et Victimologie, en décembre 2003.
mise
en ligne le 19 février 2004
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