Une
nouvelle édition « post 11-Septembre »
du Dictionnaire pratique du droit humanitaire a été
mis en ligne le 13 septembre 2006. Voici la présentation
:
Famine, terrorisme, génocide... Le droit humanitaire
est fait de ces mots chargés de sens.
Qu'en est-il dans nos pays du comportement du généraliste
ou de l'hospitalier, confrontés qu'ils sont aux
différentes souffrances côtoyées
quotidiennement ?
Fait-on en permanence preuve de générosité,
de compréhension, de compassion ?
Je me souviens, et en ai honte, de certaines de mes
répulsions face à certains individus aux
fragrances repoussantes, au langage et aux tenues innommables,
je me souviens des refus d'aller revisiter des malades
dans des roulottes, je me souviens des nausées
éprouvées lors de certaines visites ou
consultations, des cheveux gras et pelliculés,
des pieds malodorants et des chaussettes rigides de
saleté: ai-je, alors, fait preuve, serment d'Hippocrate
en tête, d'Humanité ?
Et, en milieu hospitalier, les malades épuisés,
en fin de course, de course vouée à l'échec,
les corps débilités sanglés de
sondes, de perfusions dites reconstituantes alors même
que toutes les cellules crient " grâce, pitié,
laissez-moi m'endormir du sommeil de la Terre…laissez-moi
m'enfoncer dans le sommeil réparateur de la Mort…",
pour ces innombrables êtres à la dérive,
fait-on preuve de cette humanité que propose
de valoriser ce dictionnaire du droit humanitaire ?
Hospitalité, vraiment ? ou, plutôt, Obstination
à se vouloir plus fort que l'Inévitable,
le Nécessaire ?
Ne puis-je, comme ses parents et toute la famille, être
douloureusement agressé par la vue, l'existence
( l'inexistence plutôt ) d'une gamine de 11 ans,
trisomique, autiste, épileptique, ne sachant
pas manger, incontinente totale, bientôt, vision
horrible,…réglée, ne parlant pas
mais poussant en permanence des cris et grognements,
jetant tout à terre, et que de très estimés
spécialistes hospitaliers ont estimé devoir
protéger et prolonger, avec les résultats
que je décris ? Ont-ils fait preuve d'humanité
en proposant le slogan " Laissez-les vivre "
?
On envoie à la boucherie des jeunes bien portants,
on en accueille d'autres dans des conditions (d'accueil)
déplorables, on accepte l'existence de futurs
handicapés à vie avec toutes les servitudes
que cela supposera pour les familles et la société
en général.
Pour
savoir ce qu'ils signifient précisément
et connaître le cadre juridique qui réglemente
la gestion des situations de crise, Médecins
Sans Frontières a conçu un outil à
l'intention des praticiens de l'action humanitaire,
des journalistes et de tous ceux qui s'intéressent
à la problématique des conflits.
Dans la nouvelle édition, « post-11 septembre
», des termes sont plus particulièrement
développés comme combattant, conflits
armés, détention, génocide, personnes
déplacées, terrorisme... et les décisions
récentes des tribunaux internationaux y occupent
une large place .
Qu'en
est-il dans nos pays du comportement du généraliste
ou de l'hospitalier, confrontés qu'ils sont aux
différentes souffrances côtoyées
quotidiennement ?
Fait-on en permanence preuve de générosité,
de compréhension, de compassion ?
Je me souviens, et en ai honte, de certaines de mes
répulsions face à certains individus aux
fragrances repoussantes, au langage et aux tenues innommables,
je me souviens des refus d'aller revisiter des malades
dans des roulottes, je me souviens des nausées
éprouvées lors de certaines visites ou
consultations, des cheveux gras et pelliculés,
des pieds malodorants et des chaussettes rigides de
saleté: ai-je, alors, fait preuve, serment d'Hippocrate
en tête, d'Humanité ?
Et, en milieu hospitalier, les malades épuisés,
en fin de course, de course vouée à l'échec,
les corps débilités sanglés de
sondes, de perfusions dites reconstituantes alors même
que toutes les cellules crient " grâce, pitié,
laissez-moi m'endormir du sommeil de la Terre…laissez-moi
m'enfoncer dans le sommeil réparateur de la Mort…",
pour ces innombrables êtres à la dérive,
fait-on preuve de cette humanité que propose
de valoriser ce dictionnaire du droit humanitaire ?
Hospitalité, vraiment ? ou, plutôt, Obstination
à se vouloir plus fort que l'Inévitable,
le Nécessaire ?
Ne puis-je, comme ses parents et toute la famille, être
douloureusement agressé par la vue, l'existence
( l'inexistence plutôt ) d'une gamine de 11 ans,
trisomique, autiste, épileptique, ne sachant
pas manger, incontinente totale, bientôt, vision
horrible,…réglée, ne parlant pas
mais poussant en permanence des cris et grognements,
jetant tout à terre, et que de très estimés
spécialistes hospitaliers ont estimé devoir
protéger et prolonger, avec les résultats
que je décris ? Ont-ils fait preuve d'humanité
en proposant le slogan " Laissez-les vivre "
?
On envoie à la boucherie des jeunes bien portants,
on en accueille d'autres dans des conditions (d'accueil)
déplorables, on accepte l'existence de futurs
handicapés à vie avec toutes les servitudes
que cela supposera pour les familles et la société
en général.
On
accueille, on nourrit et habille des réfugiés
qui ont eu la "chance" de ne pas sombrer,
on renvoie des réfugiés, des sans papiers,
des mal-aimés chez eux et chez nous, certains
sont incendiés dans des hôtels ( toujours
même étymologie qu'Hôpital), partout,
n'en déplaise aux auteurs du dictionnaire, règnent
en maîtres suprêmes la laideur, la méchanceté,
la haine de l'autre, du voisin, le refus de la couleur
de peau de l'autre, de l'odeur de l'autre, des coutumes
de l'autre, de la religion de l'autre, et, heureusement,
partout, d'autres, Soize, François, Nicole, Michèle,
Bernard et bien des exmédiens, préfèrent
la Beauté et la recherchent, l'espèrent:
Beauté physique, Beauté des paysages géologiques
et animaux, mais aussi Beauté des sentiments
éprouvés, beauté du partage, de
la communication, de l'aide, de la main tendue, du regard
appuyé: faisons en sorte, chacun de son côté,
que vive, doux rêve, cette quête…véritablement
exmédienne.
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