Il était une foi soulevant les montagnes ;
La fois du charbonnier, maintes fois en témoigne.
S'il faut ajouter fois à ces actes de foi,
Ce n'est plus mille fois, mais mille et une fois,
Que cette fois aveugle ira en religion.
Cette fois se veut plus qu'une simple opinion !
Faut-il la foi chrétienne et les santons des crèches
Pour célébrer Noël comme chacun le prêche,
Mille fois de guirlandes avoir tout décoré,
Et partout à la fois l'allégresse afficher ?
Se gorger de festins, cent fois faire la fête,
Pour trouver des sapins autour de Nazareth ?
Cent fois ou bien sans foi, le vrai pose problème :
Bonne fois sert alors à se tromper soi-même.
Tourner sept fois sa langue ? Et quand on est bilingue,
Est-ce quatorze fois ? Ce sont des fois de dingue !
Mais quatre fois à terre, ira cinq fois debout.
Dernière fois, pourtant, n'est parfois bon atout.
Qui brûle sa maison, une fois aura chaud
Mais, fois de mécréant, n'y reviendra si tôt !
C'est là mauvaise fois d'un inepte calcul,
Mais parfois bonne foi se voit tout aussi nulle.
Une fois rien : zéro ; deux fois rien, c'est bien peu ;
Mais trois foi rien, c'est foi qui fait monter aux cieux !
Si la fois est aveugle, elle voit de travers
Et donne mal aux fois, les vouant aux enfers
L'homme de peu de foie qui prône le laïque,
Se sent un renégat lors des crises hépatiques.
C'est quand on est pressé qu'on fait deux fois les choses,
Mais le meilleur soufflé, jamais deux fois n'explose.
« Je me relis dix fois, cent fois avant d'écrire »,
A dit Gaston de Foix et ma foi, sans faiblir.
La plus pure des fois est pour les religions,
Ce que l'explication est aux superstitions.
De toute discussion, mauvaise foi est l'âme :
Le poème présent mille fois le proclame.
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