« oublie ta conscience, ce n'est qu'un appendice ! »
Si vous avez suivi mes trois premiers épisodes (2), vous l'aurez compris. Votre implant liberticide ne sert pas seulement à vous enfermer à l'intérieur du Parc-de-la-pensée avec l'illusion du libre arbitre. Il sert également, et cela mérite attention, à vous faire entretenir vous-mêmes une bonne part d'ombre. Par quel mécanisme ? Mais en maintenant cette illusion qui vous fait sécréter des pensées et des émotions qui garantissent la durabilité même du Parc-de-la-pensée. Cependant attention à ne pas diaboliser ce phénomène en invoquant une influence extérieure, car ce carcan dans lequel il vous enferme n'est rien d'autre qu'une influence du futur sur le présent. Cela veut dire que, mis à part une constante de temps, c'est vous-mêmes qui êtes responsables de votre enfermement à l'intérieur du Parc. C'est vous-mêmes , et personne d'autre, qui créez votre implant.
Lorsque vous dites: « mais je suis bien obligé d'aller travailler, de payer pour faire mes courses, de respecter telle ou telle règle, etc. » , vous ne faites pas que vous conformer à des réalités incontournables. Vous demandez surtout à notre futur collectif qu'il fasse en sorte que tout cela continue ad vitam aeternam. Car cette sensation d'obligation que vous ressentez en vous-mêmes agit, de fait, comme une demande d'enfermement, puisque tout y est. À la fois la pensée que vous êtes prisonniers, et l'émotion de vous sentir enfermés par des obligations. En vivant ces pensées et ces émotions, vous ne faites qu'en redemander pour notre futur commun.
La difficulté que vous avez à imaginer que ce que vous subissez puisse être le fruit de vos pensées ou émotions est exactement la même difficulté que peut avoir un esclave à ne pas désigner son maitre comme le responsable de son esclavage. Car il existe toujours un maître qui profite de la réalité que vous avez demandé à vivre, pour incarner le rôle correspondant (patron exploiteur, conjoint violent, etc.), mais ce maître n'est pas le responsable. Il est simplement le profiteur ou mieux encore, celui à travers lequel vous incarnez vous-même le rôle qu'il a demandé à jouer.
Nous ne finissons jamais ainsi de fabriquer des profiteurs. Ceux-ci ne font que jouer le rôle que nous leur avons demandé de jouer et nous leur offrons, en échange, les coups de bâtons dont ils ont besoin pour évoluer. Mais ce n'est pas très grave pour eux, car nous faisons en sorte que leur condition soit toujours plus agréable que la notre. Sans quoi, en vérité, nous ne pourrions pas vraiment leur reprocher de nous faire subir le sort que nous avons nous-mêmes programmé.
Notes :
- (1) Philippe Guillemant est un physicien français diplômé de l'Ecole Centrale Paris et de l'Institut de Physique du Globe. Il possède un Doctorat en Physique du Rayonnement et une Habilitation à Diriger des Recherches. Il est l'auteur de nombreux brevets et publications dans le domaine du chaos, des réseaux de neurones et de l'intelligence artificielle. Il est le fondateur de deux entreprises de technologies innovantes licenciées par le CNRS (Synapsys et Uratek) ce qui lui a valu plusieurs distinctions dont le Cristal du CNRS. En complément de son activité technologique, il mène aujourd'hui une recherche plus fondamentale visant à mettre en évidence les limites du chaos déterministe et à réviser notre conception classique de l'espace-temps, notamment ses dimensions. (source : www.doublecause.net )
- (2) Sur ce site, P.Guillemant - LEM 946 : L'implant-roi du Parc-de-la-santé 1/5, LEM 948 : L'illusion du temps 2/5 - LEM 950 : Comme des enfants en bas-âge 3/5
Os court :
« Professeur : profiteur de fessées. »
Michel Leiris