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La bibliothèque d'un soignant - ou d'un soigné- rayez la mention inutile est une fenêtre très indiscrète sur la personne même de son propriétaire. Comme il y a maintenant prescription, je peux l'avouer : au cours de mes visites à domicile de généraliste à l'ancienne, je n'ai jamais manqué de jeter un coup d'oeil, discret et jamais commenté, sur les titres des ouvrages contenus dans les maisons ou... les bureaux. Mine précieuse de renseignements pour un clinicien.
Les livres permettant de mieux vivre sa vie ( y compris dans la maladie) ne sont pratiquement jamais des ouvrages techniques. S'évader de ses ruminations, muscler son imaginaire, développer ses capacités d'association, donc de pensée créatrice, ce n'est pas un luxe pour les nantis oisifs. C'est une défense de tout premier plan contre le harcèlement sans fin des emmerdements quotidiens.
Notre ami et complice bien connu des lecteurs d'Exmed, depuis des années, Jacques Grieu, nous le montre au moyen de ses poèmes publiés régulièrement ici. C'est alors un plaisir de vous annoncer que, sur la pression amicale d'un de ses collègues écrivains,notre poète a publié un recueil de ses poèmes. En auto-édition s'il vous plait, car aucun éditeur ne veut prendre le risque d'investir dans ce genre littéraire qui «ne paye pas» !
Comment ne pas penser en feuilletant ce volume sobrement présenté à la vieille formule du livre de chevet ? Vous savez ce bon vieux bouquin qui a élu domicile à portée de main sur votre table de nuit. Alors, vous qui avez eu le temps d'apprécier les écrits de Jacques Grieu, vous ne regretterez pas d'enrichir votre bibliothèque personnelle.
Certains hôtels vous fournissent gratuitement une bible. Des établissements hospitaliers plus préoccupés d'améliorer les capacités de mieux-être des malades hébergés que par leur équilibre comptable devraient bien songer à diffuser dans les services ce petit ouvrage plein de finesse et d'humour. Et bien des salles d'attente des cabinets médicaux, en lieu et place, ou en surplus, de leurs périodiques démodés et débilitants, seraient heureusement inspirées de suivre cet exemple. Un malade qui a simplement pu sourire ou rêver en attendant son médecin, c'est déjà un pas important pour améliorer le climat de la rencontre thérapeutique. Donc, in fine, la qualité des soins. Il y a bien la musicothérapie, pourquoi pas la poéto-thérapie ?
À vous, si vous l'estimez profitable, de découvrir ce Maux pour mots (lien bon de commande), qui se trouve être le titre du premier poème du recueil, qu'en toute subjectivité et partialité assumée, je vous recommande... sans modération. Juste pour faire un pied de nez à nos slogans hygiénistes puritains du moment !
Voici, en amuse-bouche pour les connaisseurs, ce poème utillisé comme titre qui résume, bien mieux que tout commentaire, la démarche libératrice de notre poète :
Maux à Mots
Les pensées volent haut mais les mots vont à pied ;
Les verbes et les noms ont de quoi tout brouiller.
Plusieurs sens à un mot est tare bien française,
Pour la plus grande joie de celui qui le pèse ...
Il s'amuse avec lui et le fait rebondir,
Le lance et le reprend pour tout lui faire dire._________________________
Nota pratique de la rédaction :
Pour commander le livre présenté ici à l'auteur-éditeur, voici le lien utile.
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La publication de la LEM est annoncée sur Bloger |
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Os court :
« Le paradis, à n'en pas douter, n'est qu'une immense bibliothèque. »
Gaston Bachelard (?)
