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LES COUPS D'OEIL DU JOUR              
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L'année Exmed 2011
Voici les coups d'oeil du jour de janvier, février, mars 2011 déjà parus sur le site Exmed.




31 décembre 2010 au 2 janvier 2011
Le dessin de Nouvel An de Cécile Bour : terrain glissant ...

3 janvier 2011
Prospective inévitable LEM 686
Juste un petit coup d'oeil sur l'année 2010 sur ce site. Vous avez été environ 64 714 visiteurs différents à suivre les publications d'Exmed. Avec un solide appétit, puisque vous avez consommé, affirme notre compteur d'activité Advanced Web Statistics 6.5 (build 1.857), la bagatelle de 156 946pages.
Et si vous avez la curiosité de savoir où habitent les lecteurs d'Exmed, S.B., une de nos correspondantes fidèles d'Amérique du Sud, en a établi la carte.
Visiteurs exmed en 2010
Pas question de dormir pour autant. Le temps qui passe, les crises conjoncturelles et structurelles de plus en plus violentes dont nous avons été les témoins et nous sommes faits l'écho en 2010 dans notre petit monde des soins de santé confirment que nous vivons les derniers instants d'une époque révolue.
   La logique en forme de «pensée unique» dont se réclament partout les marchés financiers et leurs adorateurs inconditionnels a contaminé nos esprits. Une autre façon de voir les choses est possible : encore faut-il non seulement en prendre connaissance pour en jauger la pertinence intellectuelle, mais aussi l'expérimenter dans la réalité pratique avec toute la rigueur scientifique indispensable. «Systémiquement vôtre», sujet de la LEM 686 est à votre disposition, si vous le souhaitez.
Dr F-M Michaut

4 janvier 2011
L'insulte au quotidien
Hôpital : « Je suis surprise quand un patient ne m'insulte pas »
C'est ce que dit Judith Duportail ( Rue89 | 22/12/2010 | 19H45 )
Dans les hôpitaux parisiens, rien que pour l'année 2010, les agressions physiques ont augmenté de 26% selon l'AP-HP (Assistance publique-hôpitaux de Paris).
Le manque d'effectif, les temps d'attente toujours plus longs et la fatigue de l'ensemble du personnel créent un climat favorable aux altercations, notamment aux urgences.
G. Mélendez
Source :http://www.rue89.com/2010/12/22/hopital-je-suis-surpris-quand-un-patient-ne-minsulte-pas-181979
Ndlr : Du côté des «insulteurs», n'y aurait-il pas aussi une déception infantile devant la réalité d'un hôpital par rapport à l'image quasi providentielle transmise au public par la fiction télévisée ?

5 janvier 2011
Médicaments en accusation
En ce début d'année en France, il est beaucoup question d'un médicament, largement détourné de son indication première pour être utilisé comme traitement amaigrissant, ce qui a plus à voir avec les soins esthétiques qu'avec quelque maladie que ce soit. Nous y avons consacré notre CO du 23 décembre.
Alors, tout le monde s'y met comme s'il fallait brûler ce qui a été idolâtré.
Le médicament en question a été lancé en 1976, à peu près en même temps que la célèbre automobile CX Citroën. Le dernier cri de la technologie d'alors serait actuellement interdit de fabrication pour non respect des normes de sécurité et de pollution.
Faire passer au tamis des contraintes pharmacologiques actuelles des produits aussi anciens est-il bien raisonnable ? Car beaucoup d'autres produits, tout aussi anciens, subiront le même genre de procès au relent quelque peu inquisitorial.
Situation d'autant plus délicate que l'industrie pharmaceutique manque gravement de nouveaux médicaments pour pouvoir remplacer les anciens.
Personne - autrement que pour des histoire de gros sous- ne semble se poser la question de la place à donner à la prescription de médicaments - dont aucun ne peut être sans risque - qui demeure presque inévitable pour conclure un acte médical.
La séquence obligatoire diagnostic ( donner un nom à ce que j'ai) suivi d'une ordonnance de médicaments ( pour faire disparaitre ce qui m'a conduit chez le médecin) demeure vivace dans l'esprit et du public, et, ce qui est plus grave; des médecins.
Lui faire courir des risques juste pour avoir l'air efficace vis à vis de son patient est-il une position défendable ? Hélas, la formation donnée aux praticiens, centrée sur les seules pathologies lourdes traitées à l'hôpital, demeure bien muette sur cette réalité infiniment quotidienne.
Hélas encore, le matraquage publicitaire, y compris à la télévision, pour la consommation massive de toutes sortes de médicaments conforte la demande irrationnelle du public de produits miracle.
Dr F-M Michaut

6 janvier 2011
La légende de Saint Dossier
Le dossier médical personnalisé (DMP) consigné sur la puce électronique de la carte Vitale que possède chaque assuré social en France est lancé depuis hier. Simple opportunité offerte aux patients volontaires dans un premier temps, la propagande médiatique est déjà en route pour que ce Big Brother de notre intimité soit rapidement généralisé.
En guise de pédagogie, ses promoteurs comptent sur le fait que le service rendu aux patients sera tellement époustouflant que tout le monde se bousculera pour en bénéficier.
L'informatique ne connait pas la flemme d'écrire : elle se contente d'empiler toutes les données qu'on lui met dans le ventre. Incapable du moindre choix en ce qui concerne la valeur des informations, tout sera consigné sur le même plan. A l'infini pour toute une vie, aucun droit au mystère et à l'oubli, aucune prescription de peine, tout restera en vitrine.
Comme toujours, des violeurs d'intimité parviendront à s'y introduire, pour en démontrer encore une fois la fragilité de verre de toutes nos grandes machineries.
Les soignants connaissent fort bien le risque des gros dossiers, que ce soit à l'hôpital ou en ville : ils sont tout simplement inutilisables. Les cliniciens avisés se font un devoir de conserver leur capacité personnelle de compréhension du malade qui est en face d'eux en faisant, dans un premier temps, abstraction de l'avis de ceux qui sont passés avant eux. Reprendre à zéro une enquête qui n'a pas abouti demeure une méthode éprouvée, et pas seulement dans la police.
Avoir les renseignements précis dont il a besoin est un outil indispensable pour le médecin. Certains, et souvent les plus déterminants dans la conduite thérapeutique, ne proviennent ni des constantes de laboratoire,ni de l'imagerie médicale, ni des investigations complémentaires mais de la rencontre clinique elle-même. Personne, ou presque, ne dit que certains de ses aspects ne sont même pas traduisibles dans des mots.
Si le soignant est là pour aider le mieux possible les humains malades, ce qui demeure une définition raisonnable, le culte du dossier personnel complet magique sur la Toile, dont la lecture terrasserait à coup sûr la maladie, relève d'une foi scientiste bien naïve. En tout cas d'une vision caricaturale de la médecine.
Heureusement pour nous, la biologie est teigneuse : cet antigène purement technocratique ne peut manquer de faire naitre de puissants anticorps purement humains qui le neutraliseront à coup sûr.
Saint Dossier, désolé, mais je refuse énergiquement de prier pour vous.
Dr F-M Michaut

7 au 9 janvier 2011
Le dessin de Cécile Bour: A long terme

10 janvier 2011
Les soins de santé en Colombie, deuxième partie, LEM 687
Sous la houlette de notre guide Giomar Meléndes, continuons notre voyage au coeur de la réalité quotidienne d'un service de soins qui a été imposé par la seule logique financière du Fonds Monétaire International (FMI).
Les dérapages d'une telle organisation méritent de rester à l'esprit de tous ceux qui se préoccupent des conséquences que ne manquent pas d'entrainer des décisions en matière de soins de santé selon la motivation est le véritable moteur : le profit matériel ou le mieux être des humains.
Peu importent les kilomètres de distance et les cultures différentes, au pays de l'humain, les mêmes causes produisent partout les mêmes effets.
LEM 687, Le plan obligatoire de soins en Colombie.
Dr F-M Michaut

11 janvier 2011
Sous la dictature du profit maximum
En août 2010, la revue Lancet (The Lancet Diseases) publiait un article alarmiste sur les antibiotiques. Selon lui, la plupart des antibotiques comme la pénicilline, les céphalosporines comprenant aussi celles prescrites à l'hôpital (dérivés de la thiénamycine) ne marchaient plus sur les bactéries pour lesquelles ils étaient censés agir. Ce qui est préoccupant c'est qu'ils n'agissent plus sur les plus courantes comme l'E. Coli, le K Pneumoniae et l'Entrerobacter sp. Cette inefficacité résulte des prescriptions intempestives, et cela dure depuis plusieurs décennies. Les bactéries se sont adaptées en développant un gène de résistance. Le plus préoccupant est le gène NDM-1. Il s'est propagé sur tous les continents, et plus particulièrement dans les pays à fort tourisme médical comme l'Inde où les tarifs en chirurgie esthétique sont attractifs.
La première infection au NDM-1 a été observée en France en août 2009 sur une patiente de retour d'Inde. Cette mutation des bactéries était prévisible. Il y a plus de 20 ans, en 1992 dans la revue Science, le spécialiste américain des maladies infectieuses, Harold Neu avait mis en garde sur l'utilisation incontrôlée des antibiotiques. Depuis la situation s'est aggravée.
On aurait pensé que l'industrie pharmaceutique aurait contre-attaqué en mettant sur le marché de nouveaux antibiotiques actifs sur ces bactéries mutantes. Or, depuis trente ans, la sortie de nouveaux antibiotiques est en chute libre. Déjà, en 2004, la Société Américaine des Maladies Infectieuses révélait que les laboratoires n'avaient pas d'antibiotiques en phase de développement, et seul à l'heure actuelle quatre laboratoires feraient de la recherche sur les antibiotiques.
Les principaux laboratoires pharmaceutiques ont suivi les lois du néolibéralisme. Leur recherche s'est principalement orientée vers le marché rentable des molécules destinées aux maladies chroniques corrélées au vieillissement des populations. Devant l'absence de rentabilité des recherches privées, ce sont les gouvernements qui ont pris le relais pour réduire les risques sanitaires. Alors, depuis février 2009, l'Europe a lancé le programme Trocar fédérant neuf laboratoires européens pour mieux suivre ces mutations et la progression de ces bactéries. En novembre de la même année, le président Barack Obama a mis au point une équipe de travail mixte avec l'Europe afin d'organiser la recherche, la prévention et l'usage raisonnable des antibiotiques. Pour endiguer les risques sanitaires préoccupants, la France renforce la surveillance sur son territoire. Tout patient qui aura été hospitalisé au moins vingt-quatre heures dans un pays étranger sera isolé dès son retour en France, et subira des examens complémentaires, avec des précautions supplémentaires d'hygiène pour le personnel soignant. Lorsqu'on regarde ce qui se passe aujourd'hui, on se demande si le découvreur de la pénicilline, Alexandre Fleming, n'aurait pas pâti des règles de ce marché sans foi ni loi (1) qui se fait sur le dos des malades.
Sources
Sciences et Avenir, Décembre 21010 Antibiotiques, les bactéries contre-attaquent, Pierre Kaldy,
Sciences et Avenir, Décembre 2010, La France renforce la surveillance, Sylvie Riou-Millot

Nicole Bétrencourt
(1) NDLR : Il n'est pas interdit devant de tels réalités de faire l'hypothèse que tout se passe comme si la seule motivation de ces grandes industries chimiques internationales, tenant lieu en même temps de foi et de loi pour orienter leur conduite, et quels que soient les discours commerciaux lénifiants, demeurait, quoi qu'il arrive et par n'importe quel moyen, la réalisation de bénéfices financiers sans cesse en croissance d'une année sur l'autre.

12 janvier 2011
Mémoire de colibacille, ou le biostockage
Voilà une expression qui pourrait pulvériser un jour la célèbre mémoire d'éléphant. Selon une dépêche de l'Agence France Presse du 11 janvier 2011, reprise par le site RTL-Info.be, une équipe de jeunes chercheurs de l'université de Hong-Kong travaille sur un étrange projet. Remplacer nos encombrants systèmes actuels de stockage des données numériques, notamment sur support magnétique à durée de vie limitée, par l'utilisation d'un organisme vivant. Un certain escherichia coli, cousin des responsables de fréquentes infections urinaires, est utilisé pour cela.
Il s'agit en gros d'utiliser l'ADN du noyau du micro-organisme, en remplaçant son codage originel d'acides nucléïques enroulés en double hélice par les séquences de O et de 1 constituant le langage informatique. Cette manipulation génétique réalisée, la réimplantation du noyau dans une bactérie «dénoyautée» permettrait à la petite bête à la vie brêve de se reproduire identique sans aucune limitation de temps. Les capacités de stockage envisagées sont impressionnantes : dans un gramme de bactéries, le contenu de 250 disques durs de 2OOO gigabites.
Ce ne sont actuellement que les prémisses de cette technique qui donne le vertige par son croisement entre la technologie et le vivant. A suivre, bien entendu. Car les petites boîtes doivent impérativement être conservées au froid. Et la durée de vie de nos machines à refroidir, comme leur fiabilité, sont autant de maillons faibles.
Et ne parlons pas du développement d'antibiotiques spécifiques par des ennemis, voir même de mutations spontanées de ces petits microbes qui ne disent jamais leur dernier mot devant les ruses humaines.
Dr F-M Michaut

13 janvier 2011
La France se vide de ses médecins privés
Il est souvent fait mention ici du double mouvement auquel nous assistons dans les cabinets privés des médecins indépendants.
D'une part ont lieu depuis quelques mois des départs massifs à la retraite des praticiens ( 77% des nouveaux retraités sont des libéraux, selon le Conseil national de l'ordre). D'autre part, moins de 10% des nouveaux inscrits au tableau de l'Ordre choisissent de s'installer en cabinet.
Le Figaro du 12 janvier 2011,sous le plume de Sandrine Cabut, évoque cette incontestable désaffection. Que les anciens soient usés par un exercice aussi contraignant et stressant est compréhensible. La pénibilité du travail, il ne faut pas l'oublier dans les arcanes des débats sur les retraites, n'est pas réservée à quelques catégories de salariés.
Plus étrange est le non engagement de nos jeunes confrères. Selon une enquête auprès des remplaçants citée par cette journaliste, la principale raison invoquée est la solitude du médecin. Voilà qui est bien compréhensible pour qui n'a jamais été initié sérieusement à autre chose que la pratique médicale dans des équipes hospitalières. Le métier soignant du généraliste, ou de son cousin le spécialiste isolé, n'est toujours pas considéré comme tel. Nous l'affirmons ici avec notre projet d'université des métiers soignants (1), le désir de consacrer sa vie à soigner les autres ne peut naitre, se maintenir et se perfectionner sans cesse, qu'avec des professionnels vivant de l'intérieur ces mêmes métiers.
Le plus remarquable demeure que le désir, qu'on dit si largement répandu, y compris chez les médecins, de gagner le plus possible d'argent ne vienne qu'en cinquième position des causes alléguées du désintérêt des jeunes médecins remplaçants pour la médecine dite de proximité. C'est une indication précieuse pour qui chercherait à attirer les médecins en leur offrant, en guise de sucette attirante, une nouvelle «enveloppe financière».
Dr F-M Michaut

14 au 16 janvier 2011
Le dessin de Cécile Bour de la semaine

17 janvier 2011
Pilule à ne pas avaler LEM 688
Selon la formule à la mode, trop de médicaments tue le médicament. Dans cette LEM, il s'agit de décoller un peu des considérations habituelles qui concernent telle ou telle affaire qui fait les gros titres de la presse en France.
C'est la place privilégiée que notre société a laissé prendre aux médicaments qui mérite que nous nous posions en toute liberté d'esprit des questions. Nous sommes embarqués, sans que nous ayons jamais donné clairement notre avis, dans un système de plus en plus contraignant et de plus en plus deshumanisé.
Regarder en face la logique qui justifie cet étrange empire chimique s'étendant à travers la planète entière est la seule façon de déterminer pour chacun de nous si c'est de cette société là dont il a envie et besoin.
Voilà qui peut permettre de comprendre que les changements devenus inévitables dans l'organisation de la gestion des médicaments ne peuvent être que des leurres tant que restant des arrangements structurels, ils n'abordent pas le fond du problème qui mérite un débat de société : que peut-on attendre de nos médicaments, et quelle est leur place dans les soins de santé.
Lire la LEM 688 : La déferlante des médicaments.
Dr F-M Michaut

18 janvier 2011
Pour éclairer le présent
Autant afficher la couleur, je n'ai aucune sympathie pour les méthodes de Jean Servier. Dans les années 1970, j'en fus témoin indigné dans mon cabinet médical de campagne. Il a été l'inventeur du système des réseaux multiples de visiteurs médicaux (VM). Au lieu de recevoir un seul délégué venant présenter au médecin de ville les produits les plus récents du laboratoire, il a divisé son entreprise Servier en plusieurs départements commerciaux, chaque VM n'ayant plus alors que quelques produits à vanter. Comme, par hasard, vite repéré, chacun d'eux reprenait en fin d'exposé le refrain sur le petit dernier né pour forcer la prescription du médecin. Sans compter la mise à l'assaut des cabinets médicaux des réseaux dits de prestataires de service, créés à l'origine pour les petits fabricants n'ayant pas les moyens de s'offrir des commerciaux. Bien étrange conception de la concurrence loyale, et du respect élémentaire dû aux prescripteurs. Ne parlons pas de déontologie médicale, bien que Jacques Servier fut initialement docteur en médecine.
Je dois ajouter que le jour où un certain Médiator m'a été présenté comme étant, sur les visuels jamais laissés au médecin, le premier médicament étiologique du diabète, capable à 20 ans de réduire considérablement les complications vasculaires de la maladie ( bien entendu sans aucun argument faisant preuve), plus aucun représentant de la firme n'a franchi le seuil de mon cabinet.
Monsieur Jacques Servier a été pendant des années le président du puissant Syndicat de l'Industrie Pharmaceutique (SNIP, devenu maintenant LEEM).
Il a aussi eu droit à des récompenses très officielles. Dans l'Ordre de la Légion d'Honneur, nommé Chevalier puis Officier en 1987 par Philippe Séguin, ministre du travail de l'emploi et de la formation professionnelle, il est devenu Commandeur en 1992 avec Dominique Strauss-Kahn, ministre du commerce extérieur. Fait Grand Officier en 2002 par le président Chirac, il est parvenu au grade suprême de Grand-Croix accordé par Nicolas Sarkosy en 2009. ( Source Wikipedia).
Ah, j'oubliais un détail. Selon la revue Challenges, le monsieur dont nous parlons est toujours à 88 ans propriétaire à 100% de son entreprise, et figure au 9ème rang des fortunes nationales.
Pour le reste, la réalité est têtue, que les graines semées montrent aux yeux de tous la nature et la qualité de leurs fruits.
Dr F-M Michaut

19 janvier 2011
Cap vers le sud-est planétaire
Que de bruit et d'inquiétude dans nos pays riches avec une alimentation, des sols et une atmosphère de plus en plus chargés de résidus toxiques provenant des engrais et pesticides issus de la toute puissante industrie chimique !
Chacun en France connait désormais la croisade du Pr Belpomme, cancérologue, qui va partout prêchant auprès du public qu'environ 80 % des maladies cancéreuses humaines sont liées à des facteurs environnementaux.
Au Vietnam, des cultivateurs utilisent avec succès depuis deux ans une technique particulièrement originale pour protéger leurs récoltes des insectes ravageurs.
Avec l'aide de scientifiques du Japon ( Agence japonaise de coopération internationale) et du Viet-Nam, une ancienne tradition régionale a été remise au goût du jour et enseignée aux paysans. Une solution associant ail, piment, oignon et gingembre, tous cultivés sur place, utilisée en pulvérisation se montre, selon le journal Than Niên ( Hô Chi Min-ville) très efficace.
Des engrais et pestcides sont aussi fabriqués et utilisés sur place à partir de vinaigre de charbon de bois et de graines de margousier ( arbre originaire d'Inde ne poussant qu'en pays chauds, dit aussi neem). Source : Courrier International n°1054.
Les cris d'effroi, justifiés, de ceux qui manifestent contre l'invasion mondiale des substances chimiques, de plus en plus manifestement dangereuses pour notre santé, ne doivent pas cacher les tentatives pleines d'intelligence d'autres hommes qui montrent comment il est possible de vivre mieux et de bien se nourrir d'une autre façon.
Dr F-M Michaut

20 janvier 2011
Le baby double français
Premier bond démographique en France depuis des siècles : le baby boom. Départ totalement improbable juste après la deuxième guerre mondiale. Années 1950. La France sort juste des restrictions alimentaires, le pays est en ruine, moralement dans un effondrement sans précédent, déchiré en profondeur par son récent passé avec sa fracture idéologique. Pour tout arranger, on l'a bien oublié, nous avions une épouvantable crise du logement contraignant à des cohabitations intergénérationnelles et à un inconfort matériel que plus personne n'accepterait. Et là, sans finalement que personne ne se soit fait le mot, sans que personne ne soit capable d'en fournir une explication rationnelle tant l'horizon national et international était noir, beaucoup d'enfants sont nés. Premier baby boom, suivi ( simple coïncidence temporelle ?) des fameuses trente glorieuses.
Deuxième bond démographique national : nous sommes en plein dedans. Hier, 19 janvier 2011, l'Institut national des statistiques et des études économiques annonçait aux médias que nous venons de passer la barre des 65 millions d'habitants.
En 1950, nous étions un peu moins de 42 millions d'habitants (INSSE).
Partout il n'est bruit que de crise économique mondiale, de menaces de guerres, de conflits idéologiques, de dégradation de la planète, de réchauffement climatique et de chômage à perte de vue. Une fois encore, contre toute logique apparente, le nombre des habitants de notre pays en accroissement fait un pied de nez au pessimisme ambiant.
Tout semble se passer comme si ( formule chérie des scientifiques ) une logique collective impalpable, mais optimiste pour l'avenir, se moquait comme d'une guigne de la logique de notre perception individuelle rationnelle pessimiste. Ressenti que confirme un récent sondage d'opinion diffusé par tous les médias affirmant que les Français se sentaient individuellement ( à plus de 60%) les plus déprimés des pays comparés.
Dernier élément de réflexion. Depuis des dizaines d'années les zoologistes spécialistes du comportement animal nous ont démontré que de nombreuses espèces ( en particulier de rongeurs) autorégulaient leur fertilité en fonction des ressources alimentaires disponibles sur leur territoire.
Face à un tel paradoxe, comme l'affirme volontiers l'humoriste Anne Roumanof : « on ne nous dit pas tout» !
Dr F-M Michaut

21 au 23 janvier 2011
Le dessin de Cécile Bour: La vérité?

24 janvier 2011
Quel est le moteur? LEM 689
La télévision France 5 dans son émission de 12 heures 35 du 23 janvier 2011, intitulée : «Médias Le Magazine» a fait ses choux gras de « L'affaire du médiator». Bien entendu, la question était de montrer, dans une tentative d'autocritique quelque peu hypocrite, la façon dont les organes de l'information de masse avaient rendu compte de ce qui est devenu l'Affaire.
Enquêtes policières, toujours au ras des réalités et le nez dans le vent des coupables, à haut parfum de scandale. Objectif recherché ? Mais... des répercussions juridiques. Comme s'il suffisait d'enlever les fruits malades d'un arbre infecté pour avoir la certitude d'une bonne récolte l'année suivante.
Dans la LEM 689, Gabriel Nahmani, avec son humour habituel, nous démontre l'absurdité de la chasse à de prétendus responsables du naufrage inévitable de tout notre système de direction du monde de la santé.
En creux, il fait ainsi ressortir qu'il ne peut pas exister d'autre analyse pertinente de cette actualité que celle de détermination de la logique, commune à la fois au monde industriel, au monde politique, au monde administratif, au monde scientifique et au monde économique dont elle est l'aboutissement... logique.
Oui, c'est fatigant de faire un peu marcher sa tête. Oui, c'est dérangeant de se demander si on ne se trompe pas dans la conduite de nos actions. Mais quand les faits nous y contraignent, avec ou sans humour, il n'est plus possible d'y échapper.
Dr F-M Michaut

25 janvier 2011
Pointé du doigt ici, mis en oeuvre en Grande Bretagne
Voici exactement ce que j'ai écrit dans la LEM 535 : Lecture de l'article 1 de la Charte d'Hippocrate, du 11 février 2008 https://www.exmed.org/archives08/circu535.html
« Un des grands malaises de la médecine d'aujourd'hui vient de son fonctionnement et de son financement ambigu. Les médecins auront-ils le courage d'en changer , c'est à dire de (re)prendre le pouvoir qu'ils ont abandonné ? Responsabilité médicale, juridique, morale, sociale, oui ''ça'' on veut bien dans nos instances dirigeantes, mais pas de responsabilité financière, car le médecin n'est pas jugé responsable ( traduire crédible en matière de gestion financière). Si le médecin veut retrouver ce pouvoir dans la cité et une certaine légitimité, il faut qu'il accepte une ''certaine responsabilité '' dans les dépenses qu'il engage, que ce soit dans le système public ou privé » .
 D'après l'article suivant sur la réforme du système de Santé anglais nos confrères sont mis par le gouvernement britannique au coeur de cette responsabilité et du financement du système de NHS. 
The Herald Scotland, The Telegraph - 20 janvier 2011
Le ministre conservateur de la Santé, Andrew Lansley, a présenté hier la plus importante réforme du système de santé britannique depuis sa création en 1948, rapporte Le Figaro. Bien que le secteur soit la seule branche épargnée par les coupes budgétaires, la coalition des conservateurs et des libéraux-démocrates s'est donné comme objectif de ralentir drastiquement l'inflation des dépenses. 20 milliards de £ devraient être économisés en 4 ans. Pour y arriver, le gouvernement de David Cameron entend notamment donner plus de pouvoirs aux médecins de famille et mettre en concurrence les structures privées et publiques. Dès 2013, le nouveau système retirera le contrôle au ministre de la Santé pour donner le pouvoir aux médecins généralistes. Ces GP (general practitioners), réunis en 152 groupements régionaux sous la surveillance de 10 autorités stratégiques, auront la responsabilité de gérer jusqu'à 80 % du budget public (80 milliards de £), explique l'Herald Scotland. Ils définiront eux-mêmes les objectifs de soins et pourront mettre en concurrence des hôpitaux pour la fourniture des soins. Une tentative détournée de "privatiser" le Service national de santé, selon l'opposition qui s'inquiète des efforts qui "se concentrent plus sur les coûts que sur la qualité" des soins.
Un autre point qui laisse rêveur en France : 80 à 100 milliards de Livres, pour les dépenses de Santé c'est moins de la moitié de nos dépenses !
Expérience à suivre de près , cela va de soi.
Dr Bruno Blaive

26 janvier 2011
Surprise au pays de l'oncle Sam
C'est paru dans le Washington Post, nous apprend le toujours instructif Courrier International n° 1055 du 20 au 26 janvier 2011. Le signataire de l'article n'est autre que John McCain, la challenger républicain malheureux des dernières élections présidentielles. Le titre est surprenant : «Pourquoi je félicite le Président Obama». Félicitation de l'ennemi politique le plus direct pour des paroles prononcées dans un discours au cours des obsèques après la tuerie de Tucson (Arizona) lors d'un meeting politique.
Traduisons librement, en le transposant à la française avec une petite inversion taquine, ce que cela aurait donné dans nos esprits si Nicolas Sarkosy avait écrit dans le journal le Monde à Ségolène Royale, son ex rivale électorale :
« Nous sommes français, et nous sommes des êtres humains ; cette caractéristique commune est bien plus importante que les conflits qui animent notre culture politique tapageuse et brutale. C'est ce que j'ai entendu dans votre discours. Je vous félicite et vous remercie pour cela».
Bien entendu, la même mise en scène avec des personnages diamétralement opposés dans le domaine de la santé - qui est le notre ici - produirait exactement le même effet de choc salutaire.
Dr F-M Michaut

27 janvier 2011
Qui croire?
Bien des «études» assurées être sérieuses ont conduit à préconiser les statines, molécules plutôt onéreuses, comme «nécessaires, souhaitables» en prévention primaire des affections cardiovasculaires et permis l'éclosion de maints produits, chacun prétendant être plus efficace que l'avant-dernier, le tout sous couvert comme toujours de signatures renommées.
Las, patatrac, une méta-analyse de la Cochrane Collaboration lance, Enfer et Damnation, un pavé, mais pas de bonnes intentions, dans la mare de la prévention en question: les statines ne bénéficieront plus bientôt de ce bel enthousiasme qui ravissait la pauvre industrie pharmaceutique déjà passablement secouée par certaine récente affaire.
QUI CROIRE ?
• On nous a, à tous, seriné de dispenser aux patients moult conseils éducatifs en matière de prévention primaire: faites donc ceci mais pas cela, manger tant de ceci et de cela, bouger, ne buvez pas trop d'alcools et de sodas sucrés, ne fumez plus (là, entièrement d'accord, le Gabriel !), le Plan National Nutrition Santé (PNNS) s'ingénie à à rappeler ses recommandations pour ralentir le déclin cognitif  (cohorte de 2 315 volontaires en bonne santé d'âge moyen (45-60 ans) ayant participé à l'étude française SUVIMAX.) … il semblerait pour certains chercheurs, forcément chafouins, maudits soient-ils jusqu'à la 20e génération, que tout cela ne servirait pas à grand chose, pour ne pas dire à RIEN ! Que et Qui CROIRE ?
• Pour les sportifs que nous devrions tous être, il a toujours été prescrit de se faire masser après les efforts ! Les bienfaits réels d'un massage? « Il y a un bénéfice psychologique indéniable. Le masseur peut discuter avec le sportif, le libérer de certaines tensions… C'est le grand intérêt du massage. Nous sommes dans un moment de détente ». En revanche sur le plan physiologique, « aucune étude n'a prouvé les bienfaits du massage. Nous pensons qu'il permet d'éliminer des toxines, d'atténuer la tension musculaire et d'accélérer le retour veineux. Mais encore une fois, rien n'est établi ». Une étude américaine  ( au cours de laquelle les chercheurs se sont penchés sur la question - à condition de ne pas souffrir de lumbago !)- a certes montré que le massage permettait de diminuer l'inflammation musculaire. Seul bémol, ce travail a été réalisé uniquement chez le rat, probablement tenu de faire des pompes, des cabrioles, de la course en relais …    Que CROIRE ?
• Devons-nous accorder quelque crédit à toutes les logorrhées scientifiques, comme à celles éructées par des politiciens avides de pouvoir et prompts à promettre monts et merveilles aux badauds que, derechef, nous acceptons d'être en permanence ? Devons-nous, médecins libéraux, accepter d'être, tout à tour, de famille, de quartier, de référence, de proximité jusqu'au jour où nous ne serons plus que d'éloignement?
Faut-il me CROIRE quand je prône l'indépendance de l'esprit ?
Dr G.Nahmani

28 au 30 janvier 2011
Le dessin de Cécile Bour: Egalité

31 janvier 2011
Santé en Colombie (3) LEM 690
Autant nous sommes facilement chatouilleux dès qu'un évènement touche notre petit hexagone, autant ce qui se passe de par le vaste monde, dans la mesure où nos informateurs rituels n'ont pas accroché la pancarte excitante de «sensationnel», nous passe au dessus de la tête.
Voici notre troisième LEM consacrée aux soins de santé tout au nord de l' Amérique du Sud.
Notre témoin qui vit sur place nous confie librement ce qu'il observe.
A chacun de jeter son propre regard et de juger si ce qui se passe en Colombie, et qui peut gagner par contagion, au nom d'une certaine vision strictement économique, bien d'autres pays du monde, est pour lui et les siens enviable.
Dr F-M Michaut

1er février 2011
Tremblez, braves malades!
L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé - reprenez votre souffle - dite AFSSAPS est sous les feux de la rampe. Accusée par le Ministère de la santé - dont il fait partie - d'incompétence dans ce qui est devenu l'affaire bien embarrassante du Médiator, son directeur Jean Marimbert a été remercié.
Selon Les Echos du 31 janvier 2011, il serait question d'en confier la responsabilité à Hubert Allemand. Professeur de santé publique à la faculté de Besançon, ce confrère ne semblerait avoir aucune attache avec l'industrie pharmaceutique. Par contre, il exerce depuis 10 ans les fonctions de Médecin-Conseil chef à la sécurité sociale.
Et, patatras, nous voici empêtrés dans un nouveau conflit d'intérêts. L'AFFSAPS est l'organisme d'Etat chargé de la sécurité des médicaments, donc en position d'arbitre. Arbitre officiel au service de la sécurité du public entre les intérêts financiers des industriels du médicament et les intérêts financiers de l'assureur public obligatoire. La sécurité sociale, ce n'est pas l'Etat, et l'Etat, ce n'est pas la sécurité sociale. Le subtil flou artistique entretenu depuis des années par les pouvoirs politiques, y compris fiscalement, est un dangereux tour de passe passe.
Alors, quand il est annoncé dans les hauts parleurs médiatiques que deux médicaments vont être retirés du marché et que 76 autres sont placés sous surveillance, le pauvre patient lambda ne peut que claquer des dents de terreur.
Comme si n'existait aucun système de pharmaco-vigilance en France, ni aucune obligation déontologique faite à votre médecin, comme à tous les autres prescripteurs, de déclarer à l'un des 31 centres régionaux de pharmacovigilance tous les cas de réaction anormale, de quelque gravité que ce soit, qui suit la prise de n'importe quel médicament.
Désolé, mais cela fait partie de notre boulot de surveillance clinique de chaque malade, et, même si personne ne le dit, nous le faisons.
Ce qui ne nous empêche jamais de rappeler, sans nous lasser, aux êtres très humains avec qui nous travaillons que tout médicament, même le plus anodin, est un poison qui, mal utilisé, peut se révéler très dangereux.
Dr F-M Michaut

2 février 2011
Et encore plus blanc que blanc
Un vent ? Un ouragan de probité, forcément candide et de lin blanc vêtue,souffle sur le pays: des médicaments qui furent reconnus efficaces, qui furent autorisés à être prescrits, sont désormais voués à la vindicte de ces autorités (AFssaps, HAS, ministres …) qui les avaient amplement autorisées jusqu'alors. Source : Nouvel Observateur du 1er févriier 2011.
Et des directeurs de ces divers organismes de démissionner ( auraient-ils la conscience angoissée ?) pour être aussitôt remplacés par de nouvelles têtes issues, comme c'est curieux, du même sérail, mais pas le moins du monde responsables des erreurs constatées dans la longue marche du médicament.
Et des ministres d'être, comme les pions qu'ils n'ont jamais cessé d'être, disposés ça et là, au gré des fantaisies présidentielles. Et l'on peut retrouver ainsi un ancien ministre de la santé (qui aurait dû alors être au courant jadis des anomalies médiatorisées) décider de prendre le taureau par les cornes ( y aurait-il des cocus dans ce monde frelaté qui dispose de nous comme on déplace les dits pions ?) et de nettoyer les écuries pharmaceutiques, ce avec un regard décidé du genre " on ne me la fait pas à moi, je vais vous montrer de quel bois je me chauffe…" et autres rodomontades qui sentent le faisandé.
De très efficaces antalgiques vont être retirées au prétexte qu'ils provoqueraient des anomalies du rythme cardiaque (torsades de pointe) quand ils sont consommés à forte dose et de façon prolongée comme c'était le cas dans le monde anglo-saxon mais pas en France. Ils seront alors remplacés par, et ça va faire plaisir à un autre labo, le dernier antalgique sorti, très efficace aussi pour provoquer dans un grand nombre de cas d'importants vertiges dont ont souffert bien des patients ; des collyres sont mal vus, des antidiarrhéiques ( à prise peu prolongée en temps normal et que je prescrivais / conseillais aux amis randonneurs ) sont mis à l'index plutôt qu'ailleurs… et la valse ( a mis le temps?)des imprécations, des révélations sur ces maudits produits d'être jouée avec emphase par bien des ténors de la Santé !
Comment seront soignés les demandeurs de soins auxquels les grands de ce monde distillent une franche inquiétude ? Les agonistes de la dopamine, pourtant essentiels pour traiter bien des parkinsoniens encore jeunes, sont l'objet, pour certains, de critiques et plaintes en justice pour avoir provoqué des addictions diverses ! Dans le groupe des malades dont je m'occupe, certains en prennent depuis des années sans problème, ils sont prévenus chaque mois par leur Gabriel des risques encourus. Comment seront-ils traités si la lévo-Dopamine prescrite provoque à long terme des phénomènes de dyskinésies fort pénibles ? Accusera-t-on les labos qui la commercialisent, dira-t-on combien l'aspirine peut être dangereuse pour l'estomac et même plus bas, combien le fameux paracétamol est toxique pour le foie … ?
Comment devront désormais se comporter les médecins face à des patients inquiets d'avoir lu, avoir entendu bien des mises en garde ?
Pour qui nous prend-on ? Juste retour des choses : ne serait-ce pas de salubrité publique que de divulguer la liste des 77 VIP du monde de la santé «sous surveillance» du public ? 
Dr G. Nahmani

3 février 2011
Vous n'avez pas le droit de demander aux médecins
D'après un récent message de Françoise Dencuff, complété des apports de Christiane Kreitlow et Bruno Blaive, fidèles rédacteurs de ce site, voici une façon autre de jeter un coup d'oeil sur ce que font les soignants.
Avez-vous remarqué comment, depuis des années et des années, il est régulièrement demandé aux médecins ( et aux autres soignants) de se faire les réparateurs de tous les troubles. Du pipi au lit infantile à la maladie d'Alzheimer, en passant par les suicides, l'infertilité, les perversions sexuelles, les cancers, les catastrophes naturelles, les addictions, les différentes formes de violence et de maltraitance : tout y passe au vent des modes du moment, avec un refrain écrasant. Son titre rituel est : le rôle primordial du médecin généraliste dans... Les jeunes ne veulent plus faire ce métier impossible, qui peut le leur reprocher ?
Comme si cela ne suffisait pas, nos gouvernants ne cessent de voter des lois qui font toutes comme si la médecine était la seule à détenir LA solution de ce qui n'est que la conséquence de notre façon de vivre ( si mal) ensemble. C'est faux !
Il est plus qu'urgent, qu'à défaut des responsables de la collectivité enfermés dans leur tour coupée du monde des vivants, il soit porté à la connaissance de tout homme capable de l'entendre que notre société fait à la médecine une demande de soins de tous les maux qu'elle génère absolument inacceptable.
La vérité est que les médecins sont incapables de soigner leur propre société quand elle se comporte de façon aussi pathogène pour un grand nombre de ses membres.
Cessons de croire et, certainement plus grave encore : de laisser croire autour de nous, que nous ne faisons pas dramatiquement fausse route avec cette impossible demande de réparation d'une société malade de son propre fonctionnement.
Gribouille, celui qui confond tout, est toujours là, au secours !
Dr F-M Michaut

4 AU 6 février 2011
Le dessin de Cécile Bour: Coupure

7 février 2011
Sous nos yeux le monde bouge LEM 691
Morosité devant l'immuabilité des choses qui nous gâchent de plus en plus la vie ?
Refrain sempiternel : « Qu'est-ce que vous voulez, les choses ont toujours été comme ça. C'est pas nous qui pouvons y changer quelque chose ».
Osons ouvrir les yeux, prenons le risque de ne pas nous laisser imposer le seul point de vue des experts et des spécialistes patentés.
La LEM 691 "Internet, cerveau de l'humanité ?" vous invite à envisager comment l'intrusion de l'Internet dans nos relations avec les autres hommes de la planète nous donne une potentialité totalement inédite d'être plus humains que nous ne l'avons jamais été de toute notre histoire.
Dr F-M Michaut

8 février 2011
Expression...poétique
Si bien souvent nous parlons ici de la chose politique,
nous faisons aussi la promotion de la chose poétique.

Quand la parole capable de toucher les coeurs, même les plus endurcis, les plus racornis par les misères petites et grandes de notre vie nous vient d'un pays où, que nous le voulions ou non, nous avons de puissantes racines, elle mérite toute notre attention.
Christine Bruzek, notre webmagicienne, a mis en valeur les dernières poésies de notre amie Juliette Godberg.
https://www.exmed.org/poesie2/juliette11.html
A ne pas manquer.
Dr F-M Michaut

9 février 2011
Ruade dans les brancards de la déraison
«La campagne de 2009 contre la grippe a été plus coûteuse que prévu »
annoncent Les Echos du 8 février 2011.
« Un an après l'épidémie de grippe A (H1N1), la polémique sur le coût de la campagne de vaccination rebondit ». Le journal fait savoir que « dans un rapport qui vient d'être remis au Sénat, la Cour des comptes estime qu'elle a coûté entre 685 et 756 millions d'euros. Soit de 137 à 208 millions de plus que l'estimation du gouvernement, faite par la Direction générale de la santé en septembre dernier ». « Comment s'explique un tel écart ? D'abord, la Cour comptabilise les vaccins donnés à l'OMS (87 millions d'euros), contrairement au gouvernement. […] La Cour tient aussi compte des achats de masques de protection pour les agents de l'administration (39 millions). Elle retient enfin une évaluation plus élevée de l'indemnisation des professionnels de santé libéraux mobilisés (avec un écart maximal de 72 millions) »
La Cour des comptes remarque que « la campagne apparaît particulièrement coûteuse au regard du nombre de personnes vaccinées » Soit 8,5% de la population.
« la Cour ne reproche pas directement au gouvernement d'avoir commandé trop de vaccins, mais elle s'étonne qu'il n'ait pas revu sa stratégie vaccinale à la fin de l'été 2009 étant donné le bilan «rassurant» de l'épidémie dans l'hémisphère Sud et le «retournement d'opinion» ». Tiens, mais pourquoi donc le public n'a-t-il, sagement, pas suivi les injonctions alarmantes des autorités ?
La COUR, la Cour … on se croirait au Tribunal des Flagrants Délires que présidait Pierre Desproges: "Accusée, levez-vous ! " …, mais soyez sans crainte, vous ne serez pas accusée, vous ne serez pas accablée de horions et injures diverses, au contraire, vous aurez même eu la possibilité de plastronner dans un autre poste ministériel, tant est grande la mansuétude patronale,sont grandes et sécurisantes les amitiés particulières et gouvernementales qui permettent aux chefs de clamer bien haut " garder toute leur confiance " à telle autre vacancière en jets privés …
On estime aujourd'hui que chaque vaccination aura coûté 110 euros … pour des prunes, et je suis fort marri d'avoir participé, confiant et naïf (malgré mon âge avancé) à cette mascarade pendant 18 séances fort éprouvantes.
On continue à ruer dans les brancards de la dérision ?  Baisse des remboursements, augmentation des cotisations et du forfait (ure !) hospitalier, suppression programmée en haut lieu de 77 médicaments désormais jugés nocifs, disparition elle aussi programmée du métier de visiteur médical et déplacement présidentiel aérien via 2 gros aéronefs pour aller de Paris à Bruxelles !
Dérision ou Déraison totale ?
Dr G. Nahmani

10 février 2011
Thérapie fécale
Non, non, il ne s'agit pas des traditionnels emplâtres à base de terre et de bouse de vache utilisés pour traiter (souvent avec succès, je peux en témoigner) les plaies torpides en Afrique.
L'affaire est autrement sérieuse. Un microbe est actuellement remarquablement résistant aux antibiotiques, même les plus sophistiqués. Son nom est clostridium difficile, le bien nommé. Plus de 7000 patients répertoriés dans les hôpitaux américains en 2008, avec 300 morts.
Une technique de traitement existe depuis 1958 ( Université du Colorado, à Denver, USA). Il s'agit de transplantations fécales. Transplantation car, avec 25 000 espèces de bactéries assurant le travail d'assimilation de nos aliments, ce système microbien et cellulaire est un organe indispensable. Pour la réalisation, il suffit de mettre chirurgicalement au niveau du colon par injection des matières fécales recueillies, de préférence venant de frères et soeurs, pour obtenir cliniquement « un changement spectaculaire» chez des sujets insensibles aux médications habituelles (Alex Khoruts, un des seuls spécialistes mondiaux).
Les réticences à la diffusion du procédé, malgré quelques 200 études de cas publiés ( New Scientist, Londres, janvier 2011), demeurent massives.
Raisonner de façon non conventionnelle, en sachant passer au dessus des préjugés culturels et commerciaux, pour agir plus finement que par un bombardement généralisé de produits ruineux, n'est pas chose si courante.
Bel exemple de liberté d'inventer à imiter... sans modération.
Dr F-M Michaut

11 au 13 février 2011
Le dessin de Cécile Bour: Fakir

14 février 2011
Planche pas pourrie LEM 692
Quand la tension artérielle de notre vieille planète se met à faire des bonds de cabri, et quand les discours de nos experts en santé de l'humanité devant les bouleversements en cours se révèlent aussi peu clairvoyants, vite, sollicitons notre cerveau droit.
Jacques Grieu, en thérapeutique poète, a justement planché pour notre plus grand plaisir. Quand un simple mot secoué dans tous les sens révèle autant de facettes et de richesse, la question se pose. Une partie non négligeable de nos maux collectifs ne viendrait-elle pas de notre paresse à aller inspecter les trésors qui se cachent derrière nos mots, même les plus triviaux ?
Lire la LEM 692.
Dr F-M Michaut

15 février 2011
Le perfectionnement obligatoire des soignants
La pratique de la langue française est tout un art. Lisez plutôt.
Le Quotidien du médecin du 10/02/2011 constate qu'il y a un certain flou sur le dossier du développement professionnel continu  (DPC), la publication des décrets prévus pour la fin 2010 est en attente, l'article évoque la nécessité d'une « réflexion supplémentaire » et des ajustements par rapport au document élaboré par la Ministre précédente. Avril , c'est juré!  
Après tout, on en n'est plus à quelques mois près , car ce dossier ce n'est rien de plus que celui de la formation médicale continue (étendu aux soignants)  c'est à dire la FMC. Les médecins l' attendent depuis 30 ans !  Et  nous sommes probablement les derniers en Europe  à pouvoir exercer durant 30 ans sans évaluation.  Notre dernier Ministre , qui ne manque pas de  travail et de convivialité à déclaré : « Aujourd'hui, les professionnels n'y sont pas assez associés, je souhaite qu'ils le soient davantage. Pour tout dire, je ne sais pas réussir une réforme du système de santé, à quelque niveau que ce soit, sans les professionnels de santé», 
Voilà une déclaration historique, qui fera rougir de plaisir quelques vieux Exmediens (1).  Un petit bémol cependant , dans le même entretien , le Ministre se laisse aller à penser tout haut que « cette réforme est de grande ampleur et  que des questions restent posées, notamment sur la gouvernance du DPC » . Lorsque l'on sait que la FMC n'a jamais  fonctionné en France faute de gouvernance et de politique claire, on peut avoir quelques doutes sur le DPC.
Dr Bruno Blaive

16 février 2011
Dictature des modèles informatiques
Quelle dictature que celle des modèles informatiques auquel on accorde une confiance aveugle,  au point de gober des balivernes contraires même aux données acquises de la physique  ou de la médecine !
Etant chargé de longue date de participer à l'élaboration de «progiciels» médicaux, je me heurte essentiellement à deux problèmes.
- Le premier est d'être rapidement dépassé  moi-même par les problèmes de programmation.
- Le second est de voir que les programmeurs sont aussi rapidement dépassés par les concepts que j'aimerais traduire en langage «machine».
A bien y réfléchir c'est toute la problématique posée par la modélisation informatique.
- Ceux qui maîtrisent les concepts ne savent pas les traduire en langage machine
-Ceux qui maîtrisent la programmation ne comprennent pas grand chose aux concepts qu'ils doivent traduire.
Il n'y a pas que ce domaine qui soit ainsi en cause.
En climatologie, la quantité d'énergie pour faire monter la température du globe de 1 à 5 degrés est, physiquement, en dehors de toute possibilité à partir des quelques watts au m2 dus au CO2   anthropique ou non.... et pourtant tout le monde répète les affirmations trompeuses du GIEC ( Groupement intergouvernemental sur l'évolution du climat dépendant de l'ONU) en boucle, On ne trouve pas un professeur de physique, à part Allegre et quelques autres qu'on dénigre, pour dire que c'est impossible.
En médecine le virus «machin nin nin»  qui tue des patients en pleine forme de façon aléatoire en épargnant les patients fragiles. Et c'est suffisant pour prendre la décision de vacciner tout le monde.
En économie les modèles boursiers créent des cracks de toutes pièces en dehors des réalités et de la valeur réelle des entreprises. On vend en catastrophe pour bénéficier d'une rentrée massive de fonds, juste pour racheter des actions à la baisse en se moquant bien des conséquences.
La modélisation informatique, nouveau dogme sacré, a transformé l'homme moderne en docile mouton de Panurge. Internet participe à la diffusion massive des balivernes que des cerveaux «sur-informés» et «sous éduqués» avalent massivement... dans une curieuse, et pour le moins paradoxale, soumission intellectuelle.
Dr J-F Huet

17 février 2011
Haïti sous la coupe des ONG
Un an après le séisme, il demeure difficile de saisir comment fonctionne ce pays au pouvoir politique réputé si faible. Voici un écho emprunté au journal Le Nouvelliste ( Port-au-Prince), publié dans Courrier International n° 1057 du 3 au 9 février 2011, sous la plume de Max E. Chauvet, président de l'association nationale des médias haïtiens. Les Organisations non gouvernementales ( ONG) du monde entier, largement financés par la générosité du public, ont envoyé de façon massive des médecins, des médicaments, des hôpitaux de campagne et des unités d'urgence. Dans une surenchère non contrôlée, et sans concertation aucune, ces ONG ont mis en place un système de soins ( de qualité) gratuits.
Pour ce faire, il leur a fallu trouver sur place des professionnels de santé. Cela a été fait en offrant des salaires plus attrayants que ceux du système habituel, au demeurant totalement sinistré. Les hôpitaux haïtiens, largement privés, se trouvent encore plus démunis qu'avant la catastrophe.
Que deviendront les gens du pays le jour, prochain certainement, où cessera cette manne gratuite venue d'ailleurs quand les ONG seront appelées ailleurs?
Façon d'investir à court terme les dividendes de l'émotionnel pour le moins critiquable. Une fois encore, les meilleures intentions du monde - comme celle de venir secourir des populations démunie s- pavent l'enfer des hommes encore plus misérables après qu'avant.
Quelle est la philosophie de ce genre d'action qui se dit humanitaire ? Les donateurs généreux seraient bien avisés d'exercer leur devoir de supervision.
Dr F-M Michaut

18 au 20 février 2011
Le dessin de Cécile Bour: Le petit oiseau est sorti

21 février 2011
A contre courant LEM 693
Course de vitesse, magnification de l'efficacité, de l'action immédiate, de la sécurité sans faille, de la maîtrise de tout notre environnement, réponse technique et réglementaire hâtive à toutes nos défaillances. Tel semble être le monde dans lequel nous vivons. Ce qui ne serait pas mal pour notre confort, bien que fort ennuyeux, si cela correspondait à nos vrais besoins. La multiplicité des affections maladives qui nous frappent nous indique qu'il y a quelque chose qui ne va pas. La LEM  693 Éloge du vide vous propose une réflexion sur cette curieuse précipitation à l'action. Bonne lecture aux Internautes curieux.
Dr F-M Michaut

22 février 2011
Evolution, pas révolution
Ne pas faire dire aux mots ce qu'ils ne disent pas.
Depuis plusieurs semaines, les vecteurs d'information nous parlent en abondance de ce qui se passe dans des pays qui semblaient figés dans une tradition de passivité par rapport à leurs pouvoirs politiques. Les commentateurs, qui ne peuvent guère avoir d'autres points de comparaison que ce qui a eu lieu dans le passé, sont, à défaut d'être muets, visiblement décontenancés par le caractère massif et contagieux de cet évènement.
Il est souvent parlé de révolution. Ce terme n'est pas acceptable pour un esprit critique. Cela voudrait dire, comme une volute revenant sur elle-même, que nous assistons à un retour à un état antérieur. Ici, aucune antériorité n'existe.
Le juste usage des mots, plus que jamais est une nécessité pour comprendre notre réalité. Nous vivons actuellement, et d'une manière infiniment accélérée ( nos moyens de communication aidant ) à une évolution de la civilisation de la planète entière.
Malheur ( mauvaises heures) prévisible pour les détenteurs de pouvoir qui ne savent pas comprendre qu'ils sont sur la même planche savonnée.
Dr F-M Michaut

23 février 2011
Elles sont si désirables
L'Os court clôturant la LEM 688 le redit :   « On ne désire pas les
choses parce qu'elles sont belles, mais c'est parce qu'on les désire qu'elles sont belles
». Baruch Spinoza.
C'est un peu comme le Médiator (ou tout autre médicament ?)
«On ne désirait pas le Médiator parce qu'il était efficace, mais c'est parce qu'on le désirait qu'il était efficace».
Jusqu'à sa disparition sous les  huées, il «manquait» à des tas de gens...qui disent encore avoir «pris» 10 ou 20 kg après l'avoir arrêté.
Comment le laboratoire Servier, son fabricant, n'aurait -il pas succombé à une telle tentation? Gagner de l'argent en suivant simplement le désir des utilisateurs.
Ça sert à quoi la science en face de l'illusion entretenue ?
Voyez le succès des guérisseurs, des mages,  des radiesthésistes.
GUERRISIATOR? MAGIATOR? RADIESTATOR?
Dr J-F Huet

24 février 2011
De la thalidomide, cinquante après
Ce fut en 1961 le premier grand drame pharmacologique médiatisé.
La molécule commercialisée sous le nom de Thalidomide par une firme pharmaceutique allemande en 1957, et largement utilisée en France et dans le monde, était prescrite comme anxiolytique à effet hypnotique chez les enfants ainsi que comme antivomitif chez les femmes enceintes.
Jusqu'au jour où fut établie par un pédiatre de Hambourg la relation entre la prise de ce médicament chez la mère et la survenue de malformations congénitales chez certains nouveaux-nés. Il s'agissait le plus souvent d'atrophie ou d'absence d'un membre supérieur ou inférieur ( phocomélie). L'émotion dans le public a été énorme, et le médicament immédiatement retiré du commerce par les autorités sanitaires.
Ce drame a contribué a renforcer les procédures de contrôle des médicaments mis sur le marché.
Médicament diabolique ? Probablement pas, car la thalidomide a continué de faire l'objet d'études. Actuellement, elle est prescrite avec succès comme médicament antitumoral dans des maladies cancéreuses graves comme le myélome multiple.
Étrange destinée que celle des médicaments et de ceux qui en prennent.
Dr F-M Michaut

25 au 27 février 2011
Le dessin de Cécile Bour: Métier d'avenir

28 février 2011
Pas la moindre valeur marchande LEM 694
Rien à faire, voici une valeur subtile pour acquérir une certaine dimension humaine qu'aucun marchand ne pourra jamais vous proposer.
Telle est la raison pour laquelle cette disposition de l'humeur que nous avons tous connu a tellement mauvaise réputation qu'on ne veut surtout pas en entendre parler.
Alors, parole à Jacques Grieu pour la LEM 694 : Ennuyances
Dr F-M Michaut

1er mars 2011
Les saints de glace
Amis exmédiens, connaissez-vous les "saints de glace" ? Ils sont fêtés les 11,12, et 13 mai, et se nomment respectivement St. Mamert, St. Pancrace et St. Servais. Ils sont bien connus des agriculteurs de nos belles provinces françaises, car, selon leurs traditions ancestrales, après la date de leur passage le gel destructeur n'est plus à redouter pour les récoltes...
Mais, du saint au sein, il n'y a qu'une différence d'orthographe. Est-ce pour cela que nos voisins britanniques ont eu l'idée de commercialiser des glaces au lait du sein de femme ?...
Vous ne me croyez pas ? Et pourtant... Lu dans le Quotidien du Médecin du 28 février 2011 : << Glace au lait : Une boutique londonienne, dans le quartier très touristique de Covent Garden, a fait fureur la semaine dernière avec ses glaces appelées Baby Gaga. Ce n'est pourtant pas la saison et le dessert, parfumé à la vanille et au citron, ne coûtait pas moins de 14 £ la portion (16,5 €). Le secret ? Tout simplement l'utilisation de lait de femme. [...] >>. Oui, vous avez bien lu ; en Grande-Bretagne, des femmes recrutées sur Internet vendent leur lait pour la fabrication d'ice-creams... Elles sont payées 15 £ (17€) les dix onces (1/4 de litre).
Reste à savoir quel plaisir on peut éprouver à déguster une substance réservée aux bébés d'Hommes... Un certain Docteur Pinard(*), pédiatre de son état, avait déclaré il y a bien longtemps que le lait de la mère appartenait à l'enfant. Si le lait maternel était tellement suave, dans chaque espèce animale - à commencer par l'espèce humaine - on verrait les adultes téter le sein de leur compagne en période de lactation.
Et l'auteur de cette "Histoire du jour", Renée Carton, de conclure fort opportunément : << en France, ce sont les lactariums qui attendent les dons de lait maternel >>.
Comme auraient dit Astérix et Obélix : << ils sont fous, ces anglais... >>.
(*) Cela ne s'invente pas...
Dr Ph.Deharvengt

2 mars 2011
Le pouvoir de la pensée
Belle découverte dans un article du New York Times ( New York) signé Sheryl Gay Stolberg ( in Courrier International n°1060 du 24 février au 2 mars, page 56). Un tranquille retraité intellectuel de Boston, amateur de culture d'orchidées, a inspiré par ses travaux la stratégie qu'utilisent les mouvements en cours de libération des peuples asservis autour du bassin méditerranéen.
Son nom est Gene Sharp. Il a 83 ans, et il ne sait pas manipuler l'Internet.
Et pourtant son petit livre «De la dictature à la démocratie» de 93 pages écrit en 2002 est traduit en 23 langues. Chacun peut le télécharger gratuitement sur la Toile :
http://www.irenees.net/fr/fiches/analyse/fiche-analyse-953.html
De nombreux mouvements de sortie de dictatures dans le monde avec des méthodes non-violentes ( non pas par souci de moralité mais d'efficacité stratégique face aux dictateurs) s'inspireraient largement des travaux de ce chercheur politologue.
A étudier d'urgence par tous ceux qui se sentent broyés dans un système qui, ils en ont pris cosncience, fait d'eux des esclaves.
A garder dans un coin de leur mémoire pour tous ceux qui croient que le pouvoir de changer n'appartient qu'aux seuls détenteurs des pouvoirs institutionnels. Ou, pire encore, des mythiques «lois du marché».
Encore, après le très populaire «Indignez-vous» de Stéphane Hessel, une curieuse remontée en force des «vieux» à la seule force de leurs neurones, dans le mouvement de nos sociétés jeunocentriques. Étonnant, non ?
Dr F-M Michaut

3 mars 2011
La génération du silence
Bien avant le sieur Stéphane Hessel ( cité dans le CO du 2 mars), Émile Zola, un des derniers des Justes de son époque, avait déjà clamé: « Vivre indigné » !
En Europe, actuellement, les Pouvoirs Publics et les instances dirigeantes imposent aux différentes populations l'idée de «soumission» aveugle, devoir de soumission imaginé par des cerveaux dangereux ( pas besoin de l'Islam dont le sens signifie soumission !).
Ainsi, en matière de Santé, les autorités européennes décident, sans tenir compte le moins du monde, des besoins et préférences des humains (malades et médecins), de supprimer tel médicament parce qu'il aurait provoqué des ennuis cardio-vasculaires dans le monde anglo saxon où il était prescrit ou pris à des doses trop élevées.
ON supprime donc une molécule, très active, bien supportée, et ON demande d'avoir recours à tels autres produits … fort mal tolérés par bien des patients: cela ne ressemblerait -il pas à ce qu'on appelle, chez nos politiciens véreux, un conflit d'intérêt ?
L'Afssaps ( Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), récemment malmenée par les critiques justifiées concernant son indolence anciennement constatée, essaie alors de rattraper le temps perdu et de se refaire une image vertueuse, et patients et médecins de se soumettre une fois de plus, sans s'indigner, sans manifester autrement que d'avoir précautionneusement acheté le dit produit avant le 1er mars !
Le ministre actuel de la santé, questionné récemment par France-Parkinson qui demandait que l'on s'occupe davantage des patients et de leurs aidants, aurait fait répondre par un de ses larbins que, pour le président de la république, la maladie de Parkinson n'était pas SA priorité ! On peut se demander alors, et s'indigner: "QUI est donc le Ministre de la santé ? Si ce n'est pas celui qui en porte le titre, à quoi sert-il ? De prête-nom, de faire-valoir, de porteur de pancarte comme les hommes-sandwichs d'autrefois ? Serait-il, comme tous les autres, un fervent adepte de la SOUMISSION la plus aveugle ?
Peut-on alors dormir sans cauchemars ?
En tous lieux et en permanence, nous sommes tous SOUMIS à des directives "européennes " en matière de Santé, de Bouffe, de choix divers ." Comment peut-on vivre dans un monde sans Zola, où seuls réagissent les indignés de l'autre bord ? Qui réveillera les morts véritables d'aujourd'hui ? La génération du silence a vécu bien des affaires Dreyfus à l'échelle des peuples :
Torturée au Caire ( à Tripoli, à Tunis et un peu partout ailleurs), Gazée à Auschwitz, Garrotée à Madrid, Pendue à Budapest ( et à Téhéran et en Chine), Déportée à Moscou, Lynchée à Selma, Fusillée à Athènes, Brûlée à Saïgon, la Justice ( la Liberté) est morte au Champ d'Horreur.
« Les lendemains ne peuvent pas chanter si l'homme reste muet devant les sanglots » Texte remarquable retrouvée dans une vieille revue médicale sans nom d'auteur, hélas.
Dr G. Nahmani

4 au 6 mars 2011
Le dessin de Cécile Bour: Débarquement pollinique

7 mars 2011
Ma, quelle ambiance LEM 695
Il n'est plus une seule école au beau royaume de France où les maîtres se permettraient de traiter de cette façon autoritaire les enfants qui leur sont confiés. Et bien, regardez donc un peu ce qui se passe du côté des cabinets médicaux. Gabriel Nahmani, sans se départir de son humour habituel, vous guide dans cet univers Obligations, interdictions, sanctions.
Bonne lecture de la LEM 695.
Dr F-M Michaut

8 mars 2011
Crise de confiance avec les médecins?
Voici un propos écrit à la suite d'un sondage proposé aux soignants le 4 mars 2011 par le site médical Pratis TV.
Le dernier baromètre du CISS (Collectif interAssociatif sur la Santé) fait état d'une baisse notable de l'indice de confiance des patients vis à vis des médecins.
Pour Christian Saout, son président et héraut d'armes anti-médecins, les difficultés d'accès aux soins expliqueraient ces résultats.
Pour vous, les non-soignants (ou les pas encore soignés), est-ce une vision partisane ? Est-ce une réalité ?
Pour moi, médecin ayant fréquemment des réunions avec d'autres confrères et, surtout avec d'anciens patients, il n'en est rien.
Les pharmacies sont toujours pleines de porteurs d'ordonnances sortant ensuite avec des sachets bien remplis,
les patients téléphonant au SAMU le week-end ( plusieurs dizaines en quelques heures) posent rarement des questions sur la valeur de tel ou tel produit et, localement en tout cas, nous n'avons pas l'impression qu'existent des difficultés d'accès aux soins, alors même que la région est plutôt «pauvre».
Cela est probablement différent dans bien d'autres zones et les internautes seraient bienvenus de dire leur point de vue, leurs craintes ou leur confiance, ce qu'ils attendent de leurs rapports avec les soignants pour les uns et des rapports avec les soignés pour les autres.
Des échanges ainsi établis naîtrait peut-être une meilleure compréhension et un déni des affirmations péremptoires du sieur Saout.
Dr G.Nahmani

9 mars 2011
Le devoir de dire NON
Hier a été (mollement) célébré le 100 ème anniversaire de la journée mondiale de la femme.
Cette année a été décrétée en France, à la seule initiative politique du Ministre de la santé, « l'année des droits du patient». Droits sans devoirs : des dents grincent chez certains amis d'Exmed.
Que de justes et nobles intentions dans ces célébrations collectives !
Qui, hélas, finissent toujours par se solder par de nouvelles contraintes législatives et réglementaires, généralement inappliquées car inapplicables, donc incapables de modifier les comportements minoritaires contraires à toute humanité.
L'analyse effectuée le 7 mars 2011 par le docteur Françoise Dencuff dans les échanges de notre liste de discussion d'Exmed mérite toute notre attention.
Plus que jamais dans l'histoire, la responsabilité personnelle de chaque soignant, médecin ou de tout autre métier, est moralement engagée quand il est contraint d'obéir à des ordres contraires à son éthique personnelle. La complexité croissante de l'organisation des « chaînes de soins» ne peut constituer en rien une exonération de cette obligation d'exécution.
Le constat est dramatique. Les médecins, comme tous leurs collaborateurs, abrutis par la pression du travail quotidien, émasculés par une crainte infantile de relever la tête devant l'inacceptable pour leur propre personne, ont perdu leur capacité de dire NON.
Tous les cycles d'études de ces professionnels devraient répéter régulièrement à ceux qui ont la charge et l'honneur de soigner les autres qu'ils doivent cultiver sans relâche le devoir de dire NON.
N'est-ce pas là le moteur de tout perfectionnement personnel que de ne jamais se contenter de ce dans quoi une autorité extérieure cherche à nous enfermer ? La science ne progresse-t-elle pas parce sa méthode est de contester sans cesse les derniers travaux publiés ?
Soignants, réveillez-vous. Osez dire NON. Osez utiliser tous les canaux qui vous permettent de vous exprimer de façon à être largement entendus. Ne laissez cette obligation à personne : elle est votre propriété personnelle inaliénable.
Dr F-M Michaut

10 mars 2011
Etonnant étonnement
tLe site JIM.fr annonce le 9 mars qu'il y a encore des cas de coqueluche chez les adultes en France, bien que, depuis plus de trente ans les bébés soient vaccinés systématiquement. Un rappel à l'adolescence est conseillé ( ainsi que chez les personnels soignants), mais, mettons-nous à leur place, nos jeunes gens ne se précipitent guère.
Tous les médecins connaissent la gravité potentielle de cette maladie quand elle survient au cours de la première année de la vie. Le germe responsable porte le joli nom de bacille de Bordet-Gengou ou Bordetella pertussis. Il est plutôt de bonne constitution, car il se révèle assez sensible aux antibiotiques les plus courants, en particulier les macrolides. Malheureusement, l'immunité des sujets par vaccination ou infection ne dépasse pas une dizaine d'années.
Ce sont donc les adultes, faussement rassurés par une vaccination infantile ou par une coqueluche dans les premières années qui transmettent autour d'eux les fameux bacilles.
Le diagnostic est d'autant moins rapidement établi que les praticiens actuels n'ont plus dans l'oreille cette fameuse toux coqueluchoïde qui permettait de détecter les petits patients malades dès la salle d'attente !
Quelque peu anecdotique sous nos climats, la coqueluche, selon l'OMS, touche entre 60 et 80 millions de sujets par an sur la planète. Un million d'enfants en meurent.
 Dr F-M Michaut

11 au 13 mars 2011
Le dessin de Cécile Bour: Bombe

14 mars 2011
Une mine à exploiter, LEM 696
Quel plaisir que de découvrir sur la Toile une mine de connaissances sur la manière dont agissent ces fameux médicaments dont on parle tant sans vraiment les connaître ! Certes la dénomination même de pharmacologie n'est pas très excitante, certes il faut faire un effort pour se plonger dans un univers peu familier à la plupart d'entre nous. Mais le jeu en vaut la chandelle.
La connaissance scientifique plus que jamais s'impose quand tant de passions, d'émotions et de manipulations des esprits tiennent lieu d'argument dans des débats ( ils ne font que commencer) qui nous concernent absolument tous.
Lire la LEM 696: Pharmacorama, une voix indépendante pour tous.
Dr F-M Michaut

15 mars 2011
Devant l'Assemblée Nationale à Paris
Aujourd'hui 15 mars 2011, le Collectif des 39 contre la Nuit Sécuritaire http://www.collectifpsychiatrie.fr/ appelle le public à manifester.
Ces professionnels de la psychiatrie publique veulent faire pression auprès des députés pour que soit retiré le projet de loi sur « les droits et la protection des personnes faisant l'objet d'une prise en charge psychiatrique».
Que les professionnels du soin tirent ainsi la sonnette d'alarme de l'opinion publique sur une tendance purement politique à une stratégie d'enfermement renforcé en guise de réponse aux pathologies mentales devrait faire réfléchir les citoyens. Une société qui choisit de cacher pour les «neutraliser» ses malades juste pour exorciser la crainte infantile «des fous» de quelques uns, peut-elle encore, sans rougir, se dire «démocratique» ?
Quel dommage que les promoteurs de ce genre de réaction restent aussi enfermés sur eux-mêmes, et ne sachent pas aller au devant de leurs alliés que sont tous les soignants.
Car, en ce moment, les malades mentaux. Mais demain et après demain, ce seront les vieux, les handicapés, puis tous les mal-pensants.
Dr F-M Michaut

16 mars 2011
Délit de violence psychologique?
Le site JIM.fr du 25 février a ainsi sondé l'opinion de ses lecteurs médecins :
La création récente d'un « Délit de violence psychologique dans le cadre conjugal» vous paraît-elle:
Totalement justifiée ? Justifiée mais difficilement applicable ? Sans intérêt ? Sans opinion  ?
Dans le cadre conjugal seulement ?  Brassens aurait déjà bien répondu avec ses savoureuses «Misogynie à part» et «95 fois sur cent», et il faut relire tout Guitry qui s'y connaissait, et tant d'autres, tel par exemple Alphonse Allais: « un Mari quelque peu volage, le lendemain de son mariage tua sa femme à son réveil. Moralité : La nuit porte conseil !»
Ce sondage porte-t-il essentiellement sur la violence de l'homme sur la femme comme le laissent entendre bien des recherches actuellement ?
La Femme, cette «doulce moitié», est elle aussi souvent responsable d'un climat belliqueux : remarques acrimonieuses, jalousie exacerbée tout au long d'une vie, réactions libidineuses au point mort, souvent bien loin avant la ménopause, laisser-aller et négligences ménagères, absence d'autorité sur les enfants …
On peut aussi envisager la violence dans le cadre familial: 
- d'un ou des parents vers l'un ou les enfants ( sévices corporels  presque obligatoires) et de récentes affaires en ont été rapportées,
- mais aussi d'enfants adolescents devenus violents, intolérants, rebelles à toute autorité, imposant aux parents (faibles depuis longtemps) leur odieuse vision des choses (drogues et fréquentations diverses et malsaines…).
Comment, confronté par son métier à de tels excès, peut ou doit se comporter le médecin généraliste, quand:
- l'un des conjoints souffre et se plaint de l'alcoolisme, des mauvaises odeurs corporelles, de l'addiction au sexe de l'autre …
souffre des négligences vestimentaires ou culinaires ou ménagères ou professionnelles de l'autre,
- l'un des enfants dit être victime de violences psychologiques ou physiques répétées,
- un ou les parents affirment ne plus pouvoir tenir l'enfant devenu violent et intraitable, état assez fréquent aujourd'hui si l'on en croit ce que disent les médias …
Le médecin généraliste a t-il le droit ou le devoir de s'interposer ou de s'imposer réellement sans encourir les risques judiciaires qui peuvent en résulter ?
Nos confrères de l'Ordre et ceux qui sont en exercice sauraient-ils nous dire, avec les psychologues, comment réagir face à de telles situations ?
Dr G.Nahmani

17 mars 2011
Au pays du soleil levant
Hier, pour la première fois depuis qu'il a accédé au trône en 1989, l'empereur du Japon a pris la parole publiquement pour s'adresser à son peuple.
Nos journalistes n'ont rien vu de bien marquant dans cette intervention, d'autant que le monsieur en question n'a pas vraiment une présentation charismatique.
Comme en s'excusant d'une telle mention d'une dimension relevant du sacré ou du religieux, nos informateurs patentés, ont discrètement glissé que Akihito « ne pouvait pas s'empêcher de prier » pour que les épreuves de son pays prennent fin rapidement.
Et pourtant, le personnage en question est le descendant d'une dynastie remontant à 660 avant Jésus-Christ. Record mondial de longévité institutionnelle pulvérisé ! Il est dit par la tradition que l'ancêtre de cette famille aurait été Amaterasu. Rien moins que la déesse du soleil, ennemie farouche du dieu de la mer, qui aurait donné aux hommes la culture du riz, du blé et du ver à soie. Jusqu'en 1945, les empereurs ont été considérés comme des dieux vivants. Le drapeau japonais continue de faire figurer en son centre l'image du soleil. Le pays où le soleil se lève. Encore maintenant ?
Personne, ou presque, dans nos pays obsédés uniquement par le matériel et le rationnel pour remarquer ce retour in extremis à des valeurs spirituelles oubliées et décriées qui ont largement précédé notre civilisation mondiale actuelle.
Un trait d'union entre la tradition plurimillénaire de l'humanité et l'actualité la plus catastrophique du moment présent qui ne serait qu'un «hasard» venant compléter tant de drames humains en cours sur tous les continents de notre planète ?
Osons simplement poser cette question.
Quel peut bien être, au fond d'une telle horreur, ce Soleil levant ( c'est exactement ce que dit le mot Japon) que nous ne sommes pas capables de percevoir ?
Dr F-M Michaut

18 au 20 mars 2011
Le dessin de Cécile Bour: Un 33 bien symbolique

21 mars 2011
Pour lire globalement l'actualité LEM 697
Noyés sous des flots d'images plus effroyables les unes que les autres, saoulés par les déclarations péremptoires des spécialistes de savoirs bien limités, le risque de ne rien comprendre à ce qui se passe n'est pas nul.
La LEM 697 se lance dans une tentative très personnelle de synthèse pour vous permettre de vous poser vos propres questions.
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

22 mars 2011
Applications médicales de la radioactivité
Nous avons tous appris à l'école que la radioactivité, qui fait la tragique actualité du Japon, a été découverte par le Français Henri Becquerel en 1896. Cocorico ! Juste un an après la mise en évidence des célèbres rayons X par Wilheim Röntgen, physicien germanique. Vive l'Europe pas encore née !
Le danger pour la santé de ce que nous nommons les radiations ionisantes n'est pas apparu immédiatement aux yeux de ces pionniers de la science avec, entre autres Maria Sklodowska-Marie Curie et Pierre Curie.
   On ne s'en vante plus guère, mais l'imagination des médecins s'est déchaînée pour l'utilisation thérapeutique de ce fameux radium supposé avoir des vertus stimulantes.
Une petite visite Internet vous fera dresser les cheveux sur la tête.
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/radieux.html
Faut-il en rire, faut-il en pleurer ? A chacun son choix.
En tout cas, c'est un rappel de plus au danger de se fier de façon aveugle à ce qui se présente sous les attraits de la séduction comme la vérité scientifique du moment.
Dr F-M Michaut

23 mars 2011
Révolution gendarusse
Vous connaissez naturellement la gendarusse, cet arbrisseau de Nouvelle Guinée bien connu des guérisseurs traditionnels papous.
Justicia gendarussa, au joli nom latin, est employée depuis une éternité pour calmer les maux de tête, les douleurs et les affections articulaires.
Un chercheur indonésien est devenu, avec cette substance, l'inventeur légal de la première pilule contraceptive masculine connue.
Bambang Parjogo Eko Wardojo, professeur de pharmacologie, a déterminé que le principe actif de cette plante, baptisé sans surprise la gendarusine, est capable de bloquer la hyaluronidase.
Cette enzyme a pour action de rendre inactif l'acide hyaluronique.
Ce fameux acide, très présent dans la composition des parois cellulaires, est un des éléments protecteurs majeurs des ovules.
C'est grâce à sa hyaluronidase qu'un des innombrables spermatozoïdes en compétition parvient à conquérir son unique ovule.
Les essais humains doivent commencer sur 350 volontaires masculins. Que les dames ne soient plus les seules à courir les risques et les responsabilités d'une contraception semble de la plus élémentaire équité.
Qu'un homme, ou un groupe d'hommes, puisse s'approprier le découverte et l'exploitation commerciale d'un produit de la nature déjà utilisé pour soigner des malades est-il moralement acceptable ?
Le Courrier International n° 1063, reprenant cette information du journal Kompas, ne pose même pas cette question.
Dr F-M Michaut

24 mars 2011
Eau secours
Le 23 mars 2011, la chaîne franco-allemande Arte a consacré son émission Thema au marché mondial qu'est devenu la gestion de l'eau potable. Le film Water makes money est une charge implacable montrant la façon dont cette eau qui est notre bien à tous ( 80% de notre corps en est constitué) est confisquée juste pour le plus grand profit financier de quelques multinationales.
Les arrangements, implications et manipulations avec les décideurs politiques doivent être connus des citoyens pour qu'il finissent par imposer que soit respecté au mieux ce bien commun indispensable si facilement gaspillé.
Quand 880 millions de personnes dans le monde (OMS) n'ont pas accès à l'eau potable, avec les pathologies majeures qui en résultent, la question de la marchandisation de ce bien vital n'a rien d'un débat philosophique.
Dr F-M Michaut

25 au 27 mars 2011
Le dessin de Cécile Bour: À force de tout vendre et tout acheter...

28 mars 2011
Le temps des questions LEM 698
Nous avons cru être bien confortablement installés dans nos certitudes intellectuelles certifiées par un ensemble de sciences dont les retombées techniques nous ont époustouflés ? Erreur tragique.
Quand l'échafaudage de nos prouesses s'effondre sous nos yeux avec des images semant l'effroi sur toute la planète, c'est le principe même de la construction de «notre» monde qui doit être revu au plus près.
Sommes-nous disposés à faire une telle cure de lucidité ?
La LEM 698 qui se veut volontairement interrogative : «Darwin revisité ?» est soumise à votre appréciation personnelle.
Dr F-M Michaut

29 mars 2011
Organiser localement la permanence des soins
Quel patient ne souhaite avoir accès aux soins et être bien soigné ?
Quel soignant ne désire pas être en mesure de prodiguer des soins de qualité ?
Et quel responsable politique local ne souhaite pas que ses administrés reçoivent les meilleurs soins possibles ?
La permanence des soins telle qu'elle se présente aujourd'hui devra évoluer. Pour un patient éloigné d'une ville centre, recevoir les soins nécessaires et avoir toutes les chances de rencontrer le soignant le plus approprié reste souvent une difficulté, soit par manque de structure de soins, ou encore par défaut de transport.
En effet, le nombre de professionnels de santé, que ce soit médecins, infirmiers et autres paramédicaux ne cesse de diminuer, et les départs en retraite sont rarement compensés, et pour une fois ce n'est pas une volonté politique, bien au contraire. Par exemple, quand sur notre territoire de rural, nous avons accueilli un confrère généraliste, le chef lieu de département a vu arriver 7 médecins supplémentaires dans la même période.
Doit-on en arriver à la coercition ? N'oublions pas le côté libéral de ces professions de soins. 
Tout reste à inventer, mais attention, s'il faut faire bon accueil aux soignants, il ne faut pas non plus exiger d'eux une disponibilité sacerdotale : chaque intervenant dans le domaine de la santé  souhaite un confort de vie familiale et professionnelle qu'il vive en ville ou à la  campagne.
L'équilibre est-il réalisable actuellement ?
Il ne semble pas que la nouvelle organisation des territoires de santé réponde toujours aux attentes des élus que nous sommes.
Alors allons nous prendre les bonnes décisions pour que chacun d'entre nous puisse vivre sereinement jusqu'à la fin et en meilleure santé possible  dans son lieu de vie?
Dr J-P Allain
NDLR : selon le QDM du 28 mars, l'Assemblée nationale doit se prononcer ce mardi 29 mars 2011 sur le projet de loi dite (sic) du « Bouclier rural», sujet de ce CO écrit par un généraliste et élu local en Bretagne.

30 mars 2011
«Et vlan, passe moi l'éponge»
J'ai reçu ( en main propre, bien entendu) il y a quelques jours, adressé par le Conseil de l'Ordre, une information que je suis prié de diffuser largement.
Le site du Ministère de la santé à l'origine de cette action explique que " Depuis 2008, la France s'est engagée au côté de l'OMS dans le défi mondial : « un soin propre, un soin sûr » en participant chaque année à la journée mondiale sur l'hygiène des mains, sauvez des vies : lavez vous les mains". Tout d'abord ciblée sur les établissements de santé et médico-sociaux, cette campagne s'élargit à l'ambulatoire et aux acteurs de la prise en charge en ville."
Cette campagne du 5 mai 2011 touchera-t-elle les très nombreux adeptes, avec la moue désabusée de rigueur de l'expression j'menfoutiste bien connue " je m'en lave les mains " ?
Est-il vraiment utile de rappeler aux professionnels de la santé, médecins, infirmiers, kinés, aides-soignants … qu'il faut, en toutes circonstances, se laver les pognes, avoir de préférence des ongles courts et bien récurés, et de faire comme les vendeuses de fromages et de viande dans les grandes surfaces qui travaillent toujours avec des gants ? OUI, cela peut sembler utile et nécessaire, chacun de nous ayant eu l'occasion de côtoyer des confrères aux mains douteuses et négligées, certaines photos dans des revues médicales montrant parfois des gestes très professionnels réalisés sans gants !
Peut-on espérer aussi une journée mondiale ou même seulement nationale ou départementale ou cantonale ( élections !) des "Pieds propres" ? Ô, combien de panards malodorants, extraits de chaussettes empesées, porteurs d'ongles en deuil, a-t-on pu avoir à supporter et examiner, narines pincées pour tenter d'échapper aux dits effluves ?
Après les pieds, on peut espérer aussi une journée des haleines fraîches, une des zones dites honteuses fleurant autre chose que le musc, une des ombilics débarrassés des fibres de tissu qui ont tendance à s'y vautrer chez les messieurs à la pilosité marquée, et ne pas oublier aussi les aisselles, si riches en corpuscules malodoriférants …!
Dr G. Nahmani

31 mars 2011
On rêve ou quoi?
Dans le Bulletin de l'Ordre des médecins de mars-avril 2011, Nathalie Da Cruz intitule son «dossier» d'un audacieux : «Réconcilier les jeunes médecins avec l'exercice libéral».
En fait, il s'agit de la redite de tous les remèdes recensés par le rapport Hubert remis au Président de la république il y a quelques mois.
Catalogue de réponses de détail qui se veulent concrètes à des absurdités flagrantes de notre façon d'organiser les soins dans le secteur privé.
Beaucoup de remèdes, certes, mais de diagnostic étiologique de cette hémorragie des médecins, pas le moindre.
Personne ne semble se demander s'il est acceptable pour quelqu'un qui a étudié longuement l'homme malade de se laisser mettre sur le dos une tâche absolument impossible et sans cesse croissante. Celle de soigner tous les dégâts humains, passés, présents et à venir, physiques comme psychologiques, que causent directement les choix aveugles que nous faisons ou laissons faire dans tous les domaines. Le médecin remède à tout faire des maladies multiples de nos sociétés prenant n'importe quel risque pour son profit immédiat : telle est la mission intenable que nos jeunes voient infiniment plus lucidement que leurs ainés déjà engagés dans toutes les compromissions. Qui, à leur place, ne se sauverait en courant ?
Attention, c'est la médecine elle-même et sa fonction dans la société du XXIème siècle qui est en cause. Et pas une sorte de menace de divorce - pas vraiment sérieuse - entre une classe d'âge capricieuse et une façon particulière d'exercer la médecine dont nous avons hérité sans vraiment réfléchir du XIXème siècle.
Dr F-M Michaut
PS : Dans la même publication, le président Michel Legmann vante les mérites du compagnonnage qui n'est pas très différent de ce qui a été proposé ici sous le nom de "mentorat". LEM 297 du 9 juin 2003

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