1er octobre 2008
Témoin, acteurs et rédacteur
Jeudi 25 septembre, il y eut, près de chez moi, une intoxication
alimentaire dans un lycée agricole. Quatre médecins
généralistes (dont l' auteur,
ndlr), furent en piste immédiatement : examen des
enfants atteints et prescription du traitement nécessaire.
Dans le quotidien régional Ouest-France du lendemain un gros
titre : « Intoxication alimentaire dans un lycée ,
100 malades, la DASS et le SAMU sur le pont »
... : un médecin pompier et un médecin DASS en fait.
Cent malades vu par les deux médecins ? ils sont très
fort ces administratifs, n' est-ce pas messieurs les journalistes.
Je ne sais pas si les lecteurs de l'article ont pu corriger eux
mêmes qui a vraiment fait quoi !
Dr J-P Allain
2 octobre 2008
Au fil de la presse
• «Les mandarins en pétard», drôle
de feu d'artifice. Le Point se penche
sur le mouvement de contestation engagé par certains praticiens
hospitaliers y exerçant une activité privée
et qui bloquent depuis fin mai, une partie du financement des hôpitaux
en refusant de transmettre à leur direction le codage informatique
de leur activité afin d'obtenir l'annulation d'une taxe sur
leurs honoraires dépassant les tarifs remboursables. Regroupés
au sein du Syndicat national de défense de l'exercice libéral
de la médecine à l'hôpital, ils viennent de
voter une grève total des soins non urgents les 2 et 3 octobre.:
défense de l'exercice libéral ou absence du don ou
sens de la Libéralité ?
• «L'Igas (Inspection générale des affaires
sociales) veut moraliser la rémunération des médecins
hospitaliers» et dénonce l'opacité de leurs
rémunérations (dixit La Tribune).
Peut-être tous ces confrères ont-ils des raisons de
réclamer toujours un peu plus et de cacher , ou taire, beaucoup
de leurs revenus quand ils jalousent à l'envi les acquits
fabuleux que certain ex-président du Sénat aura...ad
vitam æternam (anni?) et que combien d'autres des Hautes Sphères
Célestes (élyséennes?) ont et auront.
• «Nicolas Sarkozy confirme l'objectif d'équilibre
des comptes de la Sécu en 2011: encore 3 à 4
ans ? On arrivera alors à la fin du mandat présidentiel,
on laissera alors au successeur le soin de promettre le même
objectif d'équilibriste pour le quinquennat suivant, et ainsi
de suite. On n'est pas pressé, on a l'habitude des grands
serments d'amitié, de probité, d'assurance-qu'avec-moi-tout-va-changer...
Pour rétablir les comptes, Nicolas Sarkozy a de nouveau mis
la pression sur les médecins qui reprennent les négociations
avec la Caisse nationale d' assurance maladie jeudi prochain»,
relèvent Les Échos.
Le chef de l'État a par ailleurs souhaité que «tous
les professionnels de santé, en ville comme à l'hôpital,
s'impliquent encore dans la maîtrise médicalisée
des prescriptions». Attention donc, jeunes confrères
en activité... exmédienne!
Rassurez-vous cependant : présenté lundi 29/9 par
Roselyne Bachelot et Éric Woerth, le projet de loi de financement
de la sécurité sociale 2009 évite les mesures
qui auraient pu fâcher les médecins mais renforce le
parcours de soin et la maîtrise médicalisée et
remet aux calendes françaises l'augmentation réclamée
pour le tarif de la consultation du généraliste !
• Taxe sur les aliments trop sucrés: à quand
une taxe sur les propos trop saccharosés et trop généreux
de lendemains qui chanteront, en période électorale
? cette taxe ne concernera surtout pas, faut pas se leurrer, tous
ceux (cf. plus haut) qui se sucrent sur le dos de ceux qui sont
au régime courant, vous, moi...
• not2bib (1) a défuncté
? Notre grand pourvoyeur Google va prendre
la relève: Le moteur de recherche a en effet introduit
dans son service Google Maps de cartes et de plans en ligne, la
possibilité de donner des avis et de décerner des
étoiles aux établissements de santé comme aux
médecins, explique le quotidien qui ajoute qu'une clinique
de la région parisienne a été parmi les premiers
établissements de santé à en faire les frais.
N'a-t-on pas l'impression, fâcheuse, de désordre absolu
dans la déliquescence ambiante, de la part de tous nos dirigeants,
ceux présents au pouvoir et ceux qui les jalousent et se
contentent d'éructer des critiques toujours identiques et
stériles ? Tous les professionnels de santé, sauf
les dirigeants de centrales syndicales, se servent de leurs mains,
de leur matériel, se déplacent, montent ou descendent
des escaliers, palpent, auscultent, piquent, manipulent, tous les
donneurs de leçons se contentent de travailler des cordes
vocales, et on leur souhaiterait une aphonie généralisée
et durable.
(1) note2bib est un site Internet
dédié à la notation des médecins par
leurs utilisateurs. Ndlr
Dr G.Nahmani
3 au 5 octobre 2008
Le dessin de Cécile Bour: La
chirurgie à travers les âges
6 octobre 2008
Informer, vous en êtes certain? Lem
569
Une fois encore, voici de bien curieuses intrusions dans ce qui
devrait être une des missions majeures des médecins
comme de tous les soignants. Informer le patient sur les traitements
qui lui ont été prescrits, tout simplement pour qu'
il en tire le plus grand bénéfice thérapeutique
possible.
Cette fois-ci, c' est au niveau de la communauté européenne
que doit être discutée quelle position doit et peut
occuper l' industrie pharmaceutique dans cette information sur les
produits qu' elle fabrique et vend.
Gabriel Nahmani nous livre son point de vue dans la LEM
569.
Voilà de quoi réfléchir un peu sur ce qui nous
est destiné.
Dr F-M Michaut
7 octobre 2008
Ciel, quelle manipulation
Dans le Figaro économie du 1er octobre 2008, voici ce que
nous découvrons parmi les quatre vingt articles du budget
de la Sécurité sociale pour 2009. «La partie
maladie prévoit la possibilité pour les Unions régionales
de l' assurance maladie de verser une rémunération
forfaitaire aux médecins enseignants en médecine générale,
pour rendre plus attractive cette nouvelle fonction».
Serions-nous aussi obsédés par notre portefeuille,
amis généralistes, qu' il suffise de nous attirer
et nous contraindre à faire les tâches dont personne
ne veut ?
L' assureur se chargeant de prendre la place qui devrait, cela va
de soi, demeurer celle de l' Université et de sa mission
de délivrer les diplômes permettant d' exercer la médecine?
Mais, on rêve.
Que l' Assurance maladie, se rendant compte que les médecins
généralistes sont loin de bénéficier
d' une formation adaptée aux vrais besoins de leurs assurés,
cherche à perfectionner le système français,
mais qui oserait s' en plaindre.
De là à vouloir prendre directement en main la direction
des médecins enseignants en médecine générale,
il y a un pas tout simplement inacceptable. Messieurs les spécialistes
de l' éthique, messieurs les ordinaux, messieurs les syndicalistes,
messieurs les universitaires, que ne donnez-vous de la voix pour
dire haut et fort ce que vous pensez de ce mélange des genres
?
Dieu merci, la crise du système financier mondial rend encore
un peu plus surréaliste cette fausse bonne idée, purement
technocratique, dont nous avons le secret. Une pincée d'argent,
et on règle illico tous nos problèmes. Et bien, non.
Dr F-M Michaut
8 octobre 2008
Défense absolue
...de décéder dans un salon de coiffure ou même
en milieu hospitalier, surtout si l'on est déjà bien
avancé dans l'existence ! Mediscoop du 6 octobre a écrit
dans sa revue de presse : «Le Parisien indique en effet qu'
« un médecin du Samu de la Drôme [est] mis en
cause par la justice après le décès d' une
vieille dame victime d' une crise cardiaque ».
Un médecin urgentiste est très vite accablé
de critiques virulentes, émanant de
• de dames en attente de nouvelle coiffure,
• d'un directeur d'hôpital (CH) qui, d'emblée,
décrit de façon irréfléchie et très
offensante des gestes contraires à l'art médical,
• d'un procureur qui se dépêche de mettre en examen,
comme un vulgaire malfrat, un médecin dont il pourrait avoir
un jour besoin de façon urgente pour lui ou les siens...
• de journalistes-journaleux recherchant avant tout le titre
qui fera vendre.
Questions dérangeantes, svp:
• Tous ces individus non médecins ( des deux sexes!)
sont-ils qualifiés pour juger de la qualité des soins
dispensés?
• Seules les dames coiffées, autres que celles que l'on
trouve en montagne, pouvaient à la rigueur décrire
les gestes réalisés par le médecin, mais sans
être capables de dire s'ils étaient ou non conformes
à ce qu'ils auraient dû être, sans les juger
idoines ou malfaisants !
• Le directeur du CH, lui, aurait dû avant tout, attendre
les résultats de l'enquête, avant d'affirmer tout de
go les accusations portées ( des "gestes bizarres!").
Son rôle principal n'est-il pas d'être le meilleur gestionnaire
possible pour son établissement ? Il n'a pas à se
muer en accusateur public avant d'avoir toutes les informations
probantes nécessaires.
• « Le procureur de la République de Valence,
Jean-Pierre Nahon, a annoncé dimanche après-midi qu'il
avait requis le placement de l'urgentiste sous "un strict contrôle
judiciaire, lui interdisant de pratiquer sa profession». On
déshonore rapidement n'importe qui pour n'importe quoi en
ce pays, quitte après cette précipitation malvenue
de faire marche arrière sans la moindre excuse, la moindre
parole ( souvent hypocrite ) de réconfort ! On retrouve d'ailleurs,
depuis pas mal de temps, dans bien des domaines de la vie publique,.
ces allers (accusations, affirmations qu'il n'y a pas de récession,
qu'on n'a rien à craindre...) suivis de promptes rétractations
( il y a effectivement un risque...).
Comme le dit, dans un vigoureux commentaire sur le sujet un internaute
(Le Lampiste) dans "Le Point.fr" du 6 septembre, on regrette
que les accusateurs publics ( procureur et dirlo hospitalier surtout,
et certaines dames échevelées comme des Érinyes
modernes) ne soient pas soumis eux-mêmes à la...Question
et ne soient guère tenus de rendre des comptes et mis en
examen.
Le souvenir des erreurs ou échecs passés, quand n'existait
aucune structure de soins d'urgence, me fait calculer que j'aurais,
à l'heure actuelle, maintes raisons d'être entôlé:
plus personne, même âgée, n'a le droit de mourir
aujourd'hui, et tout médecin, généraliste ou
urgentiste, risque fort d'être considéré comme
un médecin kamikaze quand il ne réussit pas à
sauver !
Dr G.Nahmani
9 octobre 2008
Bonne nouvelle paradoxale
Le quotidien Libération du 2 octobre 2008 le dit
clairement : << les Français se désintéressent
de leur santé >> , selon un sondage d' opinion
Ifop ( Institut français d'opinion publique
) pour Kiria et Philips.
Nous nous sentons moins concernés par notre petite santé
personnelle et moins à l' écoute de tous les prometteurs
de bien-être, d' évitement des maux effrayants qui
nous menacent ? Pour nous, cette perte de confiance aveugle dans
les messages destinés à nous vendre d' une façon
ou d' une autre une bonne santé (presque) garantie est un
signe de maturité des esprits. Du moins, de certains esprits.
Le retour brutal à des préoccupations immédiates
comme celles de nos capacités de consommer - dites en <<
qui-se-cause >> à la mode : baisse du pouvoir d' achat
- a le mérite de nous remettre les pieds sur terre.
Courir après des objectifs hors de toute réalité
( beauté, jeunesse éternelle, performances au plus
haut niveau, et... oubli du vieillissement et de la mort ) est un
exercice d' enfants gâtés.
Assurer ses besoins les plus matériels et les plus tangibles
de chaque jour, quand tout n' est plus fourni sur un plateau, reprend
ainsi la priorité que cela a toujours été pour
les humains.
L' humain avait été chassé d' un peu partout
dans nos esprits avec toutes ces constructions virtuelles fragiles
comme des châteaux de carte ? Il revient au galop, tout simplement.
Et cela, quelles que soient les turbulences inévitables à
venir, c' est une très bonne nouvelle.
Dr F-M Michaut
10 au 12 octobre 2008
Le dessin de Cécile Bour: Tourisme
médical
13 octobre 2008
Pouvoir et savoir prévenir LEM
570
Les notions les plus habituellement admises, comme celle de l' utilité
de la prévention en matière de maladies, méritent
toujours d' être auscultées avec soin. Les vraies fausses
bonnes idées circulent sans la moindre entrave. Ce ne serait
que juste un peu bête, si, in fine, il ne s' agissait de notre
vie quotidienne. et du climat mental dans lequel nous baignons tous.
Françoise Dencuff, avec la
LEM 570 << Prévention ou programmation
>> , met les pieds dans le plat, en invitant
les médecins à agir pour le plus grand bénéfice
de... leurs patients.
Dr F-M Michaut
14 octobre 2008
Contraindre des candidats généralistes
Les Échos du 10 octobre ( in Mediscoop
du même jour ) écrivent : « les négociations
entre l'assurance-maladie et les syndicats de médecins libéraux,
qui ont repris hier, n'ont pas permis d'avancer sur les moyens à
mettre en œuvre pour assurer une meilleure répartition
des praticiens sur le territoire ».
Selon Philippe Rollandin, porte-parole du syndicat des médecins
libéraux (SML ), l'Assurance maladie continue
à vouloir pénaliser les praticiens posant leur plaque
dans des endroits bien pourvus en diminuant sa participation financière
au financement d'une partie de leurs charges sociales.
L' argent, l' argent, l' argent, n' y aurait-il que cela dans les
esprits et dans la vie ? Et si on offrait aux médecins s'
installant en milieu rural, ou dans des banlieues << sensibles
>>, enfin autre chose que de vagues promesses de fins de mois
confortables ?
Par exemple, comme le suggère Françoise
Dencuff, dans la Lettre d' expression médicale (
LEM
570 ) de ce site, faire en sorte qu' ils bénéficient
d' une aide médico-administrative capable de les décharger
de la plus grande partie de leurs obligations administratives et
de gestion. Voilà qui rendrait infiniment moins lourd l'
exercice des généralistes, pouvant enfin consacrer
tout leur temps de travail à... soigner les patients.
Donner ensuite à ces praticiens ayant choisi un exercice
particulièrement exigeant des avantages particuliers ne serait
que justice. Pouvoir se reconvertir ensuite comme médecin
hospitalier, comme enseignant de médecine générale
ou comme chercheur dans le domaine clinique ( liste non limitative
), voilà qui serait de nature à encourager des étudiants
à faire ce que les autres ne veulent plus faire. Ne plus
être condamné à passer toute sa carrière
dans le même cabinet sous prétexte qu' on s' y est
installé un jour, mais se dire qu' on peut encore changer
d' orientation professionnelle, et de vie personnelle, au bout de
quelques années : vous ne trouvez pas que cela peut être
très intéressant pour un jeune médecin ?
Vite, vite, ouvrez les yeux et les oreilles, messieurs
les décideurs. Quand des terres se désertifient, il
est trop tard pour pouvoir espérer les mettre à nouveau
en culture. Et cela, quelles que soient les sommes d' argent qu'
on puisse consacrer à cette entreprise.
Dr F-M Michaut
15 octobre 2008
Notice des médicaments
Chaque boite de médicament délivrée
par un pharmacien, du moins en France, comporte une notice destinée
à l' information des patients sur le remède qu' il
prend. Sa rédaction est strictement encadrée par les
pouvoirs publics, afin de conserver une certaine rigueur scientifique,
même si elle est contraire aux intérêts commerciaux
des fabricants. Son intérêt médico-légal
en cas d' effet iatrogène du remède est évident.
Mais, qu' en pensent
les malades eux-mêmes ?
Selon le Parisien du 14 octobre, citant une étude de l' Ifop
commanditée par les industriels du médicament, 39%
des patients ne lisent jamais ces notices. Elles sont jugées
ou trop techniques, ou peu claires, ou trop encombrées de
détails.
Allons, encore un problème d' expression dans le domaine
des soins de santé. Si l' objectif est vraiment de rendre
service aux utilisateurs de médicaments, voilà une
copie à reprendre sérieusement.
Dr F-M Michaut
16 octobre 2008
Escapade automnale
La saison incite les amateurs de nature et de
grand air aux promenades mycologiques.
Nous voici, pacifiques promeneurs transformés en guerriers
chasseurs de champignons, montant le canif à la main à
l' assaut de nos sous-bois.
Bien entendu, l' activité n' est pas sans danger, et les
terribles amanites phalloïdes sont là, bien en évidence,
pour le rappeler aux hardis cueilleurs. Un bon petit parfum de risque
ne peut que pimenter la chasse.
Le médecin, lui, peut aussi admirer le fonctionnement de
la vision de l' amateur de girolles ou de cèpes.
Qu' est-ce qui ressemble plus à une feuille
tombée jaunie par l' automne qu' une chanterelle ? Comment
distingue-ton un bolet qui a exactement les mêmes formes arrondies
et les nuances des branches et des feuilles mortes où il
se dissimule ?
Un énorme travail de discimination a probablement lieu. Quelque
chose, qui n' est ni la couleur ni la forme, donne l' impression
que notre cerveau reconnait la présence du champignon, avant
même que la vision ne vienne confirmer sa réalité.
En d' autres termes, nous aurions la possibilité de voir,
avant même d' avoir vu !
Sommes-nous tous égaux dans cette capacité, probalement
fort archaïque, de ramener un bon panier de champignons - bien
comestibles- à la maison ?
Naturellement non, et nos amis animaux demeurent infiniment supérieurs
à nous quand la célèbre truffe noire est l'
objet - hors de prix- de notre convoitise gastronomique.
Dr F-M Michaut
17 au 19 octobre 2008
Le dessin de Cécile Bour:
Le week-end du chirurgien
20 octobre 2008
Et un piège de plus LEM571
Dans
la série, décidément inépuisable, des
vraies fausses idées, la LEM 571 en ligne
ce jour apporte sa pierre. Communication
en médecine, tel est son titre.
A l' école primaire, nous apprenions, émerveillés,
le prodige des vases communicants.
De toute part, on reproche volontiers aux médecins - et autre
soignants - de se montrer peu enclins à entrer en contact
avec les usagers des soins de santé.
Un tel déficit, supposé ou réel, peut-il être
comblé par des techniques d' orthopédie communicationnelle
?
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut
21 octobre 2008
Trop lourd
Il est souvent intéressant de farfouiller sur la Toile. Dans
mes différentes interventions dans les cliniques et les hôpitaux,
j' avais l' intuition, au travers des expériences rapportées
par les participant(e)s, que l' une des raisons majeures du dysfonctionnement
des hôpitaux se trouvait dans le poids de plus en plus lourd
de l' administratif.
Le 21 mai 2007, le Pr Michel Huguier a fait une communication devant
les membres de l' Académie des Sciences morales et Politiques :
l' hôpital public en crise ?
Tout d' abord à quoi sert ce « machin » ?
La loi fondatrice de cette académie (loi fondatrice de l'Institut
de France, 3 brumaire an IV) lui confit comme mission de suivre
(...) les travaux scientifiques et littéraires qui auront
pour objet l'utilité générale et la gloire
de la République". A ce titre l' Académie
des Sciences Morales et Politiques remet plus de cinquante
prix, bourses ou médailles. Vous pouvez satisfaire votre
curiosité en allant sur le site : http://asmp.fr
Que nous apprend cette communication ? Tout d' abord que jamais
les dépenses hospitalières n' ont été
aussi élevées et jamais l' insatisfaction et la démotivation
de tous les personnels hospitaliers, qu' ils soient administrateurs,
médecins ou soignants, n' ont été aussi fortes.
Autrement dit l' argent distribué pour alimenter la paix
sociale ne sert à rien
Pour ce qui est de
l' onéreuse dérive bureaucratique, il suffit de prendre
l' exemple de l' AP-HP : De 1984 à 1989, ce personnel
a augmenté de 24 %. Bien plus, entre 1993 et 1995 le
personnel administratif de catégorie B a encore augmenté
de 43 %. Ces dernières années, les effectifs
de personnel administratif sont restés à peu près
stables, mais cela masque le fait qu' un pourcentage important de
personnel soignant travaille sur des postes administratifs. Ainsi,
en 2001, toujours à l' AP-HP, 18 % du personnel soignant
était affecté sur des postes administratifs et non
dans les services de soins.
Les médecins des hôpitaux devenus « praticiens
hospitaliers »...n' ont aucune responsabilité
sur le nombre ou le recrutement de leurs collaborateurs, aucun contrôle
cohérent des prescriptions d' examens n' est exercé.
Quand aux 35H elles ont été mises en place au détriment
du temps passé auprès des malades et engendrent un
turn-over préjudiciable à la qualité
et la continuité des soins.
Bref toutes les réformes pompeusement annoncées par
les différents gouvernements n' ont servi à rien.
Michel Huguier met ensuite en cause la fameuse nouvelle gouvernance
et la création des pôles : la logique des pôles
et le jargon qui les auréole : gouvernance, mutualisation,
contractualisation, schémas matriciels, ne sont que des illusions
d' autant plus vaines que des tentatives similaires ont déjà
prouvé leur inanité.
Quant au système kafkaïen de la tarification à
l' activité elle participe incontestablement à l'
alourdissement des tâches et des coûts.
Bref faire plus de la même chose avec des moyens de plus en
plus restreints côté soins et faramineux côté
administratif met en péril non seulement l' institution hospitalière
mais surtout les qualités techniques et humaines de notre
système de soins.
Lien
http://www.asmp.fr/travaux/communications/2007/huguier.htm
Dr F.Dencuff
22 octobre 2008
Ordonnances aux ordres
Si, au très virtuel royaume du
Boboland, le sous-vizir du grand vizir avait l' outrecuidance de
vouloir imposer à ses guérisseurs diplômés
les remèdes qu' ils doivent utiliser, et en quelles quantités,
que de gorgées chaudes en feraient nos esprits forts bien
français !
<< Comment, chez le Sultan, c' est le pouvoir qui impose la
manière dont les sujets doivent être soignés,
vite donnons-leur une leçon de démocratie et d' éthique
! >>
En France, le gouvernement trouve que les médecins prescrivent
trop de médicaments, notamment d' anti-hypertenseurs, d'
hypo-cholestérolémiants et d' anti-ulcéreux.
Cela serait-il dangereux pour notre santé ? Voilà
qui ne semble pas vraiment prouvé par les autorités
scientifiques. Mais, et cela devient lamentable de médiocrité,
cela coûte trop cher à l' Assurance maladie. Source
: Les Échos du 20 octobre.
Si encore, l' Etat proposait d' améliorer la qualité
de la formation de ses médecins pour éviter certains
abus, il ne ferait que son devoir. La profession médicale
applaudirait des deux mains. Mais, nous ne voyons jamais rien venir
dans ce sens, la médecine générale, et beaucoup
de spécialités se meurent dans l' indifférence
générale.
Silence, on compte.
Les médecins ne peuvent pas admettre que les pouvoirs publics
viennent leur imposer comment ils doivent exercer leur métier.
S' ils n' ont pas le courage de le dire haut et fort, ils le pensent
tous, et cela entame encore un peu plus gravement le climat de confiance
indispensable à leur exercice. Résultat dans les consultations
? Dégradation de la qualité des soins.
Dr F-M Michaut
23 octobre 2008
Docteur, j'ai mal
Où avez-vous mal, mon ami ?
- Docteur, j'ai mal à ma... MÉDECINE !
• Oui, j'ai mal, quand je lis dans un site populaire: <<
Combien gagnent les médecins ?>>,
mais on ne demande jamais combien gagne un avocat, un notaire, un
huissier de justice, un receveur départemental des Finances...
c'est normal, le citoyen tout venant a infiniment plus d'occasion
de nous consulter que d'aller prendre rendez-vous chaque mois ou
plus souvent avec l'un des autres cités !
• J'ai mal quand j'apprends qu'est envisagée la rémunération
à la qualité, non seulement des soins, mais aussi
des économies obtenues en prescrivant moins et mieux ( souhaitable,
bien sûr): on doit poser la question, les questions (déplacées
?): quel organisme fixe le prix des médicaments ? quel organisme
autorise la sortie, donc la prescription, des médicaments
en question ? Si je prescris, je suis critiqué, si je ne
prescris pas, je suis montré aussi du doigt et l'on peut
me traîner en justice, et quand on sait comment, désormais,
la dite Justice nous considère et nous traite, que faire
? Si mes patients, pour beaucoup âgés, souffrent de
plusieurs affections qui finiront par toucher aussi, tôt ou
tard, mais le plus tôt serait le mieux, nos parlementaires
si vertueux quand ça concerne l'argent des autres, comment
réussir à ne pas alourdir les ordonnances pour être
bien vu de sa majesté Économie-avant-tout ?
• J'ai mal quand est envisagée très sérieusement
l'installation ( forcée ?) des jeunes médecins dans
des zones choisies par l'autorité, et ce sans tenir le moins
du monde compte des désirs secrets du médecin et des
siens. Mais, nous y avons fait souvent, récemment, allusion
ici, les jeunes médecins désirent-ils encore être
médecins généralistes ? Nos campagnes se désertifient,
dans bien des villages, plus de boulanger, plus d'instituteur, plus
que des bovins et des volatiles pour "désassoupir"
les habitants, certains maires proposent des installations supposées
intéressantes, mais seraient-elles...rentables ? Les patients
devront aller chercher les médicaments à la pharmacie
la plus proche, souvent à 10 ou 15 km, et tous ne sont pas
motorisés et auront besoin d'une aide voisine : demanderait-on
à un notaire, un avocat, un huissier... de s'installer à
Trifouillis-les-Oies pour comble le vide professionnel considéré
? Un de ces brillantissimes politiciens accepterait-il de rentrer
chez lui, le soir venu, chaussures pleines de purin, corps couvert
de puces ou de tiques ( j'ai connu ces avantages, il y a bien 40
ans, en Meuse, et dans le Loiret bien avant) ?
• J'ai mal, docteur, quand je sais la liste des servitudes
qui m'incombent: paperasserie dévorante de temps, gardes
de fin de semaine mais aussi de nuit, réquisitions fréquentes
auxquelles on doit se soumettre sagement, sens aigu de la débrouillardise,
repas en famille souvent bâclés par des appels pas
toujours justifiés-mais-on-ne-sait-jamais...
respect de ceci et de cela sans ressentir en retour le moindre respect
de la part de ceux qui nous houspillent de critiques pas toujours
fondées.
• Oui, docteur, j'ai mal à ma Médecine Générale
de ville et de campagne, j'ai mal quand j'apprends par le bulletin
de l'Ordre les départs en retraite des médecins du
coin qui n'ont pu trouver de successeurs et que ceux des cantons
voisins seront tenus d'augmenter le kilométrage des visites
et celui des critiques qui s'en suivront...
L'échelle d'évaluation de mes douleurs me dit que
c'est mal parti, que c'est incurable et qu'il ne semble pas possible
de trouver le remède idéal... avant longtemps !
Dr G.Nahmani
24 au 26 octobre 2008
Le dessin de Cécile Bour: Hiérarchie
hospitalière
27 octobre 2008
Une école vraiment pour tous
LEM 572
Que les problèmes
de santé et de handicap des enfants ne soient plus un frein
pour aller à l' école comme tout le monde. Qui ne
souscrirait pas à cette idée, non pas généreuse,
mais simplement juste ?
Odette Taltavull nous livre son enquête sans
complaisance sur ce sujet de société. Sa LEM
572 <<
Auxiliaire de vie scolaire, une profession indispensable >>
met le doigt sur la distance qui sépare les ( louables) décisions
politiques et ce qui se passe vraiment sur le terrain.
A l' école, nul doute que l' appréciation du travail
fourni aurait droit au rituel : << Peut mieux faire
>>.
Un peu plus de réactions des citoyens ne nuirait pas à
la juste promotion des Auxiliaires de vie scolaire dans
nos sociétés qui se voudraient exemplaires.
La façon dont nous traitons les plus faibles et les plus
démunis d'entre nous est un indice
fidèle de la santé de notre pays.
Dr F-M Michaut
28 octobre 2008
Mettons nos pendules à l'heure
Et nous voici installés, une fois de
plus, avec 27 autres pays, dans une heure d' hiver. Opération
probablement très complexe dans de nombreux domaines d' activité
humaine, comme on nous le répète à l' envie.
Pourquoi a-t-on changé d' heure deux fois par an ?
Ce fut à la suite de la crise pétrolière des
années 1970 que nos édiles inventèrent cette
manipulation de nos horloges. Leur but : économiser de l'
énergie, donc du pétrole. Tel est du moins le message
envoyé à la population.
Pour des esprits médiocres en habileté mathématique,
il a toujours été difficile de comprendre comment
ce qui n' était pas dépensé en moins le matin
pouvait ne pas l' être en plus le soir. Et réciproquement.
Nos amis espagnols ( El Païs, cité par Courrier
International n° 938) ont eu la curiosité de vérifier
les économies ainsi réalisées. Selon les principaux
acteurs ibériques du secteur de l' énergie, celles-ci
s' élèveraient entre 0 et 0,5 %. Selon le physicien
Manuel Toharia, les études justifiant les changements d'
heure ne seraient que << de simples estimations faites
à vue de nez >>.
Et les effets sur notre santé ? Ricardo Martinez, chercheur
à l' Institut Cajal du Conseil supérieur de la
recherche scientifique ( CSIC ) nie leur existence, déclarant
: << Cela ressemble à un décalage horaire,
mais en bien plus léger >>.
Alors, du changement en vue dans le rituel du changement d' heure
semestriel ?
Qui vivra verra, ou... ne verra rien du tout.
Dr F-M Michaut
29 octobre 2008
Les psys c'est fini?
Devant le constat de détournements et
dérapages dans l' usage et la pratique des psychothérapies
- qui, pour les médecins, sont des actes de soin - une loi
a été élaborée pour réglementer
le titre de psychothérapeute en France.
Sauf pour les psychologues et les médecins psychiatres, cette
pratique est, ou sera, car la question n' est pas simple, soumise
à certaines formations définies. Notre ami Guy Rouquet
avec son association Psychothérapie Vigilance suit
de près ce dossier épineux.
Alors, la France étant la France, avec son génie pour
transgresser les réglements et les lois, on ne parle plus
de psychothérapies. Il n' est plus question dans les revues
que de coaching.
Qui n' a pas son coach personnel, comme nos rois ou nos
présidents eurent et ont leur conseillers ?
Aucun domaine ne leur échappe. Du sport à l' entreprise
( une sur deux ), en passant par la vie privée, l' organisation
domestique etc...
<< Jamais sans mon coach ! >> titre l'
Express du 16 octobre 2008.
Sur la Toile << en tapant le mot << coaching>>,
77 600 000 références s' affichent >>.
Hallucinant, quand on sait que n' importe qui peut se dire coach
du jour au lendemain. Et faire tranquillement payer ses conseils.
Concluons avec l' hebdomadaire cité : << Nos grands-mères
avaient un confesseur ; nos mères un psy >>. Nous
avons nos coachs, avec la même promesse qui constitue
leur fond de commerce : << nous aider à obtenir
le succès que sans eux nous n' aurions jamais pu atteindre
>>.
Dr F-M Michaut
30 octobre 2008
Les prisons...L'Académie s'y met aussi
J'en connais
plus d'un qui dira, en lisant ce texte : << Ce Père
Igor commence à nous barber avec son obsession pénitentiaire
>>. Et je les comprends. Toutefois, je plaide non coupable,
car je ne suis pas responsable de l'actualité, et c'est elle
qui commande. Préférerait-on que je parle des caprices
du CAC 40 ? Or les malheurs de la Justice et le scandale des prisons
françaises fait la "une" des journaux écrits,
parlés et télévisés, à part égale
avec la crise économique mondiale. Qu'on en juge plutôt
: c'est dans le Quotidien du médecin du lundi 27
octobre, sous le titre << Santé en prison, l'Académie
veut un statut du médecin pénitentiaire >>.
Je cite :
<< L'Académie nationale de médecine,
qui s'est penchée lors de sa dernière séance
hebdomadaire sur la santé en milieu carcéral, demande
que des décisions soient prises en vue d'une amélioration
immédiate de l'accompagnement sanitaire des personnes incarcérées.
Particulièrement sensible à la dégradation
actuelle , elle réclame d'urgence une concertation de tous
les acteurs concernés. L'Académie insiste sur l'application
stricte de la loi du 18 janvier 1994 qui réorganise la gestion
des soins derrière les barreaux, regrettant que le statut
du détenu prime toujours sur celui du malade [...] >>
Ceci nécessite quelques précisions
: cette loi du 18/01/1994 faisait passer la santé en milieu
carcéral de la tutelle du ministère de la justice
à celle du ministère de la santé, via les hôpitaux
de proximité. J'ai personnellement vécu cette réforme.
En ce qui me concerne, ce ne fut pas une révolution. J'exerçais
en prison depuis déjà neuf années, dans des
conditions qui, finalement, n'étaient pas si mauvaises. J'avais
surtout une grande liberté de décision, étant
chef de service. Mes seules contraintes étaient celles de
la vie carcérale, avec l'énorme poids des mesures
sécuritaires. Qu'en est-il aujourd'hui, avec la création
des UCSA (Unités de consultations et de soins ambulatoires)
? Les contraintes imposées par l'Administration pénitentiaire
sont toujours aussi lourdes, il est toujours aussi difficile d'obtenir
une extraction vers une structure hospitalière pour examens
ou traitements spécialisés, car les formalités
pour obtenir une escorte policière sont toujours aussi longues,
il est toujours aussi illusoire d'obtenir que le détenu ne
soit pas entravé lors de certains examens intimes, les admissions
à l'hôpital nécessitent toujours des
montagnes de paperasses, des demandes sans fin de justifications,
etc... En définitive, cette réforme dont on était
en droit d'attendre de grandes améliorations pour la santé
des détenus, n'a strictement rien changé. Retour à
la citation du QdM:
<< [...] on observe encore des carences
graves de l'hygiène, individuelle et collective, l'absence
de permanence médicale la nuit et les samedi-dimanche, la
transgression fréquente du secret médical, la difficulté
d'accès aux diagnostics et aux soins spécialisés,
un défaut de prévention et d'éducation à
la santé, l'insuffisance de prise en charge psychiatrique,
à l'origine, pour une large part, des désordres actuels.
[...] >>. Explications :
-carences graves de l'hygiène: est-ce la faute des personnels
des UCSA si les locaux sont dans un état de saleté
et de dégradation déplorable, si les douches sont
des pièges à germes pathogènes, si dans beaucoup
d'établissements les douches ne sont que bihebdomadaires
?
-absence de permanence médicale la nuit et les WE: avant
la loi du 18/01/1994, j'assurais, en alternance avec mon associé,
une permanence des soins, comme nous le faisions pour notre patientèle
libérale.
-le secret médical: c'est à chacun des soignants d'y
veiller, mais il est certain que quand il existe une consultation
spécialisée de dépistage et de suivi des sujets
porteurs du VIH par un consultant venu spécialement de l'hôpital
pour ces détenus, il n'est pas aisé de garantir la
moindre confidentialité. . .
-difficulté d'accès aux spécialistes: inchangée.
-prévention et éducation à la santé:
dans ce domaine, j'ai noté une nette amélioration.
-enfin, le manque cruel de psychiatres, psychologues, infirmiers
psychiatriques : il est d'autant plus criant que le taux de
malades psychiatriques graves incarcérés est en perpétuelle
augmentation.
Alors, l'Académie nationale de médecine
n'est-elle pas en train d'enfoncer une porte ouverte ? Elle souhaite
la création d'un statut du médecin pénitentiaire.
. . mais ce statut existe déjà, c'est celui de tous
les médecins exerçant au sein des UCSA. . . Un nouveau
statut de ces médecins ne résoudra pas les problèmes
récurrents de la surpopulation pénale, de la promiscuité,
de la vétusté des locaux, etc... Ni celui des
effets pervers du recul constant des hospitalisations psychiatriques,
en fait pour des raisons purement économiques, des sujets
atteints des pathologies les plus lourdes.
Dr Ph.Deharvengt,le Père Igor
31 octobre au 2 novembre 2008
Le dessin de Cécile Bour:
En première ligne
3 novembre 2008
Symptômes d'une pandémie LEM
573
Crise est un mot familier aux médecins.
C' est un moment particulièrement aigu au cours d' une maladie
du corps ou de l' esprit. Son origine grecque ( crisis ) a pour
signification le mot de décision. Il ne nous en faut pas
plus pour jeter un regard, pas du tout technique, sur trois comportements
humains que nous auscultons ici depuis des années et des
années. Nos trois outils de sondage se nomment, vous le savez
bien si vous faites partie de nos lecteurs habituels : confiance,
conscience et compétence. La suite de cette LEM 573
Méfiance, inconscience et incompétence
attend
votre lecture. L' auteur, comme chaque semaine, vous
y invite à lui communiquer vos observations sur cette lecture
de la crise qui agite actuellement le monde financier et économique.
Dr F-M Michaut
4 novembre 2008
Tout va très bien
Oui tout va très bien marquis, marquises
ou pauvres hères, vous tous, moi...
• Crise financière majeure qui agite les bourses mondiales
et fait brusquement des très pauvres et d'autres, très
riches, on ne sait jamais comment certains tirent leur pelote d'épingles
du jeu,
• les indices dégringolent un jour et regrimpent le
lendemain, c'est rigolo, mais, faut pas pleurer, Alors que
le pouvoir d'achat des Français est en berne, le salaire
moyen des 50 premiers patrons français s'établit à
383 000 euros par mois. Il a augmenté de 20 % en 2007 et
représente 310 fois le smic ( salaire minimum ), révèle
une enquête à paraître jeudi dans le magazine Capital :
combien, parmi nos exmédiens, peuvent-ils avouer gagner autant
en un an ou, même, rêver d'en gagner autant en une vie?
La débâcle actuelle verra-t-elle ces patrons pointer
sous peu à l'ANPE ( Agence nationale pour l'emploi
) ? Eux, non, mais leurs employés modestes, oui ! La photo
de famille des plus puissants s'affiche aujourd'hui dans le Point.fr:
ils sont tous souriants, heureux, comblés d'honneurs et de
victuailles savoureuses, ils couchent, certes, dans le lit de la
Puissance mais verront un jour venir à eux Dame Camarde spécialisée
en étêtage...
• Le très révérend Père Igor, qui
s'y connaît infiniment mieux que les décorés
de l'Académie de Médecine en matière
de médecine pénitentiaire, s'étonne à
juste titre des propositions de la dite Académie alors même
que cette médecine particulière existe déjà:
faut imaginer nos respectables Maîtres... somnoler divinement
sous les lambris, dorés comme toujours, et se réveiller
en sursaut quand quelque chose pète sèchement, une
bûche dans la cheminée ou, par exemple, un énième
suicide de jeune délinquant... L'Académie VEUT que...
, mais pourquoi faut-il avoir attendu cette vague de suicides pour
se manifester, comme, jadis, l'Équipement attendait patiemment
qu'un certain nombre d'accidents mortels de la circulation soit
atteint pour envisager de corriger certains carrefours reconnus
pourtant néfastes pour la santé et l'harmonie des
familles ?
Les formalités pour obtenir une escorte policière
lors d'un transfert vers une structure de soins sont lourdes, elles
ne le sont pas du tout pour les sorties ministérielles et
encore moins présidentielles, et l'on ne répétera
jamais assez que, selon que l'on sera grand ou misérable...
toujours vrai, de toute éternité et partout, inégalités
sociales, injustices diverses, prévarications et autres forfaitures
sont la règle, non pas divine tellement recherchée,
mais, bêtement, humaine !
• Les vidéos les plus sales abondent qui viennent attiser
le goût morbide de chacun de nous pour le saugrenu et le voyeurisme,
surtout quand il concerne les VIP ( very important persons
) de notre société. Et puisque nous évoquions
ici la Justice ( Coup d' Oeil du 30 octobre), je jure n'être
pas le père du futur enfant de la Gardienne des... Sots que
nous sommes ! Juré, craché, j'y suis pour rien les
amis, de même, n'étant pas inspecteur des Impôts-pulaires,
je n'ai jamais dit à qui que ce soit " casse-toi, pauvre
contribuable !", j'avance dans la vie vêtu de lin blanc
( mon futur suaire?) et de probité candide, donc, tout va
très bien, frères humains qui après nous viendrez...
Dr G. Nahmani
5 novembre 2008
...voir ROUGE
Quand le rouge attise le mâle... Libération
- 29 octobre 2008
"Comme n'importe quel babouin ou chimpanzé de base
se met à cavaler au train de guenons qui rougissent lorsqu'elles
ovulent, l'homme frétille à la vue d'une femme de
rouge vêtue", peut-on lire dans Libération
du 29 octobre, citant une étude de deux chercheurs de l'université
de Rochester (New York) publiée la veille dans le Journal
of Personnality and Social Psychology qui démontre chez
l'homme "cette primitive attirance pour cette couleur ô
combien primaire". Pour se faire, les chercheurs ont étudié
la réaction d'hommes d'une vingtaine d'années auxquels
furent présentés des photographies de femmes tantôt
encadrées en rouge, tantôt en une autre couleur. "Tout
cela pour constater que la gent masculine n'en avait que pour celles
cernées en rouge", poursuit le quotidien. Selon l'équipe
de chercheurs, cette étude confirme "ce que de nombreuses
femmes soupçonnent et clament depuis longtemps, à
savoir que les hommes agissent comme d'autres primates dans le domaine
sexuel"... Pauvres de nous.
Serais-je humilié d'être pris pour un chimpanzé,
un baboin ou même un nasique si je suis attiré et que
je rue dans les brancards, comme le taureau, par le rouge des dames
du beau sexe, alors que, il y a fort longtemps déjà,
ma maman tançait le gamin grimaçant que j'étais
( et suis resté) en me disant " non, mais quel singe
tu peux être, quand même ! arrête de faire des
grimaces, tu m'fais honte !"( à écouter avec
l'accent pied-noir, poh poh poh !).
On peut, exmédiens mâles, déplorer que l'étude
n'ait concerné que des hommes d'une vingtaine d'années:
les vieux croûtons que certains d'entre nous sont devenus
et que les moins âgés deviendront inéluctablement,
n'auraient plus le droit de frémir eux aussi et de voir rouge
et pas uniquement de colère ?
Et vous, exmédiennes avisées, nous prenez-vous pour
de vulgaires primates pour ce qui est du Mot et de la Chose,
tels que les avait vus l'abbé Gabriel de l'Atteignant
( encore un Gabriel ?), né à Paris vers 1697 et mort
dans la même ville le 10 janvier 1779 :
Le
mot et la chose
Madame, quel est votre mot,
Et sur le mot et sur la chose ?
On vous a dit souvent le mot,
On vous a fait souvent la chose.
Ainsi, de la chose et du mot
Vous pouvez dire quelque chose.
Et je gagerais que le mot
Vous plaît beaucoup moins que la chose.
Pour moi, voici quel est mon mot,
Et sur le mot, et sur la chose :
J'avouerai que j'aime le mot,
J'avouerai que j'aime la chose.
Mais, c'est la chose avec le mot,
Mais, c'est le mot avec la chose,
Autrement, la chose et le mot
A mes yeux, seraient peu de chose.
Je crois même, en faveur du mot,
Pouvoir ajouter quelque chose ;
Une chose qui donne au mot
Tout l'avantage sur la chose :
C'est qu'on peut dire encore le mot,
Alors qu'on ne fait plus la chose.
Et pour peu que vaille le mot,
Mon Dieu, c'est toujours quelque chose !
De là, je conclu que le mot
Doit être mis avant la chose.
Qu'il
ne faut ajouter au mot
Qu'autant que l'on peut quelque chose.
Et pour quelque jour où le mot
Viendra seul, hélas, sans la chose,
Il faut se réserver le mot
Pour se consoler de la chose.
Pour vous, je crois qu'avec le mot,
Vous voyez toujours autre chose.
Vous dites si gaiement le mot,
Vous méritez si bien la chose,
Que pour vous, la chose et le mot
Doivent être la même chose.
Et vous n'avez pas dit le mot
Qu'on est déjà prêt à la chose,
Mais quand je dis que le mot
Doit être mis avant la chose,
Vous devez me croire à ce mot,
Bien peu connaisseur en la chose.
Eh bien, voici mon dernier mot,
Et sur le mot et sur la chose :
Madame, passez-moi le mot
Et je vous passerai la chose.
Gabriel de Latteignant
Dr G.Nahmani
6 novembre 2008
Jacques Grieu au salon de Brive
Quand un collaborateur d' Exmed, poète et écrivain
reconnu depuis des années est invité à participer
au deuxième salon du livre de France, juste après
Paris, nous, ses amis, ne pouvons que nous en réjouir. Il
sera donc à Brive ( Corrèze ) du 7 au 9 novembre pour
signer ses romans, rencontrer ses confrères écrivains,
et surtout tout un public, son public, avide de se nourrir l' esprit
et le coeur.
Nous espérons bien qu' à cette occasion, il aura à
coeur de faire passer quelques unes des valeurs qui justifient l'
existence d' Exmed. Lire, c' est se faire plaisir, et se faire plaisir
c' est vivre mieux, qu' on soit malade ou bien portant. Bientôt
les romans de Jacques Grieu remboursables par la sécurité
sociale ? Un beau sujet de roman, en vérité.
Dr F-M Michaut
7 au 9 novembre 2008
Le dessin de Cécile Bour: Tout
le monde sait tout
10 et 11 novembre 2008
Et derrière les images LEM
574
Vous êtes nombreux à apprécier chaque fin de
semaine depuis trois ans ses dessins inimitables sur ce site. Vous
qui êtes abonnés à notre liste interne de discussion,
vous vous régalez à lire ses interventions pleines
de verve et de vie.
Les << exmédiens >> sont ravis de vous présenter
la première LEM de Cécile Bour. Bien sûr, le
domaine des images de notre corps et des façons dont ont
les exploite actuellement est en question. Avoir un remarquable
coup de pinceau et de crayon n' empêche pas de manier avec
bonheur le stylo.
A vous de lire <<
Octobre rose et images du corps >>
, la LEM 574 de Cécile Bour.
Dr F-M Michaut
12 novembre 2008
Commémorations de Verdun
Beau temps ce 11 novembre ... sur Verdun et sur Douaumont, pour
tous, y compris les Huiles.
Cérémonie, discours, pieuses pensées pour tous,
y compris ceux qui furent fusillés pour insubordination...
flonflons, médaillés ( de la dernière), curieux
( sauf Gabriel qui, n'étant pas une VIP huileuse, n'aurait
pu passer les cordons de CRS qui filtrent les passages).
La Zone Rouge, l'immense nécropole de Douaumont, requiert
pour moi le silence et la solitude,
la solitude des innombrables tombes ( croix, étoiles de David
ou croissant) sous le voile lunaire ou dans le brouillard,
la solitude quand on plonge, SEUL, dans les ravins aux noms évocateurs
( Ravin de la Couleuvre, du Mort-Homme, de la Gorge aux chevaux,
du Helly... ),
celle, émouvante, qui nous fait croiser une humble tombe,
isolée, en plein bois, avec, voulues par des parents éplorés,
des inscriptions que le temps a torturées jusqu'à
les effacer presque, avec des croix renversées jamais redressées,
oubli, oubli, négligence, irrespect total, inscriptions antisémites
il y a quelques années sur le grand mur du monument israélite,
monument à la gloire des soldats musulmans africains conçu
et inauguré il y a 3 ans seulement, près de 87 ans
APRÈS la fin des hostilités.
Obus éclatés dégorgeant leurs shrapnells meurtriers.
Traîtresses queues de cochons jaillissant du sol, barbelés
pris dans de très gros troncs d'arbres.
Semelles cloutées d'anciens godillots.
Trous d'obus désormais comblés de terre, de mousse,
de... vie végétale insouciante des temps passés,
vie végétale qui corrige tout, efface les stigmates
des horreurs anciennes.
Voilà comment, depuis plusieurs décennies, je célèbre
le Champ de bataille de ma région, toujours seul, sans flonflons
autres que ceux des ramures jouant avec le vent.
Dr G. Nahmani
13 novembre 2008
Charte du GEMPPI et Charte d'Hippocrate
Nous avons appris que le Groupe d' étude des mouvements
de pensée en vue de la protection de l' individu ( GEMPPI)
, hôpital de la Timone à Marseille, propose à
ses adhérents une Charte des praticiens et acteurs du
corps et de l' esprit pour la prévention contre les
dérives sectaires, et, ou, thérapeutiques holistiques.
Voilà qui nous a semblé aller dans le même sens
que la Charte d' Hippocrate qui a été publiée
sur ce site en début d' année https://www.exmed.org/archives08/circu532.html
Nos lecteurs se souviennent que nous avions eu l' appui de Bernard
Hoerni, professeur de cancérologie à Bordeaux, auteur
de nombreux articles et ouvrages sur la relation médecin
malade et ancien président de l' ordre des médecins.
Didier Pachoud, président du GEMPPI - gemppi@wanadoo.fr -
interrogé sur la concordance éventuelle de ces deux
chartes nous a écrit en ces termes :
<< Je trouve cette charte ( celle d' exmed, ndlr)
à la fois très belle, très subtile et en
accord avec la notre qui n'a d'originalité que d'être
tenue par une association de lutte contre les dérives sectaires
(on ne peut nous soupçonner de "servir la soupe"
à nos confrères) et le contrôle effectué
par les usagers eux-mêmes.>>.
Dr F-M Michaut
14 au 16 novembre 2008
Le dessin de Cécile Bour:
Hôpital silence
17 novembre 2008
Attitudes suicidaires LEM
575
Il est si simple de toujours rendre responsables
des maux de la médecine tous nos pouvoirs politiques, administratifs,universitaires,
industriels, judiciaires, médiatiques, syndicaux, ordinaux,
les malades et que sais-je encore ! Force est pourtant de l' admettre
lucidement. Oui, des médecins font aussi tout pour occire
la profession médicale, pour casser leur propre métier.
Certes, de nobles raisons sont parfois mises en avant, ailleurs
il ne s' agit que de médiocrité camouflée sous
des attitudes cyniques. Et d' une volonté prioritaire de
gagner le plus possible d' argent, et au plus vite. Gabriel
Nahmani, dans
la LEM 575 << Phrases assassines
>> nous en livre sa vision. Avec sa verve et son franc-parler
habituels. Toute expression médicale ne concourt pas à
la bonne santé de... la médecine.
Dr F-M Michaut
18 novembre 2008
Harcèlement moral, éthique
et Christiane Kreitlow
Quand
des exmédiens publient leurs travaux personnels, cela mérite
bien un coup d' oeil ( et de chapeau ) ici !
Le titre est : Le harcèlement moral au travail
d' un point de vue éthique. C' est paru dans
la revue Éthique et Santé, volume 5, numéro
3, de septembre 2008, pages 129 à 138.
Pour ceux qui ne sont pas abonnés à cette publication,
qui ne fonctionne que par abonnement, voici le lien
pour savoir un peu plus de quoi il s' agit.
Notre amie psychologue-clinicienne parle-t-elle dans le désert
?
Un premier élément de réponse. A la suite de
cet article, l' Université de Lille l' a invitée à
venir rencontrer les médecins du travail.
Dr F-M Michaut
19 novembre 2008
Mieux gérer << notre argent >>
Nous
aimons bien la revue Prescrire à Exmed, et nous
ne manquons jamais une occasion de rappeler qu' il s' agit de la
seule revue médicale en France qui ne vit que de ses abonnements.
Donc, totalement libre de toute pression de la part des industries
pharmaceutiques et autres annonceurs.
Dans le numéro de novembre 2008, figure le titre : <<
Prix des médicaments : mieux gérer l' argent public
>>.
Deux exemples remarquables.
- Ainsi, a été accordée l' autorisation de
mise sur le marché (AMM) par le ministère de la santé
du panitumurnab, pour utiliser sa dénomination commune internationale
( DCI ) et pas le nom commercial. Ce produit est destiné
au traitement de cancers colorectaux au stade métastatique.
L' étude la plus importante concernant ce produit démontrerait
que deux mois de traitement, soit un coût de 7 000 euros,
font espérer une amélioration de survie sans complications
d' à peu près cinq jours. Vous avez bien lu, pas même
une semaine.
- Dans le même domaine de la thérapeutique anticancéreuse,
on utilise le dextrazoxane (DCI) pour lutter contre certains effets
indésirables de chimiothérapies. En épluchant
le dossier les auteurs constatent que dans une des situations cliniques,
cette molécule facturée la bagatelle de 2000 euros
n' a pas été comparée à un autre traitement
cinquante fois moins cher. Cerise sur le gâteau, un dossier
d' évaluation clinique ne comporterait qu' un seul cas.
Devant de telles constatations, fustiger à longueur de temps
les médecins trop dépensiers, les assurés trop
gaspilleurs se révèle bien incomplet. Il est difficile
de croire que nos autorités sanitaires font toujours leur
travail de façon irréprochable. Que devient leur résistance
face aux intérêts des industriels du médicament
? Oublient-elles que les autorisations de commercialisation qu'
elles délivrent sont payées uniquement par nos cotisations
et contributions fiscales d' assurés sociaux ? Ont-elles
toujours en tête qu' elles ne peuvent exister , ces hautes
autorités, que parce qu' elles sont payées par l'
argent des citoyens, notre argent à chacun.
A ne pas confondre, chers rédacteurs de Prescrire,
avec un désincarné "argent public" qui n'
a jamais existé que dans les discours.
Dr F-M Michaut
20 novembre 2008
Banditisme sécusocialisant
Le citoyen ordinaire doit parfois se pincer pour être certain
qu' il ne rêve pas. Qu' il existe des tricheurs et des fraudeurs
dans toutes les collectivités humaines, et principalement
quand il y a de l' argent en cause, n' est pas vraiment un scoop.
Que notre sécurité sociale n' échappe pas à
ce genre de prédateurs ne saurait surprendre personne. Dès
qu' un professionnel de la santé mange de ce pain, les médias
s' en font largement l' écho.
Mais là, selon Les Échos du 18 novembre,
il est question de gens qui parviennent à se faire verser
de façon frauduleuse des indemnités journalières
d' arrêt de travail. Et l' on apprend que certaines personnes
parviendraient ainsi à extorquer de l' argent indu à
plusieurs caisses d' assurance. On découvre aussi que des
gens ne résidant pas en France recevraient des prestations
auxquelles ils n' ont pas droit. Comme si c' était insuffisant
encore, des malotrus, comment les nommer autrement, percevraient
des prestations d' arrêts de travail alors qu' ils ne sont
allés consulter aucun médecin, ni n' ont reçu
le moindre médicament.
Tout cela ne vous suffit pas ? Sachez que le ministre du budget
a déclaré qu' il existe en circulation de faux dossiers
d' indemnités journalières.
Alors qu' est-ce qu' on va faire ? Croiser entre eux les différents
fichiers. Fort bien, mais que ne fait-on pas depuis des années
et des années ? Un jeu d' enfants en vérité
à l' heure du numérique. Qui contrôle donc les
contrôleurs que nous allions les contrôler à
notre tour ?
Dr F-M Michaut
21 au 23 novembre 2008
Le dessin de Cécile Bour: Jeu
de mains
24 novembre 2008
Objectif et subjectif
Lem 576
Faut-il rejeter sans pitié tout
ce qui relève de la subjectivité de chacun du champ
des sciences et des pratiques médicales ? Le débat
est loin d' être purement théorique non seulement pour
la qualité des soins, mais aussi pour le devenir même
de notre médecine qui donne des signes évidents d'
essoufflement. Bruno Blaive, avec << Cultiver
le subjectivité en médecine >>
nous entraîne sur cet étrange chemin, dans lequel les
retombées de l' usage de la Toile sont amenées à
jouer un rôle de premier plan. Un paradoxe apparent qui mérite
qu' on s' y arrête, tant les conséquences sont importantes
pour notre XXI ème siècle. Et bien au delà
des questions de santé.
Bonne
lecture, et , en toute subjectivité, donnez
nous votre avis.
Dr F-M Michaut
25 novembre 2008
Mot juste pour rire
En butinant sur la Toile, comme disent avec poésie nos amis
québécois, vous pouvez tomber sur de curieux mots.
Ainsi en est-il d' une certaine sarcopénie. De quoi s' agit-il
? Le distingué hélleniste ( ils le sont tous ) de
service repère qu' il s' agit d' une perte ( pénie
) de chair ( sarcos ). Les médecins connaissent bien les
sarcomes, ces maladies tumorales touchant le tissu conjonctif. D'
où vient donc cette sarcopénie, qui se disait naguère
de façon moins obscure atrophie musculaire ? De certaines
maladies neurologiques, bien entendu, mais aussi et surtout de quelque
chose qui n' a rien d' une maladie. Notre vieillissement.
Voilà, amis lecteurs non médecins, de quoi briller
à peu de frais en société. Juste un ultime
petit conseil quand même. Faites attention à l' orthographe.
Ne pas utiliser de k à la place du c de sarco, et bien veiller
à mettre un e et non un s à la fin du mot.
Honnis soient qui mal y pensent.
Dr F-M Michaut
26 novembre 2008
Ecole de la vie
Qu' elle nous marque bien plus qu' on
ne le croit souvent, cette école de nos enfances. Comme c'
est difficile d' exprimer tout cela, pour nous replonger dans nos
propres racines. Juste pour mieux prendre en compte qui nous sommes
vraiment depuis toujours. Simplement pour mieux vivre le présent.
Le tapis volant que vous propose ce site destiné à
l' expression médicale n' est pas celui de la science médicale,
de la sociologie ou de la psychologie. Il est, grâce à
notre complice écrivain Jacques Grieu, celui
de la poésie. Laissons-nous aller, laissons notre cerveau
droit respirer un bon coup. Rendez-vous
à << Coeur de pierre >>
, mis en page et illustré par Christine Bruzek.
Dr F-M Michaut
27 novembre 2008
Démarche volontaire de qualité
Si vous êtes un internaute observateur, vous pouvez constater
que figure sur cette page une certification HONcode. Et plus précisément
qu' Exmed a reçu une recertification valable un an à
partir du 13 novembre 2008.
Voilà qui mérite quelques explications. HONcode (
Health On the Net = santé sur la Toile) est une création
de l' hôpital universitaire de Genève. Il s' agit d'
une initiative non gouvernementale, totalement indépendante
de toute attache financière. Le fait que notre Haute Autorité
de Santé, pseudopode de notre gouvernement, reconnaisse,
et conseille même, aux maîtres-Toile de demander cette
certification, n' entame en rien cette démarche.
Contrairement à ce que nous ne connaissons que trop bien
en ces temps d' obligations multiformes, engager une procédure
( assez contraignante en vérité ) de certification
est un acte volontaire du webmestre.
Là encore, surprise pour un Français. Votre site est
fouillé dans tous les sens, afin de vérifier si son
contenu est bien conforme aux principes de cette certification.
Et des explications sur ce qui peut être ambigu vous sont
demandées, avec obligation de corriger le tir. Tout cela
est encore vérifié avant de vous accorder la certification
helvétique.
Pas question pour autant de s' endormir, vous êtes invités,
bien poliment, à informer HONcode de toute modification importante
de votre site.
Et dans un système de pensée qui n' est pas le notre,
il n' est pas question de pouvoir se prévaloir indéfiniment
et sans aucun contrôle a posteriori de ce logo certifiant
une certaine qualité. Pour éventuellement en profiter
pour se livrer à des actes incompatibles avec ces grands
principes.
Tous les ans, sans que vous en fassiez la moindre demande, et sans
que vous en soyez prévenus à l' avance, votre site
est intégralement épluché avant de vous attribuer
le renouvellement de votre certification. Contrôle permanent
et effectif, ne vous pincez pas, cela peut exister. Pour être
précis, à ce jour, seulement 563 sites de santé
ont fait cette démarche de transparence.
Cerise sur le gâteau, tout cela est entièrement gratuit.
Dr F-M Michaut
28 au 30 novembre 2008
Le dessin de Cécile Bour: Histoire
piquante
1er décembre 2008
Orientations mathématiques
En partant d' une information assez
ignorée en France sur l' une des origines de la grande crise
financière mondiale, nous voilà en train de sonder
comment certains explorent une conception de la biologie qui met
en cause le futur de notre médecine. Et de l' homme lui-même.
De quoi sortir un peu de nos sentiers battus. Lire
la LEM 577, << Finances, mathématiques
et biologie >>.
Dr F-M Michaut
2 décembre 2008
Le réchauffement s'enrhume
Rien n' est en vérité plus suspect que l' unanimité
des opinions humaines. Le domaine des sciences n' échappe
naturellement pas à cette observation, au moins aussi vieille
que le Talmud. On ne cesse de répéter partout et pour
tout, images dramatiques en guise de preuves, que notre bonne vieille
Terre connaît un réchauffement très inquiétant.
Le coupable désigné: le dégagement de gaz carbonique
(CO2) lié à nos seules activités humaines.
Pourtant le 2 novembre 2008 Don J. Esterbrook, professeur de géologie
à l' Université Western Washington à Bellingham,
WA a publié un article fort troublant. Ses deux points de
repère sont les variations du niveau du Pacifique et de la
hauteur de glaciation des pôles, toutes deux étroitement
corrélées. Il existerait ainsi, selon une étude
portant sur les cinq derniers siècles tous les trente ans,
des alternances de réchauffement et de refroidissement. La
dernière phase de réchauffement aurait débuté
en 1977, et serait désormais terminée. Nous serions
déjà entrés dans une période de refroidissement.
Voilà qui évoque aux médecins les diastoles
et le systoles de notre coeur, les phases de notre sommeil et tout
notre système biologique dans son ensemble.
Alors, et la responsabilité des hommes dans tout cela ? Notre
géologue non conformiste, mais à la longue mémoire,
n' y croit guère, avec une augmentation de CO2 athmosphérique
de 0,008 %. On est repartis, selon lui, pour un cycle froid trentenaire
comme celui de 1880 à 1915, ou de 1945 à 1977. Source
:Article original en anglais, Global Cooling is Here, Evidence
for Predicting Global Cooling for the Next Three, publlié
le 2 novembre 2008.
Traduit par Julie Lévesque pour Mondialisation.ca.
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=10898
Bien entendu, et que cela soit vrai ou faux, l' avenir nous le dira,
cela ne change strictement rien à toutes les autres pollutions
bien humaines de la planète.
Dr F-M Michaut
3 décembre 2008
Transmission
Xavier Emmanuelli, médecin, créateur
du SAMU social et ancien ministre est à l'origine d'une association,
<< Les Transmetteurs >> , son principe?
Les médecins retraités ont des compétences
et une expérience qu'il serait dommage de ne pas exploiter,
c'est ce que déclare dans le dernier bulletin du Conseil
de l' Ordre, le Dr Catherine Roche, médecin du travail
retraitée et membre de cette association.
Les Transmetteurs souhaitent également former des
jeunes aux métiers de proximité du secteur médico-social.
Ici, en Exmédie, que font les quelques seniors qui se manifestent
sinon....évoquer leur lointaine vie professionnelle et leur
inévitable expérience, pas toujours aussi heureuse
et bénéfique que certains pourraient imaginer, mais
une vie sans heurts ni déboires, est-ce envisageable ? Même
les erreurs commises sont intéressantes à mémoriser,
à évoquer, à enseigner, cela peut toujours
rendre service aux jeunes installés encore "innocents"
des difficultés du métier.
Mais, que l'on soit vieux roublard expérimenté ou
jeune présomptueux convaincu de déjà tout savoir,
le rôle essentiel du médecin ( et de tout soignant
en fait) n'est-il pas, tout au long de son existence, de... TRANSMETTRE
son savoir aux patients, aux amis, à la société
? C'est bien ce que font désormais les différents
magazines et sites d'information : DIFFUSER LE SAVOIR, conseiller
les meilleures méthodes de prévention des accidents
de la vie ( inefficaces en cas d'attentat) mais c'est ce que chaque
médecin soignant ou du travail ou hospitalier devrait ne
jamais perdre de vue et en faire sa profession de foi.
Transmission impossible ? Et pourtant toujours aussi nécessaire
dans tous les domaines . Vive la culture qu' elle soit ménagère,
intellectuelle ou gestuelle !
Dr G. Nahmani
4 décembre 2008
L'urgence des urgentistes
Les médecins anesthésistes-réanimateurs des
hôpitaux publics de France sont actuellement en grève.
Ils réclament plus de personnel pour que les soins aux malades
dont ils ont la charge se passent dans de meilleures conditions
pour tout le monde.
Il ne nous appartient pas de nous prononcer sur le bien-fondé
de cette protestation, mais juste de poser une question. Comment
fonctionnent donc nos hôpitaux ? Quelle est la part respective
des moyens humains, et financiers, consacrés aux activités
de soins par rapport à ceux qui sont absorbés par
la gestion et l' administration de ces grandes machines ?
Écoutons un instant le Pr Michel Huguier dans sa communication
à la séance du 21 mai 2007 de l' Académie des
sciences morales et politiques.
Source : http://www.asmp.fr/travaux/communications/2007/huguier.htm
En voici quelques extraits. État des lieux : << En
2005, un rapport à l' Académie nationale de Médecine
d' un groupe de travail présidé par le professeur
Milhaud soulignait que jamais les dépenses hospitalières
n' ont été aussi élevées et jamais l'
insatisfaction et la démotivation de tous les personnels
hospitaliers, qu' ils soient administrateurs, médecins ou
soignants, n' ont été aussi fortes >>.
Et voici un autre élément important de réflexion
: << L' évolution de la gestion et des coûts
explique que dans tous les hôpitaux publics, les effectifs
du personnel administratif aient considérablement augmenté.
Un exemple caricatural est celui de l' Assistance publique-Hôpitaux
de Paris (AP-HP). De 1984 à 1989, ce personnel a augmenté
de 24 %. Bien plus, entre 1993 et 1995 le personnel administratif
de catégorie B a encore augmenté de 43 %. Ces
dernières années, les effectifs de personnel administratif
sont restés à peu près stables, mais cela masque
le fait qu' un pourcentage important de personnel soignant travaille
sur des postes administratifs. Ainsi, en 2001, toujours à
l' AP-HP, 18 % du personnel soignant était affecté
sur des postes administratifs et non dans les services de soins
>>. Rien de plus facile - et de plus habituel - que de
faire passer aux oubliettes toutes les études dont la prise
en charge politique risquerait de faire des vagues dans l' opinion.
Mais, attention, messieurs les dirigeants, vous ne disposez plus
d' aucun moyen pour faire en sorte que les citoyens-électeurs,
enfin informés, vous jugent non plus sur vos discours ronflants,
mais bien sur ce que vous faites - et surtout sur ce que vous ne
faites pas - dans votre travail.
Dr F-M Michaut
5 au 7 décembre 2008
Le dessin de cécile Bour: Chez
nos amis psychiatres
8 décembre 2008
Lavage de cerveau préventif LEM
578
Comme il devient
lassant de faire semblant d' être d' accord sur la façon
dont la médecine doit s' occuper de la prévention
de nos maladies !
Quand nous sommes assaillis de messages destinés à
protéger notre bonne santé, il devient plus que jamais
indispensable de regarder un peu plus loin que le bout de notre
nez.
Françoise Dencuff, avec sa LEM
578 Programmation ou prévention
nous invite à ce voyage, avec la question de ce que doit
faire un médecin généraliste en matière
de prévention intelligente et sur mesure.
Dr F-M Michaut
9 au 11 décembre 2008
Impréparation des cerveaux
En France - à peu près comme dans les autres pays
d' Europe - on entend de grands et nobles discours sur la nécessité
de la formation et de l' éducation des jeunes pour le monde
de demain. Savez-vous combien notre pays investit dans son enseignement
supérieur ? 1,1 % de son produit intérieur brut (PIB).
Et dans cette Amérique si décriée, ce pourcentage
est de 2,7. Trois fois plus de moyens pour préparer l' avenir,
tout simplement. Les conséquences de cette contradiction
entre les grands principes affichés et les décisions
pratiques sautent aux yeux.
Ce que précise encore Le journal du Net http://www.journaldunet.com/science/science-et-nous/dossiers/06/recherche-francaise/8.shtml
quand il écrit : << Avec 6700 euros par étudiant
et par an, la France dépense à peine 1,1 fois plus
pour un étudiant du supérieur que pour un collégien
>>.
Ceci n' est qu' un exemple de nos étrangetés et contradictions
nationales étudiées par un professeur de sciences
politiques à l' université de Princeton, directeur
du Centre d' études européennes. Ezra Suleiman,
américain d' origine irakienne, qui a vécu et travaillé
en France trente ans, nous propose un ouvrage vraiment indispensable
à tout esprit curieux. Son titre est éloquent : <<
Schizophrénies françaises
>>. Il a été édité en 2008 par
Grasset ( 17 euros 90 ). A ne manquer sous aucun prétexte,
bon ou mauvais. Prendre clairement conscience de tant de non dits
et de tant de contradictions nationales est la phase préparatoire
indispensable à toute possibilité de changement dans
le bon sens.
Dr F-M Michaut
12 au 14 décembre
Le dessin de Cécile Bour: Guerre
des sexes toujours
15 décembre 2008
Regard des autres LEM
579
Vous qui avez pris, au fil du temps, l’excellente habitude
de lire nos lettres hebdomadaires, vous ne vous attendez certainement
pas à ce que ce site cède à la contagion des
mièvreries traditionnelles de la fête des confiseurs
et de tous les marchands pendus à sa remorque.
Car la maladie se moque totalement de nos petites coutumes comme
de nos fêtes carillonnées. Quand on est malade, on
l’est à plein temps, sept jours sur sept et vingt quatre
heures par jour. Voilà ce dont témoigne avec une grande
force, et une pudeur exemplaire, la LEM
579, signée Cécile Bour, dont nous apprécions
tant ici chaque fin de semaine les dessins humoristiques. <<
Le cancer, c’est quelle couleur >> vous attend : il
faudrait finalement si peu pour que chaque rencontre quotidienne
contienne un petit éclat des Noël de notre enfance à
tous.
Dr F-M Michaut
16 décembre 2008
Permis de conduire, c'est à vous de voir. . .
<<Insécurité routière et santé
déficiente; l'Ordre sort un carton rose>>. C'est sous
ce titre que le QdM du 11 décembre aborde le problème
de l'aptitude physique et mentale à la conduite automobile,
avec la réflexion du Conseil national de l'Ordre des médecins.
L'idée générale de l'Ordre serait de responsabiliser
le titulaire du si précieux et si fragile permis, en lui
demandant de déclarer lui-même son aptitude, par courrier
à la préfecture, tous les cinq ans avant 50 ans, tous
les deux ans pour les seniors.
Cette idée semble séduisante; elle est probablement
la moins mauvaise solution au contrôle des aptitudes à
la conduite. Il est en effet impossible d'exercer ce contrôle
pour tous les automobilistes par les Commissions départementales
chargées d'apprécier cette aptitude, comme c'est le
cas actuellement pour les seuls détenteurs de permis poids
lourds, transports en commun, taxis, ambulances, etc... Il est tout
aussi impossible, pour d'évidentes raisons, de confier cette
mission aux médecins traitants. De même que les médecins,
qui voient dans leur patientèle de très nombreux cas
d'inaptitude flagrante, ne peuvent évidemment pas les dénoncer
à la préfecture ou à la police. . . Combien
en avons-nous reçu, nous généralistes, des
proches venus nous implorer de faire retirer son permis à
un véritable danger public ? Et que d'explications laborieuses
pour faire admettre que c'est impossible !
Mais alors, on va laisser à l'automobiliste le soin d'évaluer
tout seul son aptitude ? Et on fera confiance à sa bonne
foi ? Arrêtons nous sur ces deux points :
-concernant l'auto-évaluation : rien n'empêche celui
ou celle qui aurait un doute de prendre l'avis de son médecin,
voire de faire contrôler sa vision, son audition ou toute
autre fonction par le spécialiste idoine. Reste le délicat
problème des pathologies mentales. Le déni de ces
pathologies, comme celui des conduites addictives, est bien connu.
Comment faire ?
Le Conseil national autoriserait les médecins à délivrer
un certificat de "non contre-indication" à la conduite.
Mais, quid des malades qui ne solliciteraient pas ce certificat
?
-concernant la bonne foi : il appartiendrait donc au demandeur de
certifier son aptitude. Ce serait sa responsabilité, comme
c'est sa responsabilité de remplir en toute bonne foi et
en toute honnêteté le volet médical de sa demande
de contrat d'assurance-vie. Et les fraudeurs ? Ils sont sanctionnés,
conformément à la loi, pour déclaration mensongère.
Qu'en pense notre colistier, le Dr. Emile PARQUIER, Vice-Président
du Conseil départemental de l'Ordre de la Dordogne (CDOM
24) ?
Dr Ph. Deharvengt (ancien médecin de Commission d'aptitude
à la conduite)
17 décembre 2008
Simple écran de fumée
Bientôt nous arroserons un an d’interdiction de fumer
dans les restaurants et les bars en France. Avec une facilité
et une docilité incroyable des rouspéteurs systématiques
que nous sommes censés être, ces lieux naguère
fortement enfumés et donc parfumés de douteux fumets,
sont redevenus respirables.
Ne boudons pas notre confort. Cependant, Le Figaro du 12 décembre
fait le constat suivant : << Les Français fument toujours
autant >>. L’Office français de prévention
du tabagisme n’est pas content du tout. En 2008, tout comme
en 2004, 54 millions de cigarettes ont été vendues.
D’autre part la ligne d’aide téléphonique
au sevrage s’essouffle et la vente de substituts nicotiniques
reste stagnante.
Il n’est pas fait mention de l’usage du tabac de contrebande,
infiniment plus accessible aux petits budgets.
Devant cette situation d’échec à la modification
des comportements des humains, infiniment plus complexes que ne
le pensent les concepteurs de campagnes de prévention de
masse, les propositions ne sont pas encourageantes. Augmenter encore
plus le prix des cigarettes “légales” et accroître
par des images violentes les messages destinés à faire
peur aux usagers du tabac. En un mot, faire plus de la même
chose... qui a déjà échoué.
Qui pense aux pauvres gens, dont beaucoup de malades mentaux, pour
qui l’herbe à Nicot demeure le seul petit consolateur
accessible ?
Il serait grand temps de cesser de croire au Père Noël
des campagnes massives de propagande pour normaliser sur un seul
modèle - en toute bonne conscience - tous nos comportements
humains.
Dr F-M Michaut
19 au 21 décembre 2008
Le dessin de Cécile Bour: Prospective
médicale
22 décembre 2008
A force de tout avoir LEM
580
En plein délire
marchand préfestif de nos pays d' abondance, si
on volait quelques instants à notre manque chronique de temps,
tout simplement pour regarder autour de nous ?
Pas pour larmoyer sur toutes nos misères, qu' elles soient
bien réelles ou supposées, non, juste pour regarder
la vie telle qu' elle est autour de nous.
Jacques Grieu, de sa plume acérée
de romancier et de poète, nous convie à cette cure
de lucidité, sans pour autant cultiver une bien inutile nostalgie
d' un passé mort. Bonne lecture de la mathématique
LEM 580 << Plus mais moins
>>.
Dr F-M Michaut
23 décembre 2008
A marquer d'une pierre blanche
Combien de fois n' avons-nous pas les uns ou les autres, à
Exmed comme ailleurs, protesté contre les méthodes
de sélection des futurs médecins ne faisant appel
qu' aux sciences dites dures. La facilité et l' aspect objectif
de leur notation n' y sont pas étrangers.
Et bien, imaginez-vous qu' un courriel est parvenu à la rédaction.
Son auteur est Benoît Loyer, qui est étudiant en PCEM1
( première année de faculté de médecine).
Se posant des questions sur les relations entre l' éthique
et la déontologie médicale, il a contacté Exmed.
Nous avons eu un échange intéressant, et, intrigué,
je lui ai demandé d' où venait sa curiosité.
Il a alors utilement éclairé ma lanterne. Les sciences
humaines prennent une place de plus en plus importante dans le programme
de l' année qui sélectionne les futurs médecins.
Dans ce concours très sélectif; cela représente
le tiers ( 1/3 ) de la note obtenue ! On est largement au dessus
d' une dose homéopathique.
Réjouissons-nous sans restriction de cet intérêt
pour l' humain, et amusons-nous aussi au passage du fait qu' Exmed,
ce site de santé pas comme les autres, pour ne pas dire excentrique,
puisse rendre service à nos futurs praticiens dans la préparation
de leurs examens.
Dr F-M Michaut
24 au 28 décembre 2008
Le dessin de Cécile Bour: Le
joyeux Noël de Cécile Bour
29 décembre 2008
Dernière lettre de 2008 LEM
581
Il est si facile de céder à
la sinistrose ambiante et aux alarmantes prédictions des
liseurs d' avenir que nous ne voulons surtout pas terminer notre
année dans cet état d' esprit.
Pas question non plus de nous voiler la face, mais tout ne va pas
au plus mal dans le plus mauvais monde possible, pour << antiparaphraser
>> le Candide de Voltaire. Les rapports humains pervertis,
en particulier dans le monde du travail, par des techniques subtiles
de management afin de manipuler les esprits sont toujours aussi
nuisibles pour beaucoup.
Alors, quand un éclairage nouveau se fait jour dans ce domaine,
nous nous en faisons l' écho. Peu nous importe que les disciplines
se chevauchent, que la philosophie se mêle à la médecine,
à la psychologie ou à la biologie, pourvu que nous
puissions enrichir notre compréhension du monde tel qu' il
est.
<< Éthique ou éthiques ? >>
, la
LEM 581 attend votre lecture critique.
Dr F-M Michaut
30 décembre 2008
Gaspillages ès soins
Gasp ! comme dans les BD ( bandes dessinées)
? Non, gaspillages partout et par tous. Le site LExpress.fr
a fait paraître le 8/12/08 un dossier intitulé :
Sécu, Logement, Formation… le scandale des gaspillages.
En matière de santé sont abordés ceux que nous
dénonçons ici régulièrement:
- Assurance-maladie ? "Petits" arrangements, abus, fraudes
caractérisées, le système trop laxiste et mal
organisé se révèle coûteux pour les finances
et néfaste pour la santé.
- Les assurés vieillissent, leurs tares s'accumulent, les
diagnostics les plus variés sont, progrès médical
exige, recherchés avec obstination. Bilans trop fréquents,
séjours hospitaliers trop longs car mal organisés,
manque de rigueur dans le suivi quand plusieurs médecins
sont amenés à suivre chaque patient, chacun alors
œuvrant avec ses idées et ses choix diagnostiques et
thérapeutiques).
- Trop d'arrêts de maladie injustifiés : causes
bénignes, jardins ou travaux d'intérieur à
faire. Combien de patients ont pu solliciter, sans vergogne, de
tels arrêts et ont manifesté surprise et réprobation
(!) quand ils étaient refusés !
- Facturation d'actes fictifs et escroqueries bien orchestrées
( et, plus souvent, géographiquement… méridionales).
Il est regrettable d'admettre que des médecins participent
à ce genre de manoeuvres frauduleuses. Sont-ils vraiment
inquiétés, poursuivis et interdits d'exercice définitivement
? On peut en douter quand on sait combien de criminels et de violeurs
récidivistes sont relâchés et reprennent rapidement
leur coupable industrie !
- Prescriptions abusives, quelle que soit leur origine, hospitalière
ou de ville, bien des prescripteurs ont la main ou la souris désormais
trop lourde. Quatre boites de 10 comprimés d'un antibiotique
générique me sont prescrites par le dentiste il y
a peu. Prudent, je n'en prends chez le pharmacien que deux, ne consomme
que la première et cesse pour effets secondaires...drastiques
et affreux goût métallique en bouche. Bientôt,
l'on pourra voir les clients entrer chez leur potard avec un caddie
et un sac à dos, tant sont délivrées des boites
de ceci et d'autres de cela. Le tout "réglé"
sans bourse délier avec la carte Vitale, merveilleux engin
soporifique interdisant à l'assuré de savoir combien
il coûte à la sécu. Mais, comment contraindre
les gros prescripteurs à revenir à la modération
? Il faut faire plaisir à certains patients qui se glorifient
d'être, pour leur entourage, de grands malades. Il faut céder
au chantage de certains qui refusent les génériques...
Il y aurait tant de choses à faire et depuis si longtemps
! Le médecin est-il toujours << complice >> de
l'industrie pharmaceutique ? Certains le sont, oui, d'autres restent
réticents. Pourquoi fait-on mine d'en prendre conscience
maintenant seulement alors que la démesure existe depuis
des lustres ? Et comment empêcher aussi les (rares) médecins
peu ou pas scrupuleux de favoriser et permettre des trafics d'ordonnances
de subutex ou autres produits de substitution...pour encore augmenter
leurs revenus illicites ?
-Césariennes ? Trop d'accouchements se font par césarienne
en France, selon la Fédération hospitalière
de France (FHF) qui dénonce dans une étude la tendance
à multiplier ces interventions par commodité ou intérêt
économique, particulièrement dans les cliniques privées.
Les césariennes, qui ont compté l'an dernier pour
20,1% des naissances, contre 10,9% en 1981, seraient de plus en
plus utilisées comme «facteur de l'organisation des
naissances » ou pour « optimiser les coûts de
production », selon une étude publiée par le
Journal du Dimanche (JDD). ! Production...de bébés
? Non ! Réduction du nombre de gardes de nuit et de week-end...et
honoraires chirurgicaux et anesthésiques à ne pas
oublier, faut bien vivre !
Dans toutes les professions de la santé, y compris les ambulanciers
et brancardiers, les stations de cures thermales, les assurés
sociaux, beaucoup jouent le jeu du << moi d'abord les autres
ensuite, du fric, du blé, de l'avoine >>.
Et les pouvoirs dits publics qui accordent si aisément et
sans surveillance des CMU, ( Couverture maladie universelle ) des
Aides Médicales de l'État ( AME ), ne sont-ils pas
aussi responsables de ce laxisme étonnant qui coûte
cher à la nation entière?
Comment faire marche arrière ? A chacun de nous d'y penser,
artisans de la santé ou assurés sociaux ( ce sont
tous les mêmes, un jour).
Dr G. Nahmani, dit Géhenne
31 décembre au 4 janvier 2009
Le dessin de Cécile Bour: Bulles
de fêtes

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