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LES COUPS D'OEIL DU JOUR              
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L'année Exmed 2011
Voici les coups d'oeil du jour de juillet, août ,septembre 2011 déjà parus sur le site Exmed.




1 - 3 juillet 2011
Propapub et gandelicité
La confrontation de chaque citoyen aux messages de prévention véhiculés par la télévision, la radio et les journaux, par leur répétition automatique, n'est pas autre chose que l'immersion dans le monde de la propagande. Et de la publicité, sa cousine commerciale.
Dès qu'il est question d'une boisson contenant de l'alcool, chaque journaliste se sent obligé de ponctuer son propos (souvent laudatif) par un: « à consommer avec modération» totalement hypocrite.
Si l'idée était venue de demander à des médecins généralistes quel impact obtiennent les conseils de modération, les officines hautement rentables de communication en matière de «santé publique» se seraient détournée de cette fausse bonne idée.
Quand des fumeurs tripotent plusieurs fois par jour des paquets annonçant que l'usage du tabac « tue grave», l'idée que la manipulation des esprits, y compris pour les causes les plus nobles, sécrète automatiquement des anticorps se fait jour.
Prendre les citoyens pour des enfants incapables de décider de ce qui est bon ou non pour eux, c'est un manque évident de respect de chaque personne. Quel poids peut donc avoir sur chacun de nous la parole de ceux qui ne nous respectent pas en tant que personne libre?
Tout simplement aucun.
Aucune confiance, pardon d'être aussi catégorique, ne peut être accordée à ceux qui se mettent à l'abri de prétendus arguments scientifiques pour nous imposer des comportements parce qu'ils n'ont au fond d'eux-mêmes aucune confiance en notre libre-arbitre.
Des sommes considérables, qui manquent cruellement ailleurs, sont ainsi gaspillées en pure perte, non seulement financières, mais également de crédibilité des pouvoirs publics.
Le temps de l'État-nounou est définitivement mort : réveillons-nous.
Dr F-M Michaut

3-4 juillet 2011
Le premier des instruments cliniques
Le plus important des instruments pour diagnostiquer, puis soigner, les humains frappés par la maladie demeure, n'en déplaise à toute notre machinerie technologique, l'utilisation des mots dans la rencontre médicale.
Pour tout soignant, être particulièrement attentif à ce que véhicule le langage, parfois à l'insu de celui qui parle, est un atout de première qualité pour bien faire son travail. Les malentendus, ici encore bien plus qu'ailleurs, sont particulièrement lourds de conséquences qui peuvent être de grande importance pour tout le monde.
Jacques Grieu dans sa LEM 712, Le Corps du Délit ( Le délit du corps ?), avec d'étranges échos d'actualité, nous invite à la lecture.
Dr F-M Michaut

5 - 7 juillet 2011
Plastiques factices
Les jolis mois d'été et leurs plages permettent à chacun, médecin ou pas, de se faire, de visu, une opinion sur l'état anatomique réel de citoyens ordinaires de tous les âges.
Notre ressemblance de gens habituels avec les photos publiées dans les magazines, en toute franchise ne saute pas aux yeux !
Les confrères de la puissante American Medical Association, avec Barbara MacAneny, mènent une campagne ( Le Point du 3 février 2011) pour attirer l'attention sur un danger négligé.
Celui de la retouche des clichés numériques par les photographes de presse offrant une image trop parfaite des modèles que les adolescents se donnent un mal fou à imiter. Notre consoeur parle des «effets destructeurs» de ce trafic des images.
Les «géants de la route» du Tour de France, dont les performances sans procédés de dopage des organismes sont physiologiquement impossibles, ne proposent-ils-pas, eux aussi, une puissante incitation aux mêmes genres de tricherie à haut risque pour nos plus jeunes en quête de gloire médiatique ?
Déontologie, éthique ne sont pas des notions réservées aux médecins et soignants. Tricherie et faux semblant, tant que cela ne tombe pas sous le coup de la loi, cela ne dérange pas vraiment grand monde.
Dr F-M Michaut

8 - 10 juillet 2011
Rayons diagnostiques
Selon Les Échos du 7 juillet 2011, les limiers de l’Autorité de sûreté nucléaires sont sur la piste, non pas de nos centrales atomiques, mais du taux d’irradiation de la population de France entrainé par les examens d’imagerie médicale.
Sur la sellette, les scanners. Durant les cinq dernières années, les doses de radiations délivrées aux patients auraient augmenté de 47%.
Question impertinente. L’état de santé de la population aurait-il subi une telle dégradation que les investigations subissent une semblable envolée ?
À l’évidence non.
Alors, cette débauche d’imagerie médicale risque fort d’être un signe du double recul de la pratique de l’examen clinique, et de la possibilité pour un médecin de prendre le risque de ne pas mettre en oeuvre tous les moyens disponibles d’investigation. Effet pervers d’un principe de précaution totalitaire poussant à faire prendre des risques aux malades.
Valorisons la clinique, renonçons à décider pour chaque médecin ce qu’il doit faire dans son travail, et constatons le résultat.
Dans le domaine scientifique, cela se nomme une expérimentation.
Dr F-M Michaut

11 - 12 juillet 2011
La majeure partie de notre temps, LEM 713
Le travail, qu'il s'agisse de celui de notre métier ou de celui nécessaire aux vitales tâches domestiques, constitue la majeure partie de notre vie éveillée. De sa qualité, c'est à dire des satisfactions et/ou des souffrances qu'il occasionne, dépend probablement beaucoup (ce serait à définir scientifiquement) l'état général de santé de chacun d'entre nous.
Voilà qui, en ces temps de vacances, mérite quelques instants de réflexion afin de sortir des idées toutes faites du moment pour tous ceux qui s'occupent de soins. Devoir de vacances ? Pourquoi pas !
Lire la LEM 713 : Harcèlement, harassement.
Dr F-M Michaut

13 - 14 juillet 2011
De quoi devons-nous nous réjouir?
La fête permanente, populaire, laïque et obligatoire semble devenue un objectif politique majeur en France. Des fêtes estivales multiformes à la nationale appuyée sur l'étrange trépied populaire du défilé militaire, du feu d'artifice et du grand bal gratuit, malheur à qui se pose une question. On n'aime guère les trouble-fête chez nous.
Pourquoi fait-on la fête au XXIème siècle ? Certes pour consommer, certes pour tenter de rompre un solide ennui quotidien, certes pour avoir un instant l'impression d'exister.
Mais encore ? Quelles valeurs devons-nous fêter chaque année afin que nous en gardions la mémoire, qui sinon aurait tendance à s'éroder comme toute chose ? Commémoration = célébrer ensemble notre mémoire commune.
Pendant ce temps, dans notre Europe si fière de sa monnaie, des personnes âgées ou handicapées, tant en Grèce qu'au Portugal ( demain en Espagne et qui sait où après demain) se trouvent privées des ressources leur permettant de se nourrir correctement et de se soigner.
Puissent nos fêtes locales ne pas nous faire perdre totalement de vue la réalité globale dans laquelle nous sommes immergés.
Dr F-M Michaut

15 - 17 juillet 2011
Réviser une idée toute faite
L'information transmise par le Figaro du 13 juillet, même si elle vient de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques ( dont je dois avouer ne pas connaître l'existence) mérite l'attention de tous ceux qui s'intéressent à la santé.
Des substances présentes dans notre environnement et notre nourriture sont capables de perturber notre fragile système hormonal. De multiples « oestrogènes like», comme le soja, et les bien connus anabolisants aux effets virilisants sont familiers au public.
Là où la chose devient passionnante, c'est quand on étudie les doses pour lesquelles se produisent ces perturbations hormonales.
Contrairement à ce que nous disent les toxicologues, il ne semble pas exister dans ces cas de seuil à ne pas dépasser: la fameuse dose journalière acceptable (DJA) sur laquelle se fonde toute la législation sur les produits dangereux.
Non seulement de faibles doses peuvent se révéler délétères, mais parfois de fortes expositions semblent sans danger.
Ce qui a été étudié scientifiquement avec des molécules douées d'effet sur notre système endocrinien ne concerne-t-il pas d'autres fonctions physiologiques comme le système nerveux sous son aspect neuro-endocrinien ?
Les effets de la sommation de plusieurs polluants potentiels ( situation qui nous concerne tous de plus en plus) nécessiteraient des recherches difficiles, longues et couteuses qui ne semblent pas du tout faire partie des projets prioritaires.
Quand on sait qu'à partir de la prise de trois médicaments, il devient impossible pour quiconque de maîtriser les effets pharmacologiques, il est légitime de garder en tête à quel point notre ignorance est grande.
Relire Julius Rosner sur le site n'est pas du temps perdu.
Dr F-M Michaut

18 - 19 juillet 2011
Cinquante ans déjà LEM 714
Les histoires d'anciens combattants me rasent franchement, autant annoncer la couleur d'avance. Le compte rituel des anniversaires ne m'excite pas vraiment non plus
Faut-il pour autant jeter aux oubliettes du silence ce que la vie a bien voulu nous offrir quand le privilège, totalement immérité, d'une bonne santé nous a été accordé de surcroît ?
Le devoir de mémoire, au risque vieux comme le monde d'être taxé de radotage et de faire ricaner les «esprits forts», fait partie de toutes les cultures du monde.
Alors, les vacances aidant, plongeons ensemble quelques instants.
La LEM 714 Jubilé est à votre libre disposition.
Dr F-M Michaut

20 - 21 juillet 2011
Aider les gens à se sentir mieux
Ces médicaments dépourvus d'effet pharmacologique qui soulagent les malades ( le fameux effet placebo, souvent évoqué ici) agacent beaucoup les médecins. Et irritent fortement les industriels des médicaments.
Une équipe américaine d'Harvard ( Sciences et Avenir, juillet 2012, citant le très sérieux JAMA) a eu l'idée d'étudier l'utilisation d'un remède bronchodilatateur classique au cours de crises d'asthme.
Chez les patients recevant un inhalateur sans produit actif, comme ceux ayant une fausse séance d'acupuncture ( deux types de placebo), il n'a été observé aucune modification des épreuves fonctionnelles respiratoires effectuées. Absolument, ce qui est logique, comme dans le groupe de ceux qui n'ont eu aucun traitement.
Par contre, les sujets qui ont été interrogés ont estimé que les placebos avaient été aussi efficaces pour eux que le médicament pharmacologiquement actif.
Autrement dit, le fait de recevoir des soins se révèlerait aussi important pour soulager les patients que l'effet purement pharmacologique des molécules utilisées.
Voilà qui éclaire d'un jour totalement nouveau la chasse aux produits anciens et peu chers censés ne pas apporter un bénéfice médical suffisant.
Voilà aussi qui redonne aux médecins, et autres soignants, la place irremplaçable qui est la leur, quels que soient les moyens thérapeutiques dont ils disposent.
Raisonner en ne considérant que l'effet propre des moyens chimiques ( ou physiques) pour soigner les troubles pathologiques est une erreur grave.
Il faut certes la meilleure efficacité possible des remèdes aussi scientifiquement établi et évalué que ce soit. Mais négliger ce qui, dans le traitement,est lié à la personne même du soignant, comme on le fait actuellement, et l'industrie du médicament n'y est pas pour rien, est ne comprendre que la moitié du problème.
L'effet placebo, c'est l'effet médecin à l'état pur. Balint parlait déjà du remède-médecin. Voilà une magnifique piste de recherche aux implications pratiques évidentes à exploiter.
Dr F-M Michaut

22 - 24 juillet 2011
Médecins conventionnés, avez-vous une âme?
Le 21 juillet 2011, en France, un contrat de cinq ans a été signé entre trois syndicats de médecins incompréhensiblement encore nommés libéraux, et la caisse de l'assurance maladie unique et obligatoire ( CNAM).
A été introduit dans cette convention un mode complémentaire de rémunération des généralistes. Il s'agit, dit sans langue de bois, de récompenser les praticiens qui se plient aux ordres de réalisation d'économies souverainement décidés par l'assurance maladie et le ministère de la santé. Il est question d'une prime «à la performance». De quelle performance s'agit-il ? Telle est la question que devraient se poser les praticiens avant de se lier les poings.
Leur demande-t-on, comme s'ils se contentaient d'une sorte de rente de situation aux dépens de l'assureur collectif, de soigner un peu mieux les patients qui font appel à eux ? C'est franchement insultant.
En vérité, la question de la qualité même des soins prodigués n'est pas à l'ordre du jour. Nos décideurs, quoi qu'ils tentent de faire croire aux naïfs à grand renfort de «communication», sont bien incapables de l'apprécier du côté des soignés.
La seule chose qui compte à leurs yeux n'est pas qualitative, mais quantitative. C'est celle des coûts financiers sans cesse croissants.
Alors, pour les manipuler, on tente d'appâter les généralistes avec une sucette. S'ils obéissent bien aux ordres d'économie de la sécurité sociale, ils peuvent espérer augmenter ( au maximum) leur chiffre d'affaire annuel de 9000 euros. Soit environ 4500 euros de revenu de plus.
Pour un peu plus que le prix d'une seule consultation par jour (Judas fit mieux avec ses 30 deniers d'argent), nos médecins vont vendre leur âme à l'assurance-maladie.
Le conflit entre les intérêts du malade - que la déontologie nous impose de toujours privilégier - et les intérêts des financeurs du système d'assurance maladie est ainsi mis en place.
Voici une définition lumineuse de Wikipedia : « Un conflit d'intérêts apparaît quand un individu ou une organisation est impliquée dans de multiples intérêts, l'un d'eux pouvant corrompre la motivation à agir sur les autres.»
Corrompre la motivation à agir sur les autres, les autres se trouvant   -comme chacun de nous- des malades un jour ou l'autre, c'est la triste réalité.
Et certains s'étonnent de la crise démographique des médecins, et du tribut exceptionnel qu'ils payent à l'épuisement professionnel ?
Personne au pays qui se dit des droits de l'homme n'a vraiment rien à dire ?
À moins que la proximité immédiate des congés annuels ne soit un solvant particulièrement puissant des consciences éclairées ?
Hasard, hasard, vous avez dit hasard ? Comme c'est bizarre...
Dr F-M Michaut

25 - 26 juillet 2011
Di Vision LEM 715
Nous émerveillons-nous assez d'être les seuls êtres vivants dotés de la capacité de parler ? Notre cerveau nous le permet.
Qu'avons-nous fait pour recevoir ce don unique ?
Que faisons-nous pour en tirer le meilleur, et en éviter le pire, dans nos existences ?
Consacrer un peu de temps pour apprécier ce qui peut se cacher derrière des mots devenus platement utilitaires, c'est ce que propose Jacques Grieu avec la LEM 715.
Son thème ? Ce qui nous sépare, et en nous divisant, nous oblige, force de la langue, à un double regard : la di vision.
Alors, pour que les murs ne nous murent pas, laissons couler ce murmure. Juste le temps estival que les mûres deviennent mures.
Bonne lecture
Dr F-M Michaut

27 - 28 juillet 2011
Drame norvégien
Émotion extrême devant la monstruosité meurtrière d'un être humain qui, lui aussi, pourrait être notre voisin couleur de murailles et « sans histoires».
Incompréhension de l'horreur qui conduit à interroger des psychiatres sur tous les médias d'information.
Explications souvent embarrassées, qui ne nous éclairent guère sur ce qui peut se passer dans la tête de ce jeune-homme énigmatique.
Au début du siècle dernier, les aliénistes ( ainsi les nommait-on) vivaient toute leur vie personnelle et professionnelle avec et au milieu des pensionnaires des asiles dont ils avaient la charge. Nous leur devons des observations cliniques de grande qualité, que le temps, les modes, les progrès thérapeutiques, les changements de dénomination n'ont pas altéré.
Alors écoutons l'allemand E. Kraeplin ( cité par J.D. Guelfi, Psychiatrie de l'adulte, Ellipses 1985). Quand se développe sans que personne ne remarque rien et de façon progressive «un système délirant durable et impossible à ébranler qui s'instaure avec une conservation complète de la clarté et de l'ordre de la pensée, de la volonté et de l'action», on est en dans un délire paranoïaque. C'est à dire que le sujet est psychotique, mot que plus personne n'ose utiliser, tant il est lourd d'incompréhensions et de jugements à l'emporte-pièce de la part du public.
Si cette hypothèse clinique se trouvait adoptée par les experts psychiatres qui devront s'exprimer, la question de la pleine responsabilité pénale demeurerait entière.
Être fou, pour parler sans détour, ne veut absolument pas dire ne pas avoir conscience de ce qu'on fait, et ne pas avoir à en répondre devant la société.
Un certain Adolf Hitler piochant ses idées délirantes chez un certain José-Arthur de Gobineau et les mettant en actes effroyables jusqu'au bout, est-il considéré par quiconque comme «irresponsable» ?
Dr F-M Michaut

29 - 31 juillet 2011
Miracle, avez-vous dit?
Il suffit qu'un professeur de cardiologie de l'État de New York publie un livre dans lequel il fait la promotion du médicament ( datant des années 1960) avec lequel il a pu dire adieu à ce qu'il nomme « Le Dernier verre», et l'opinion s'est emballée. Cet ouvrage d'Olivier Ameisen est paru en Frane en 2008 aux éditions Denoël.
La mode s'est répandue sous le manteau. Le vieux relaxant de la musculature striée, commercialisé en France sous le nom de Lioresal ( baclofène) prend peu à peu la stature de remède-miracle de la dépendance à l'alcool.
Il est indispensable que des études pharmacologiques et épidémiologiques précises disent si un tel espoir est justifié. L'histoire, assez récente, du difficile traitement de l'alcoolisme est déjà riche de remèdes, qui se sont finalement révélés au fil du temps, de piètre secours. Citons, pour ne rester que dans les plus anciens, le sulfate de magnésie intraveineux, avec son «effet chauffant», les injections d'alcool intraveineuses, les produits doués d'effet antabuse, ou même de distorsion gustative. Tous les psychotropes, malgré le danger majeur des potentialisations et des effets de dépendance, ont été proposés, avec ou sans vitaminothérapie B.
La dépendance à l'alcool touche, dans tous les pays du monde, y compris ceux dans lesquels l'alcool est interdit, environ un adulte sur dix. Et, quels que soient les efforts, ce pourcentage ne varie pas. Cette manière de vivre constitue toujours une tentative d'automédication à une difficulté majeure de vivre. C'est du moins la vision que j'en ai tiré après trente ans de pratique alcoologique.
Disons-le clairement, aucune molécule au monde ne peut permettre de faire fondre cette difficulté majeure à être. Tout au plus, et ce n'est aucunement négligeable, cela peut constituer une aide. Seulement une aide, pas une médication magique genre machine à laver.
Le travail psychologique à accomplir est long, difficile, et nécessite beaucoup de courage de la part des malades... et des soignants.
La croyance en une molécule qui serait capable, à elle seule et sans effort, de pouvoir nous sortir d'une dépendance quelconque ( alcool, tabac ou toute autre drogue) est purement infantile.
Mais... les intérêts financiers des industriels en jeu, sont, eux, on ne peut plus palpables.
Dr F-M Michaut

1 - 2 août 2011
Que lire en vacances? LEM 716
Au cas où la météo jouerait des castagnettes aux hardis pionniers des vacances, il est, c'est à espérer, possible de prendre une bonne bouffée d'air. Ici, en parler local, on dit une goulée.
Voici une proposition pour changer d'air, qui n'a rien de malhonnête.
Cap sur la francosphère avec la LEM 716.
Bonnes lectures estivales, quels que soient vos choix et vos cieux.
Dr F-M Michaut

3 - 4 août 2011
Des adresses plus adroites
Saviez-vous qu'en vous promenant sur ce site, vous faites partie des 2 milliards d'êtres humains qui utilisent chaque jour, dit-on, le grand réseau planétaire du Net ?
Chacune de nos machines capables de se brancher sur la Toile dispose d'une adresse particulière, comme notre voiture est munie d'une plaque d'immatriculation. Cet identifiant commence par IP, raccourci de internet Protocol.
Le système actuel de distribution de nouvelles adresses arrive à saturation. Vinton Cerf, inventeur américain il y a 30 ans du système IPv4, estimait qu'avec 4,3 milliards de possibilités, nous étions largement pourvus. C'était sans compter avec le succès imprévisible de son invention.
Passons sur les détails techniques, mais un nouveau système mondial, dit IPv6, autorisant la bricole de 3,4 fois 10 puissance 34 ( 340 sextillions) d'adresses disponibles, semble être en route.
Ouf, nous pouvons respirer.
Source : Science et Vie, juin 2011.
De quoi donner le tournis aux modestes humains que nous demeurons (ou tentons de demeurer) au milieu de tout cela, et sous la dépendance en matière de communication d'un des 20 000 fournisseurs mondiaux d'accès à la planète sans frontière internet.
Finalement, la bonne vieille lettre ou carte postale livrée à domicile par un facteur conserve un charme inégalé.
Dr F-M Michaut

5 - 7 août 2011
Famine, arme politique?
Éthiopie, Soudan, Somalie et quelques voisins sont touchés par une famine majeure, tous nos médias en parlent, et des aides alimentaires internationales se mettent en route. La charité est sollicitée partout.
Depuis le mois d'octobre et de novembre, l'imminence de cette catastrophe avait été annoncée par les Nations Unies, comme par de nombreuses organisations humanitaires travaillant sur le terrain.
Passivité des pouvoirs politiques, le diagnostic saute aux yeux.
Alors, à qui profite le crime ?
Telle est la question posée par Charles Onyango-Obbo, journaliste et écrivain ougandais, dans The East African de Nairobi ( Courrier International n°1082).
Dans l'atmosphère actuelle de soulèvement populaire de nombreux peuples contre les injustices, et en particulier contre les prix exorbitants des marchandises et biens alimentaires, museler des populations est bien tentant pour des élites attachées à leurs pouvoirs et leurs privilèges.
Quand on crève de faim et qu'on voit mourir ses propres enfants, toute rebellion ou manifestation revendicative devient impossible, et même impensable.
À moins que, devant la montée brutale des prix agricoles, des gens que l'on pensait bien aliénés ne se réveillent brutalement à la surprise des observateurs.
L'avenir nous dira la suite.
Utiliser ou encourager de fait des problèmes de santé pour mieux maîtriser des populations peu dociles n'est pas une nouveauté sous le soleil. L'alcoolisation intense des amérindiens, comme des masses soviétiques, nous nous en souvenons parfaitement.
Le vieux Platon disait que, dans sa cité idéale, il n'y avait ni juges ni ... médecins.
Dr F-M Michaut

8 - 9 août 2011
Entre deux siestes, un peu de lecture LEM 717
Rassurez-vous, rien de soporifique, rien qui ne diminue la vigilance acérée quand Jacques Grieu est à la barre de la lettre d'expression médicale LEM n°717.
Vérifiez par vous-mêmes, et si l'expression (on ne peut plus francophone) de l'auteur, jamais dénuée d'humour ni de poésie vous plait, voici une suggestion pour enrichir vos neurones en ce moment soulagés, pour beaucoup, des contraintes habituelles du travail.
Tout simplement en vous plongeant dans le dernier roman de Jacques Grieu Le sommeil des Justes.
Encore un peu hésitant devant ce qui peut ressembler, j'en ai bien conscience, à une opération de copinage publicitaire? Jettez-donc un coup d'oeil au site Le choix des libraires
Bonnes lectures et sommes régénérants à chacun.
Dr F-M Michaut

10 - 11 août 2011
Notes et réalités
La médecine elle-même se donne un mal fou pour traduire en chiffres ce qui n'est pas naturellement aussi quantifiable que la pression artérielle, le poids corporel ou la température centrale. Les échelles d'évaluation de la douleur, des gênes fonctionnelles des différents organes, des variations de l'humeur sont largement utilisées. Quand on ne réduit pas, par paresse d'expression, la notion d'intelligence, voire la description d'une personnalité sortant du lot, à un QI élevé.
L'école nous a depuis toujours habitués à ce que tout travail bien concret fasse l'objet d'un jugement par l'attribution d'une note.
Cette traduction virtuelle de la qualité d'une réalité perceptible est dangereuse. Elle nous fait vivre dans un univers totalement artificiel sans que nous en ayons pleinement conscience. Comment ne pas songer aux enfants petits et grands passant une énorme partie de leur temps hypnotisés par leur écran de jeu ?
Quand les investisseurs du monde entier ne font plus confiance à des entreprises parce que la note de «solidité économique» attribuée aux USA est passée de 3 A à 2 A, les marchés financiers -censés donner une valeur aux entreprises- plongent en quelques jours sur toute la planète. Avec toutes les conséquences sociales pour les plus démunis qui en résultent inéluctablement.
L'invasion du virtuel, avec ses foules d'écrans, de chiffres et de sigles nous éloigne si facilement du monde de la réalité. Toute confusion est lourde de conséquences pour les fragiles humains que nous ne cessons d'être, quel que soit notre orgueil habituel.
Dr F-M Michaut

12 - 15 août 2011
Clopin clopant
Le site Pratis TV du 9 août 2011 l'annonce sans détour. Le mouvement de baisse de la consommation de tabac qui avait été constaté en France au cours des dernières années, marque un arrêt.
Les grandes manoeuvres pédagogiques, avec même une prétentieuse journée mondiale sans tabac (cette année le 31 mai 2011), qui se prétendent préventives de l'addiction au tabac sont rapidement mises en échec par les comportements humains. C'est une réalité habituelle bien connue.
   Les campagnes médiatiques les plus violentes sur les dangers du tabac, comme les mesures directes d'interdiction, n'épargnent personne. Mais entre comprendre intellectuellement des messages scientifiques concernant les autres et mettre en action pour soi-même la mise à l'abri du risque pour sa propre santé, il y a un monde. Celui de l'humain qui est bien loin de toujours agir de façon rationnelle, comme le fait un ordinateur bien programmé. Et les ressorts de la peur, comme tous les autres, ne durent qu'un moment.
   Nous avons oublié que le tabac en poudre, rapporté du Brésil en 1560 par Jean-François Nicot à Catherine de Médicis, a été utilisé avec succès pour calmer les migraines de François II. Cette «herbe à la Reine», paré de vertus multiples, a été longtemps distribuée par les apothicaires. En témoignent deux magnifiques pots visibles au musée du Nouveau-Monde à la Rochelle.
A quels maux contemporains, probablement psycho-sociaux ou culturels, l'usage du tabac, dans une dangereuse automédication, apporte une aide ? Dangers du tabac, ils ne sont pas niables. Bienfaits éventuels de l'usage du tabac, il est considéré comme scandaleux d'oser poser cette question. Donc, la censure bien-pensante règne, centrée sur un produit jugé dangereux par lui-même, et non sur les comportements d'addiction : attitude puritaine qui n'a rien de scientifique.
   Tant que les personnes s'occupant de la prévention négligeront de faire cet inventaire sans a priori idéologique, toutes leurs actions pour que nous vivions autrement demeureront des coups d'épée dans l'eau.
Et, en plus, une dépense parfaitement inutile en ces temps de chasse aux gaspillages de l'argent des collectivités qui n'a pas fini de ponctuer nos jours.
Dr F-M Michaut

16 - 17 août 2011
Sous double contrainte LEM 718
Les jérémiades à propos de la qualité de la médecine en 2011 ne servent que d'exutoire aux humeurs chauffées au feu d'un certain nombre d'intérêts personnels ou collectifs.
Les beaux discours sur ce que devrait être, dans un monde idéal, la médecine ne peuvent convaincre personne, tant les tensions sont devenues grandes dans nos professions.
Alors que nous n'avons jamais disposé d'autant de moyens techniques, financiers et humains pour nous soigner, d'où vient ce climat général d'insatisfaction ? Il n'est nul besoin d'être prophète pour dire qu'aucun texte réglementaire, aucune disposition d'organisation ou d'innovation technique ne peut y remédier.
La LEM 718 Contradiction à haut risque tente d'apporter son éclairage personnel.
Bonne lecture
Dr F-M Michaut

18 - 21 août 2011
Plus qu'c'est bon, plus qu'tu bouffes
Coup d'oeil en coup de fourchette en ces temps d'agapes familiales estivales. La médecine adore dénicher des termes, qui, à défaut de faire toujours saliver, donnent une teinte de scienticité fort doctorale.
Ainsi en est-il de la palatibilité, invoquée par M. Lindberg comme agent causal de l'obésité au congrès de l'American Psychiatric Association à Hawaï en mai 2011, comme le signale le J.I.M du 17 août 2011.
Les américains sont de plus en plus gros, chacun le constate. Or, ce serait la faute des aliments riches en gras et en sucres sur lesquels ils se jettent, dit-on. Ce qui donne du goût à ce que nous mangeons, les physiologistes nous le disent, ce sont en effet principalement les glucides et les lipides. Voilà ce qu'est la palatibilité : cette capacité de séduire les palais humains.
Deux questions naïves, comme il se doit.
1°) La vie que nous menons comporte-t-elle tellement de contraintes difficilement acceptables que nous ayons un tel tropisme pour les plaisirs immédiats autant qu'insatiables de nos papilles gustatives ?
2°) Si nous sommes (devenus?) attirés par la bouffe comme la limaille de fer par l'aimant, qu'attendent nos brillants stratèges de la nutrition pour ne mettre dans nos assiettes que des produits avec des indices de palatibilité faibles, nuls, voir même négatifs ( c'est à dire franchement vomitifs) pour les cas les plus lourds?
Comment conclure?
Vivent le docteur Rabelais et ses adeptes bien dans leur peau.
Dr F-M Michaut

22 - 24 août 2011
Au delà du bout de son petit nez LEM 719
Pour résoudre les difficultés, il nous a été inculqué dès le biberon de notre modernité dopée à la pensée scientifique qu'il fallait les casser en petits morceaux afin de pouvoir les connaître. Et les dompter ! Nous sommes donc, sans surprise, aux prises avec une réalité morcelée à l'extrême, de moins en moins maîtrisable.
Le risque de submersion dans ce morcellement est évident.
Alors, on tente d'aller voir un peu plus loin et un peu plus large ?
La LEM 719 Cécité systémique vous propose cette escapade.
Dr F-M Michaut

25 -28 août 2011
Nos dettes à la diète
Devant tout état fébrile, les médecins de grand papa prescrivaient doctement de mettre le pauvre malade à la diète. Raisonnement analogique lié à l'observation. Un sujet faisant grande ripaille présentait en effet une vasodilatation cutanée intense assez cousine de la fébrilité. Mêmes effets, même cause ?
Quand le gouvernement français propose timidement à un peuple encore tout envacancé une cure d'austérité, garder en mémoire ce que nous fîmes jadis n'est pas inutile.
Notre pays accumule dangereusement les dettes publiques, laissant à nos successeurs la charge de les éponger.
Ces dettes publiques, sous le nom lénifiant de diète sociale, concernent aussi le système des retraites et celui de l'assurance maladie unique obligatoire.
Qu'entendons-nous ? Comme de coutume depuis des années, les différents ministères doivent restreindre leurs dépenses. Avec les résultats pour le moins mitigés que chacun peut observer.
Et, surtout, sans remettre quoi que ce soit en cause dans les choix et les méthodes, il faut trouver de l'argent pour pouvoir continuer à vivre comme avant.
Le trou de la sécu, pour parler comme les gazettes, peu importe qu'il soit sans fond, c'est à coup de fonds ( peu importe dans quelles poches ils sont ponctionnés) qu'il serait possible de le colmater ?
Bien étranges et bien peu audacieux thérapeutes que les médecins qui opèrent au chevet de notre société chancelante au gré des grands courants planétaires.
Dr F-M Michaut

29 - 30 août 2011
Apologie du bain LEM 720
En ces temps où tout semble s'accélérer à l'infini, avec même des éléments, dont le liquide n'est pas le dernier, qui nous frappent fort durement, prenons le luxe de flâner dans une bonne vieille baignoire.
Avec Jacques Grieu, l'imagination et le jeu des images, des expressions et des réalités scientifiques sont, pour notre plus grand plaisir toujours au rendez-vous.
Un petit plongeon dans la LEM 720 pour vous détendre ?
Bien mieux que de l'hydrothérapie, en vérité.
Dr F-M Michaut

31 août - 1er septembre 2011
Kleibsielles, mon mari
Frisson médiatique, une méchante bactérie résistante, la coquine, à tous les antibiotiques, aurait occis cinq personnes dans un hôpital de la région parisienne. Son nom ? Kleibsiella en latin, francisé en kleibsielle.
Germe nouvellement apparu ? Pas du tout, c'est un microbe des plus habituels dans notre écobactériologie intestinale ou des voies aériennes.
D'où vient son nom de baptème ? Il existe bien un célèbre docteur Kleibs, de nationalité allemande, qui a vécu de 1834 à 1913. Il se trouve, ironie microbiologique, qu'il a été un remarquable spécialiste des maladies infectieuses. C'est lui qui a découvert l'agent causal de la redoutable diphtérie, le corynebacterium diphterii.
Mais pas les kleibsielles qui ont été nommées ainsi pour honorer sa mémoire, bactéries causant des pneumopathies chez des sujets fragilisés. Elles sont aussi dites : bacille de Friedländer. Serait-ce le nom de leur découvreur ?
En tout cas, la causalité directe entre la présence de cette bactérie, sa résistance aux antibiotiques actuels et le décès de ces pauvres malades est réfutée par les infectiologues.
Ouf, nous avons eu chaud.
Dr F-M Michaut

2 - 4 septembre 2011
Vous fûtes
Le mois d'août, et ses froufrous vacanciers traditionnels dans l'univers journalistique, est-il réservé à la distraction et à la futilité, censées nous reposer des fatigues accumulées ?
Un site aussi peu sexy que celui sur lequel vous êtes en ce moment se trouve-t-il ainsi quelque peu déserté ?
Peut-être s'agit-il d'une météo morose, ou de la part grandissante de la consommation d'Internet ( quatre heures pas jour dit la rumeur), mais voici ce qui s'est passé sur Exmed le mois dernier.
Nous avons enregistré 3542 visites et 7435 pages lues- dont le format peut largement dépasser celui d'un document en papier.
Soyez sans crainte, notre compteur ( est-il livré au secret professionnel comme un médecin ?) reste muet comme une carpe sur l'identité de chaque visiteur. Pas encore tout à fait Big Brother. Même s'il relève la nationalité des Internautes révélée par leur adresse électronique, confirmant la mondialisation bien réelle, et dans tous les continents, des informations véhiculées par la Toile.
Dr F-M Michaut

5 - 6 septembre 2011
Nouvelles sensibilités écologiques LEM 721
Des idées, volontiers enfourchées par des programmes destinés à séduire les électeurs, comme celles de la défense de l'environnement, sont souvent présentées comme des nouveautés de l'intelligence humaine.
Sur fond de lutte, non pas des classes ni des sexes mais des générations, la LEM 721 vous convie à un témoignage qui fait mouche ne venant ni d'un expert ni d'un scientifique .
Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

7 - 8 septembre 2011
SERVI et...?
L'affaire du médiator continue de faire des vagues. Les experts pharmacologues, sollicités par les autorités judiciaires, commencent à parler. Il n'est pas très facile pour le public de se faire une idée claire sur ce qui s'est vraiment passé.
Très directement, et Jacques Servier lui-même docteur en médecine et en pharmacie ne peut guère l'avoir ignoré, le médiator est un dérivé des amphétamines. Ces produits ont été largement utilisés durant la seconde guerre mondiale pour empêcher les pilotes anglo-américains de s'endormir durant les longues missions aériennes. Un laboratoire français (Toraude) commercialisait dans les années 1960 ce produit, de la façon la plus légale du monde, sous le nom de mératran. Et les médecins le prescrivaient comme psychostimulant, tout comme le coridrane, lui-même en vente libre dans toutes les pharmacies. Bien connu, au passage, des étudiants en médecine, et en particulier des candidats au redoutable concours de l'internat des hôpitaux des plus grandes villes.
Jusqu'au jour où les risques de dépendance de type toxicomaniaque observés par les cliniciens ont conduit les prescripteurs à la plus grande méfiance.
Quel raisonnement a bien pu pousser un grand et puissant laboratoire français à commercialiser un amphétaminique dans une indication aussi fréquente que celle du diabète de la maturité ? Maintenant dit de type 2, il était alors nommé le diabète gras ou non insulino-dépendant. L'un de ses signes cliniques, avec la soif permanente est l'utilisation de grandes quantités de nourriture. Les diabétiques deviennent gros parce qu'ils mangent (et boivent) trop, «usant» ainsi leur pancréas. Donc, si on les empêche de dévorer, il ne développent pas de maladie diabétique. D'où l'idée de l'utilisation d'un frénateur de l'appétit comme antidiabétique.
Hélas la relation causale ainsi suspectée pour pouvoir être commercialement exploitée à grande échelle n'a jamais pu être prouvée.
Monsieur Servier s'est SERVI, en particulier de ses relations avec les plus hautes sphères de l'État et de sa position de président du puissant syndicat de l'industrie pharmaceutique ET... la profession médicale s'est tue. A l'image de la presse médicale nationale maintenue sous perfusion par les seuls annonceurs pharmaceutiques.
Quant à la publication sélective des travaux de recherche - quand ils sont financés comme c'est la règle générale par les seuls fabricants de médicament- cette pratique doit être connue de tous.
Dr F-M Michaut

9 - 11 septembre 2011
Quelle médecine pour quels vieux ?
Une vision purement économico-comptable de la gestion des soins médicaux devrait aller jusqu'au bout de sa logique. Des vieux, de plus en plus nombreux, de plus en plus âgés, de plus en plus collectionneurs de pathologies chères à traiter, il serait grand temps de «maîtriser» cela aussi. Cela n'est jamais dit aussi ouvertement, mais une ombre terrible pèse sur les soins de santé, et leur orientation éthique.
Alors quand le Centre d'Éthique Clinique, avec qui ce site est en relation depuis des années, organise à Paris, à partir du 11 octobre 2011, une série de débats sur le thème «Et si les vieux vivaient encore ... Quelle médecine pour quelle vieillesse», il est important de souligner l'importance majeure de cette manifestation.
Pour obtenir le programme complet, et éventuellement s'y inscrire, voici comment joindre les organisateurs

Centre d'éthique Clinique
Hôpital Cochin
27 rue du Fbg St-Jacques - 75014 PARIS
Tél :  01 58 41 22 33
Fax : 01 58 41 22 32
ethique.clinique@cch.aphp.fr
site : www.ethique-clinique.com

Se donner le temps et les moyens de réfléchir à la dimension humaine de l'exercice des soins de santé est d'autant plus nécessaire que les contraintes matérielles, techniques, culturelles, politiques et économiques s'exercent sur ceux qui ont la charge de soigner les malades.
Puisse cette manifestation recueillir auprès d'un large public tout le succès qu'elle mérite.
Dr F-M Michaut
avec une pensée toute spéciale pour le docteur Harold Burnham qui a vécu de très près, et avec de graves conséquences de santé, l'attentat du 11 septembre 2001 à New-York.

12 - 13 septembre 2011
Juteuses défaillances de dame Sécu, LEM 722
Que ce soit par idéalisme communautaire, par intérêt financier sous camouflage mutualiste pour séduire les braves gens, ou par opportunisme commercial franchement annoncé sur les médias, il faut croire que la recette est bonne. Et les recettes aussi, merci. Le gouvernement ne s'y trompe pas.
Il devrait normalement y avoir de quoi chatouiller nos esprits prompts à se réclamer de Descartes.
S'offrir à grand frais une assurance maladie dite complémentaire pour compenser les insuffisances de plus en plus criantes des remboursements de notre chère Sécurité Sociale en déroute financière sans fond, voilà qui mérite quelques instants d'arrêt sur image pour chacun de ceux qui sont un rouage de cette étrange machine à gaz à la française de la «protection sociale».
Pour vous forger votre propre opinion, je vous convie à lire de façon critique la LEM 722 Quelle assurance.
Dr F-M Michaut

14 - 15 septembre 2011
De quoi perdre la boule
Ou se mettre en boule, au choix de chacun. Le quotidien Libération du 13 septembre publie un dossier au titre... grandiose. «Le cerveau, une planète à conquérir». Des équipes scientifiques du monde entier, dont le Brain and Mind Institute (Institut polytechnique de Lausanne), lancent de grands programmes destinés à «créer une version numérique de l'organe le plus complexe de l'évolution».
Une version numérique comme celle que l'on peut faire d'un concert de légende ou d'un livre sans son support de papier ?
Notre cerveau, dont nous ignorons encore quasiment la fonction des 9 dixièmes tout comme le reconnaissent les neurophysiologistes, pris en copie avec des suites de zéros et de un comme un vulgaire disque dur ? Pour pouvoir le manipuler sans interrogation éthique comme un vulgaire appareillage de laboratoire ?
Comme la sauce purement mécaniciste de ce projet pourrait quand même ne pas séduire quelques esprits bien humains réfractaires à un tel réductionnisme matérialiste, la musique militaire prophétisant la découverte de nouveaux médicaments contre des maladies que nous ne savons pas soigner lance ses cuivres et ses tambours.
Au nom de l'utilité (naturellement nullement démontrée) et de l'efficacité ( bien hypothétique), de nombreux décideurs foncent et investissent des sommes importantes dans ce Human Brain Project.
Souvenons-nous des promesses fabuleuses de l'intelligence artificielle d'il y a une vingtaine d'années qui ne se sont jamais concrétisées.
Il ne serait pas totalement illogique de se demander si la science, les sciences, ont le droit de se réclamer du monopole absolu de toutes les connaissances humaines ? Et de leur utilisation.
Dr F-M Michaut

16 - 18 septembre 2011
Consultation mieux honorée
Jacques Domergue, professeur de médecine, est chirurgien dans l'Héraut et député de la majorité présidentielle. Ce confrère fait actuellement une campagne qui ne manque pas d'intérêt. Il part du double constat qu'une consultation de médecin généraliste payée 23 euros par un patient génère en moyenne une dépense pour l'assurance maladie ( donc la collectivité) de 86 euros, et que les médecins français sont les plus gros prescripteurs du monde de médicaments et d'investigations complémentaires.
Ce qu'il propose est que chaque médecin puisse accorder beaucoup plus de temps à chaque consultant afin de ne pas avoir à se précipiter sur son ordonnance pour "justifier" sa consultation.
Pour cela une triple condition est nécessaire. Une qui tombe sous le sens, c'est que les patients acceptent enfin que prescrire beaucoup de médicaments et d'examens qui coûtent très cher n'est pas l'assurance de la qualité d'un professionnel. Une seconde, qui ne peut que faire grincer des dents à ceux qui ignorent la médecine, c'est que chaque intervention médicale doit être payée à un niveau suffisant pour que le travail à l'abattage entrainé par le paiement à l'acte disparaisse du paysage médical habituel.
La dernière enfin est de loin la plus problématique. Elle concerne la formation des médecins en France, dressés depuis leurs études à n'apporter qu'une réponse technique ou pharmaceutique à toutes les demandes des patients.
Ont été faites sur ce site des propositions allant - ce n'est pas un pur hasard- dans cette direction pour une meilleure médecine.
Si la question ne vous laisse pas de marbre, vous pouvez lire, ou relire, les LEM 544, LEM 671 et LEM 711.
Dr F-M Michaut

19 - 20 septembre 2011
Lucidité et retour aux fondamentaux LEM 723
Le passage par la case de l'école et des connaissances dont elle imprègne les enfants est une obligation dans nos pays.
Il existe cependant une toute autre initiation culturelle extrascolaire dont l'influence sur notre vision du monde et des autres est considérable. Pour chacun de nous, petit ou grand, lourdement diplômé ou vierge de tout titre, il y a connaissance et connaissance.
Simple lapalissade ?
Pas vraiment quand les sciences et les techniques font tout ce qu'elles peuvent pour demeurer le commencement et la fin de ce que les hommes sont capables de connaitre. Foulant aux pieds la nécessité pour notre avenir de l'imagination et de la volonté d'aller au delà des frontières déjà reconnues et balisées par leurs savoirs. Jacques Grieu vous attend avec la LEM 723, dont le titre ENFANTILLAGES ne doit pas tromper le lecteur.
Dr F-M Michaut

21 - 22 septembre 2011
Sélection picaillon
Enfin de petites magouilles peu ragoûtantes viennent à la connaissance de tous. Ainsi en est-il d'une pratique, en vérité fort ancienne, qui consiste à vendre à de jeunes étudiants des notes prises durant une année universitaire ( Le Parisien du 19 septembre 2011 Étudiants : le business des cours de fac).
Faire commerce du savoir magistral dont on a déjà soi-même bénéficié - presque exclusivement aux frais de l'État, donc de la collectivité - ne semble guère troubler la conscience des vendeurs.
Que les cours se répètent tellement d'une année sur l'autre, tant dans leur forme que dans leur mode de présentation, qu'il soit possible de les commercialiser aussi facilement ne semble guère perturber la sérénité nos chers professeurs.
Que rechercher, grâce à de l'argent ( merci papa, merci maman), à être avantagé par rapport à ses petits copains aux poches plates ressemble étrangement au si vilipendé dopage des sportifs ne trouble pas les étudiants acquéreurs en quête de réussite à tout prix.
À votre avis, comment se comporteront dans leurs responsabilités futures les prétendues élites qui auront sucé dès leur adolescence ce genre de biberon ?
Trichez, trichez, il en restera toujours quelque chose.
Et cessons de nous indigner quand surgissent de grands scandales, dans le domaine de la santé comme dans tous les autres : ils ne sont que le fruit inévitable de ce que nous avons laissé semer sans lever le petit doigt.
Dr F-M Michaut

23 - 25 septembre 2011
Psychopraticiens, ou comment contourner la loi
Il ne suffit pas d'aimer les autres ou de vouloir leur rendre service quand ils ont des souffrances psychologiques. Une vague teinture de connaissances délivrées par des organismes qui ne sont pas reconnus par la communauté scientifique ou par l'État ne peut constituer aucune protection en matière de compétence pour les patients, leur famille et leurs conseillers. Pourtant d'innombrables publicités proposent des offres toutes plus mirifiques les unes que les autres.
La loi en France constatant des pratiques anormales, et parfois dangereuses, sous l'impulsion du docteur Bernard Accoyer, a défini les conditions strictes d'utilisation du titre de psychothérapeute.
Des personnes ne pouvant pas faire état des conditions légales de formation en matière d'aide psychologique ont donc dû renoncer à utiliser ce titre réservé et reconnu par l'État de psychothérapeute.
Le public, tout comme la communauté des soignants dont les avis sont écoutés, doit savoir que le terme psychopraticien, malgré son allure sérieuse, ne peut comporter aucune garantie de compétence pour les patients.
Contourner la loi en bricolant avec un morceau de grec et une tranche de latin un nouveau nom de métier pour continuer à proposer des traitements psychologiques scientifiquement non validés est un procédé qui ne va pas vraiment dans le sens du respect dû aux gens en difficulté.
Source : Guy Rouquet, site Psychothérapie Vigilance.
Dr F-M Michaut

26 - 27 septembre 2011
Clapotis et lames de fond LEM 724
Sous l'avalanche quotidienne de ce qu'il est convenu de nommer l'actualité, il est bien difficile de faire le tri entre ce qui est important et ce qui est anecdotique pour le monde de la santé. Comme pour tous les autres. C'est pourtant indispensable pour toute personne voulant conserver sa liberté de penser pour orienter au mieux ses actions personnelles.
Ce site dispose d'un outil à trois dents qu'il met à la libre disposition de ceux qui n'acceptent pas que quiconque pense pour eux et leur dicte comme à des enfants leur conduite. Certes, il est critiquable, il doit même être critiqué afin d'être perfectionné. Ainsi fonctionne toute entreprise sérieuse de connaissance, la science nous l'a appris.
Voici la LEM 724 : État de la triade confiance, conscience, compétence.
Bonne lecture
Dr F-M Michaut

28 - 29 septembre 2011
Réseaux sociaux et maturité neuronale
La très gouvernementale Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL) vient de tirer la sonnette d'alarme de l'opinion.
Les systèmes de rencontre par Internet, rebaptisés les réseaux sociaux pour leur donner une façade de bienfaisance et de convivialité, sont en question.
Sous le flou conceptuel protecteur du qualificatif social vient se cacher tout ce que peut comporter de meilleur comme de pire notre humanité informatisée.
Il existe, révèle la CNIL ( Quotidien du Médecin du 27 septembre 2011), un énorme engouement pour ces réseaux sociaux des jeunes de 8 à 17 ans. La limite supérieure de cet âge encore adolescent est certainement liée à la majorité légale des citoyens, la CNIL étant avant tout une structure juridique.
Pour prendre en compte comme il se doit cette observation, et ne pas rester dans le domaine de l'émotionnel, il n'est certainement pas inutile de faire un petit rappel de la physiologie cérébrale.
L'enfant vient au monde avec un système nerveux encore inachevé, personne ne l'ignore.
L'encéphale, avec ses deux hémisphères et ses structures médianes sous jacentes, est logé dans l'espace clos de la boîte cranienne.
Ce n'est qu'à l'âge moyen de 13 ans que le système nerveux achève sa croissance morphologique. Il y a là une barrière physiologique bien établie par la connaissance médicale depuis des années dont personne ne semble vraiment tenir compte. Le slogan mal compris du public de Françoise Dolto : " Le bébé est une personne" a fait d'énormes dégâts dans les esprits.
L'achèvement anatomique très tardif de l'architecture neurologique ne veut certainement pas dire que le fonctionnement du système nerveux a atteint sa pleine efficacité. Les neurobiologistes ont certainement beaucoup de choses à nous apprendre sur notre extraordinaire cerveau, dont la complexité et la plasticité tout au long de notre vie n'a rien de comparable à celle de n'importe quel ordinateur.
Connaître et respecter le fonctionnement du cerveau humain à tous les âges de la vie, est-ce trop demander à nos promoteurs d'inventions techniques et à nos pondeurs de réglementation ?
Dr F-M Michaut

30 septembre - 2 octobre 2011
Médicaments contingentés
Nos confrères anesthésistes nous ont avisé par voie de presse en début d'été de leur difficulté à trouver certains produits anesthésiques indispensables. En particulier le vieux thiopental des familles ( pentothal ou prétendu sérum de vérité des fictions). Le laboratoire américain, seul fabricant mondial, en a cessé la production du fait de sa rentabilité insuffisante.
Le Télégramme de Brest du 20 août 2011 fait état de beaucoup d'autres médicaments dont l'approvisionnement dans les officines devient problématique.
La délocalisation de certains composants indispensables vers l'Asie, afin de minimiser leur prix de revient, conduit à une situation de dépendance économique des plus grands industriels chimiques mondiaux. Les tentatives de nombreux pays de diminuer le coût de leurs remèdes jugé excessif ne peuvent qu'aggraver encore cette situation préoccupante.
Quelle courte vision de notre intérêt collectif !
Et devinez qui, au bout de la chaîne, en paie toujours le prix ?
Dr F-M Michaut

 



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